Dorothea Tanning Birthday |
Mais nous autres, jamais nous n'avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s'ouvrent
à l'infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l'on respire,
que l'on sait infinie et jamais ne désire.
RILKE
Huitième Elégie de Duino, 1922
« Que
veulent-elles de moi, toutes ces femmes avec leur ventre de kangourou à peine
dissimulé par des tabliers fleuris, leurs cheveux imprégnés d’odeurs moites,
pourquoi m’invitent-elles à venir à leur côté, m’attirant avec leurs vies mutilées
et pourquoi leurs histoires collent-elles à moi comme de l’huile brûlante,
alors que je veux seulement qu’elles me fichent la paix et me laissent aller
mon chemin ? » Dans
l’univers bien particulier de la poète roumaine Doina Ioanid, la relation qu’entretient
l’être avec le monde est toujours captivante. Je veux dire un peu possessive. Et
les frontières que dessinent les identités tout comme les moments successifs du
temps se montrent la plupart du temps dangereusement poreuses.
Un mouvement qui n’est pas sans
rappeler celui de la ruade du cheval entravé qui regimbe.