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jeudi 3 mars 2016

MULTIPLIER LES RENCONTRES. UNE NÉCESSITÉ !

Oui. Je crois de plus en plus à l’importance des rencontres. Notamment en milieu scolaire où il me semble nécessaire de faire comprendre que l’engagement dans l’écriture – principalement poétique - n’a rien d’un jeu factice ou intellectuel mais se trouve indissociablement lié à une affirmation vitale, un besoin aussi de comprendre et de saisir le monde. D’élargir ses horizons. De repousser les limites des représentations qui enferment. Et de trouver la bonne distance par rapport au langage, instrument d’être et de pensée.
Plutôt que de rendre compte de façon factuelle des nombreuses interventions que je viens d’effectuer ou d’accompagner dans divers établissements il m’a paru opportun de redonner ici le texte d’un long entretien que m’a proposé il y a quelques temps Florence Trocmé pour POEZIBAO. Car il importe de fournir à tous ceux qui comme nous s’y impliquent réellement, des fondements réflexifs qui légitiment de plus en plus ces pratiques que certains voudraient continuer à réduire à l’anecdotique, à enfermer dans de simples séances d’animation ne nécessitant aucun investissement réel. Aucune préparation.

Florence Trocmé : Georges Guillain, vous êtes à l’origine d’un prix centré sur la poésie qui a cette particularité d’être décerné par un jury de lycéens. Pouvez-vous nous parler de ce Prix des Découvreurs, nous en redire la genèse, l’idée qui a présidé à sa conception.

Georges Guillain :
Chère Florence, oui. Le Prix des Découvreurs aura bientôt 20 ans. Et touche désormais chaque année quelques milliers de lycéens mais aussi de collégiens de troisième, de Dunkerque à Yaoundé ! Plutôt d'ailleurs que d'idée, je préfère parler de sentiment. Tant au départ, ce qui m'aura guidé et dont je n'ai maintenant qu'un souvenir assez vague, devait sûrement être assez différent des raisons qui aujourd'hui m'encouragent à désirer toujours prolonger et surtout élargir de plus en plus l'aventure. Le Prix des Découvreurs a commencé, en 1996, par un courrier que m'aura adressé l'adjoint à la Culture de la Ville de Boulogne-sur-Mer qui me sachant poète me demandait de réfléchir avec lui à la façon de relancer un Prix de Poésie jadis décerné par la ville et tombé, à juste titre, en désuétude.

"La littérature ne peut plus être considérée que comme objet de culture, renvoyant nécessairement à des vocabulaires datés. Des formes un peu figées. Coupées des ressources nouvelles d'époque. "

samedi 21 novembre 2015

GRAND STADE DE LUDOVIC JANVIER

Les récents événements auxquels nous pensons tous ont associé dans les esprits l’image d’un stade, celui du Stade de France, et celle d’une violence considérée parmi les plus extrêmes et les moins humainement défendables. Fidèle à cette philosophie qui tend moins à apporter des réponses toutes faites qu’à tenter d’élargir et d’approfondir la réflexion en se refusant autant que faire se peut aux simplifications parfois grossières des journaux, aux réflexes mentaux dont nous pourvoient les formes diverses de dressage auxquelles nous sommes plus ou moins soumis, j'ai éprouvé le désir de relire le texte magnifique du poète Ludovic Janvier, intitulé Grand Stade.
   

" à tout instant la planète est ce stade où c'est l'heure
pour nous cocus pour nous battus de s'amuser au match
l'heure où beaux gisants du voir venir on assiste tranquilles
à la ruée sur nous des morts plein cadre sans bouger
de nos gradins chacun chez soi où tout vient apparaître
crier puis disparaître entre stupeur et sommeil

soixante-sept morts à zéro l'autre jour un beau score "