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mardi 7 juillet 2020

PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS.



Peint en 1933 par Alexandre Guerassimov, ce tableau reconstitue à sa manière l’un des moments fondateurs de l’évolution de l’art soviétique. Trois artistes, Isaac Brodsky, Yevgeny Katsman et Alexandre Guerasimov lui-même, sont ici représentés en compagnie du Maréchal Vorochilov dans la datcha du maître du Kremlin qui les accueille. On peine à imaginer dans ce décor idyllique qu’autour de cette table accueillante et chaleureuse c’est le sort même des meilleurs artistes soviétiques du moment qui est en train de se jouer. C’est que les trois compères sont venus avancer leurs pions dans le conflit qui les oppose à ceux pour qui l’art est avant tout recherche et liberté. Et assurer de leur total soutien le camarade Kuba qui lui a décidé de l’employer pour en faire l’instrument de sa propagande et le mettre dorénavant au service du mensonge d’état. C’est dans les petits dîners entre amis que se décide le plus souvent le sort des choses. Guerassimov le sait qui, ne défendant que lui-même, s’est d’abord attaché l’amitié de Vorochilov qui ensuite lui a permis d’accéder à Staline. La composition du tableau est d’ailleurs bien révélatrice. S’il s’est, par un très apparent souci de discrétion, placé au second plan, il a pris soin sur l’image de se figurer entre les deux grands dirigeants susceptibles de faire avancer sa carrière, reléguant ses camarades artistes sur les bords de la table et poussant même la malice jusqu’à épaissir leurs traits, les figer dans une raideur qui contraste avec la manière dont il s'est représenté lui-même : regard vif, en train de dessiner, pipe à la bouche, un Staline bon enfant, jouant au maître d’école. 


Evgeny Katsman
À partir de ce moment l’art soviétique allait changer de visage. Et plus le pays allait du fait des famines et des grandes purges que l’on connaît s’enfoncer dans la misère et la peur, plus il allait, quant à lui, rayonner d’enthousiasme, d’élan et couvrir ses figures de joies et de sourires.

mercredi 17 juin 2020

CAHIER D’EXTRAITS PRIX DES DÉCOUVREURS 2020-21. SANDRA MOUSSEMPÈS.

CLIQUER POUR OUVRIR LE PDF

Le sixième des Cahiers d’accompagnement du Prix des découvreurs 2020-21 nous conduit dans ces espaces merveilleusement subtils qui s’animent aux frontières du son et de la voix.

Tout un travail autour de la voix, de ses vocabulaires, de ses principales dimensions, physiologique, organique, sociale, psychique, littéraire, mythologique, fantastique sans oublier la prise en compte des techniques visant à l’éduquer, la maîtriser, la conserver, peut être initié à partir de cette œuvre d’une grande richesse qu’est Cinéma de l’affect de Sandra Moussempès.

Comme pour les autres cahiers nous suggérons quelques pistes par tout un jeu de liens qui se révèleront actifs lors de la consultation sur l’écran du PDF ci-dessus ou du petit fascicule sous Calaméo. Découverte des plus prestigieuses salles d’opéra du monde, des histoires fantastiques générées à la fin du XIXème siècle par les inventions d’Edison, dialogue aussi avec l’œuvre d’une artiste contemporaine dont l’univers se rapproche étrangement par certains aspects de celui de notre auteur…

Mais bien entendu c’est au texte lui-même que nous demandons d’accorder la plus grande attention pour ce qu’il ouvre à la pensée par son approche inventive et sensible. En espérant que l’extrait que nous proposons éveillera en chacun le désir de découvrir l’ouvrage dans sa totalité.