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dimanche 21 février 2016

DEUX POÈTES TAÏWANAIS POUR DIRE AUSSI NOTRE HISTOIRE !

GRAVURE DE NELIDA MEDINA
Sans doute qu’il y a quelques années, j’aurais accordé aux deux ouvrages que vient de m’envoyer Neige d’août, une attention moins grande. Moins accompagnatrice. C’est que les poèmes de ces deux auteurs taïwanais que Camille Loivier, l’une des chevilles ouvrières de ces publications, a tenu à me faire découvrir, ne relèvent pas de ces écritures savantes, retournées, interrogeant inlassablement leur relation sensible et longue à la parole, déconstruisant, reconstruisant dans une recherche sans fin de leur identité, une langue dont on sait pourtant depuis bien longtemps qu’elle ne nous appartient pas en propre. Je n’ai évidemment rien contre ces voix intérieures qu’il est dans la nature même de la poésie de pouvoir faire entendre mais à l’heure où l’univers dans lequel nous vivons vient si largement à nous et avec lui son lot de négations sanglantes de la plupart des valeurs sur lesquelles s’est bâti notre hypothétique humanité, j’attends désormais que la voix du poète prenne davantage en charge l’Histoire, ses désastres, ses drames, bref, l’infinité des situations le plus souvent peu enviables que le monde tel qu’il est impose à ses populations.

dimanche 27 décembre 2015

HOMMAGE. DEUX BEAUX COMPATRIOTES DE L’AILLEURS : ERNEST HAMY ET AUGUSTE PINART.

BALTHUS
BALTHUS
J’ai vécu mes premières années dans une rue de Boulogne-sur-Mer dont le nom, seulement maintenant, plus d’un demi-siècle plus tard, évoque autre chose que ces associations qui forment le fond ensommeillé, parfois plein de poésie, des esprits encore mal contrôlés que sont les esprits d’enfance.  
Ernest Hamy, cet élément de signalétique que je recopiais avec ma date de naissance sur les étiquettes de mes cahiers d’écolier, n’était pour moi qu’une séquence graphique intellectuellement vide  qui, même plus tard, lorsque je fus devenu moins ignorant et alors même que les hasards de l’existence m’eurent conduit à m’installer à deux pas du beau manoir  du Waast qui fut la résidence d’été de mon lointain compatriote, me laissa sans curiosité. Stupidement, ma pensée le rangeait parmi les vieilles notabilités, sans histoire et sans gloire. Pourtant Hamy fut dans la seconde moitié du XIX ème siècle, un de ces enfants de Boulogne que son époque et son tempérament généreux portèrent, pour reprendre les mots merveilleux de Montaigne à embrasser l’univers comme sa ville, à jeter ses connaissances, sa société, ses affections à tout le genre humain, persuadé aussi qu’il était, comme nombre de ses contemporains éclairés, des indiscutables bienfaits de la science, des sciences devrais-je dire, et de la marche irrésistible, juste un peu ralentie parfois, du Progrès.