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lundi 15 mars 2021

DE TOUTE LA PUISSANCE ORIGINELLE DE LA POÉSIE. ENHEDUANNA DE DENISE LE DANTEC à L'ATELIER DE L’AGNEAU.

Elle serait si l’on en croit les spécialistes le plus ancien des écrivains connus. Et comme la littérature à l’origine se confond avec la poésie, notre tout premier poète. Enheduanna dont le nom pourrait bien signifier « Noble ornement du dieu Ciel » fille du roi Sargon d'Akkad qui la fit grande prêtresse du Dieu tutélaire de la ville sumérienne d’Ur, en Mésopotamie, vécut aux alentours du XXIIIe siècle av. J.-C. soit plus d’un millénaire avant Homère, plusieurs siècles aussi avant ce Père de toutes les nations qu’est sensé être pour les grandes religions du Livre le patriarche Abraham. Son œuvre principalement constituée d’hymnes religieux nous est parvenue sous formes de plusieurs dizaines de tablettes sur lesquelles pour la première fois dans l’histoire nous parle un « je ». Un "je" revendiquant hautement son nom. Un « je » qui n’est pas celui d’un homme. Mais celui d’une femme.

mardi 1 décembre 2020

POÉSIE DE CIRCONSTANCES. LE POÈME ATTESTATION DE FABIEN DROUET À LA BOUCHERIE LITTÉRAIRE.

Caractéristique des temps : la poésie n’en finit plus de s’inventer des formes. Sous la pression des circonstances que l’on sait un certain Fabien Drouet, poète à ses heures artiste aussi des rues, vient d’imaginer le poème attestation dont le non moins créatif petit Carné poétique conçu par l’éditeur Antoine Gallardo, nous livre divers échantillons sous le titre Je soussigné. La formule en est simple qui consiste à tourner en ridicule l’obligation au bon peuple faite de produire par écrit une raison pour justifier auprès des autorités de surveillance sa présence au sein de l’espace public. C’est drôle. C’est incisif. Et témoigne d’une des vertus essentielles de la parole qui est pour moi de répondre, c’est-à-dire de nous redonner subjectivement quelque chose du pouvoir qui nous est dénié, de nous redonner un peu de cet air dont quelles que soient les causes, nous nous sentons privés.

Extraits à titre d’illustration :

vendredi 20 novembre 2020

CAR TOUTE PEINE EST SUPPORTABLE DANS LA CLARTÉ. SUR LES ÉLÉGIES ÉTRANGLÉES D’OLIVIER BARBARANT.

MOTHERWELL, Spanish elegy with marine blue, 1977

Publié à l’origine le 17 janvier 2014 sur l’ancien blog des Découvreurs, suite à la rencontre que nous avions organisée au Channel de Calais pour des élèves du Lycée Berthelot, ce compte-rendu nous a paru intéressant à reproduire aujourd’hui sur notre nouveau blog. Dans la continuité de la toute dernière page de nos
Fastes consacrée à la suite donnée par Olivier Barbarant à la revue Contre-Allée.

 Pourquoi travailler à mettre ses émotions en mots? N'est-ce pas suffisant de les vivre, tout simplement? Surtout si elles sont douloureuses. Et qu'on sait l'écriture impuissante.
Un poème a t'il jamais ramené personne à la vie ?

Questions pertinentes auxquelles il est nécessaire d'apporter des réponses à la fois claires et constructives. C'est à cela que s'est employé le poète Olivier Barbarant face aux lycéens venus l'interroger sur ses Élégies étranglées.


Oui, pour Olivier Barbarant le poème part toujours d'une émotion. D'une émotion qu'il éprouve, c'est vrai, le besoin, la nécessité, de mettre en mots. Non pour l'intellectualiser, l'analyser, en produire une explication. Mais pour, la "réinscrire" dans le fil de son existence, "rebrancher " le langage sur ce qui a été vécu. Manière de faire coïncider quelque chose de très général et du coup partageable ( les mots) avec quelque chose de très personnel. Et toujours singulier.