mercredi 24 novembre 2021

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. DEUX PETITS LIVRES D’ÉRIC SAUTOU PUBLIÉS CHEZ FAÏ FIOC.


« ce sont/ de petits grelots dans la main (des chansons minuscules) ». Ce qu’Éric Sautou, dans le tout dernier poème de Son enfance[1], dit, sans d’ailleurs le préciser, des fleurs qui, dans son souvenir, à moins que ce ne soit vraiment sous ses yeux, refont merveilleusement bouquet, peut aussi bien se dire de ses propres poèmes, dans leur touchante et discrète fragilité. Cette impression qu’ils donnent d’être moins l’expression d’un sentiment que le remuement, l’incessant tremblement d’une conscience alarmée que tout peut venir et revenir troubler.

 

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. PAGES DÉTACHÉES DE L'OUVRAGE D'ERIC SAUTOU, C'EST À PEINE S'IL PLEUT ( Faï fioc)

 

vendredi 19 novembre 2021

BONNES FEUILLES. LE SENAT SOUS DOMITIEN DANS LA NUIT DES ORATEURS D’HÉDI KADDOUR. GALLIMARD.

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RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. LA NUIT DES ORATEURS D’HÉDI KADDOUR CHEZ GALLIMARD.

Vue actuelle du Forum romain à partir de la Curia Julia, photo G.G.

Une sorte de thriller historique formidablement pénétrant agissant à la façon d’un poison lent, c’est ainsi que je résumerai le dernier grand roman d’Hédi Kaddour, La Nuit des orateurs, dans lequel il raconte, lui qui aime avant tout ce qu’il appelle « les bonnes histoires » le moment où sous le règne de l’Empereur Domitien, va se décider le destin de deux grands personnages parmi les plus importants et plus riches commis de l’Empire, considérés aujourd’hui par nous comme de simples écrivains, Pline le Jeune et Tacite.

 

vendredi 12 novembre 2021

EN PERSPECTIVE. LES LARMES D’EMMANUEL MACRON.


 « Ému à en pleurer. » Je lis dans le Huffpost de ce jeudi 11 novembre qu’au cours de la cérémonie organisée par lui au Mont Valérien, pour honorer la mémoire du dernier compagnon de la libération, Hubert Germain, le Président Macron, n’aurait, en effet, pas caché ses larmes.  « Une séquence rare, commente le site d’information, pour un président de la République, rompu aux cérémonies parfois graves et solennelles. » Ces larmes m’en rappellent d’autres. Qu’analyse l’historienne de l’Antiquité, Sarah Rey dans un ouvrage intitulé, Les Larmes de Rome.

 

RECOUVRER LE MONDE D’HERVÉ MARTIN. DANS LE FRÉMISSEMENT DES PLUS VIVES MATIÈRES.

Hervé Martin fait partie depuis plus de trente ans maintenant de mes poètes amis. Et compte, je le sais bien, parmi les plus fidèles. J’ai reçu son dernier livre, Recouvrer le monde, début juillet dernier, et ce n’est que maintenant que j’en rends compte. Ce que j’aurais dû faire depuis longtemps. D’autant que bien des choses dans cet ensemble me parlent. M’émeuvent. Habitué que je suis, comme Hervé, aux longues promenades en forêts. À y laisser mon regard se perdre dans le spectacle toujours renouvelé des fûts, des branches et les miroitements de la lumière entre eux puis toute la mosaïque recomposée du ciel qu’aux saisons les moins froides le mouvement des feuilles balaie. Il y a chez Hervé Martin toujours ce frémissement de voir les vives matières de ce qu’on appelle la nature faire infiniment signes de ce qu’il nomme beauté et que je dirais moi, plus lourdement, d’interpellante existence, par ce qu’on y ressent d’intimité réciproque entêtée à s’entrepercer. Car les « matières » quelles qu’elles soient, minérales, végétales, silex ou écorce, relèvent pour Hervé Martin de ce grand mystère du monde avec lequel nous faisons sensuellement corps mais que notre esprit et nos mots restent malheureusement pour l’essentiel, impuissants à comprendre. D’où ce travail toujours recommencé de regard. Et par suite de voix. De poèmes. Qui tente non pas de recouvrir le monde mais de le recouvrer c’est-à-dire de le retrouver. D’en faire comme apparaître la direction perdue.

 

mardi 9 novembre 2021

REVUE CONTRE-ALLÉES N° 44. POUR UNE POÉSIE JEUNE ET ENRACINÉE.

 

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Il n’y a bien sûr pas que les anciens qui m’intéressent. Ainsi suis-je heureux de faire part de mon plaisir d’avoir découvert grâce au tout dernier numéro de la revue Contre-Allées placée cette fois sous la tutélaire figure de notre ami Nimrod, les textes jeunes d’Anne Barbusse et d’Élise Feltgen, cette dernière apparemment aussi libraire de village au cœur de la campagne bretonne !

JARDINS MERVEILLEUX. LE JARDIN DE LIVIE À ROME.

Les images ne manquent pas sur le net des fameuses peintures de la villa de Livie, dite ad gallinas albas[1], qu’on peut aujourd’hui admirer, comme je l’ai fait, au Museo Nazionale Palazzo Massimo Alle Terme de Rome.  Plus ancien exemple, à notre connaissance, d’une peinture de jardin continue, ces peintures couvrent la totalité des murs aveugles d’une pièce à l’origine souterraine, de quelques six mètres sur douze où la troisième épouse d’Auguste et mère de l'empereur Tibère, projetait vraisemblablement de transporter ses invités dans le monde enchanté d’une grotte sacrée parlant à l’imagination de toute la puissance des formes idéalisées de la belle nature.

dimanche 7 novembre 2021

COMME IL NOUS FAUT EXISTER. COURT POÈME ILLUSTRÉ DE DEUX FRAGMENTS D’UN ROULEAU INSPIRÉ PAR LE PEINTRE CHINOIS MA FEN.

 

POÈTE À DÉCOUVRIR. JOHN CLARE, 1793-1864.

CASPAR DAVID FRIEDRICH, L'ARBRE SOLITAIRE, 1822, BERLIN ALTE MUSEUM.

 Un post Facebook du poète Jean-Pierre Vidal me fait aujourd’hui ressouvenir d’un poète anglais, contemporain de Keats et de Shelley, dont l’œuvre restée chez nous infiniment moins célébrée que celle de ses 2 prestigieux compatriotes, ne mérite pas de rester ignorée. Il est vrai qu’être enterré jeune à Rome après une fin tragique fait plus pour une réputation que mourir lentement dans un asile surtout quand on ne se trouve être au final qu’une sorte d’autodidacte égaré n’ayant comme singularité que d’écrire des vers pas toujours clairement ponctués et de hanter les bois et les campagnes. John Clare puisque c’est de lui qu’il s’agit, vécut presque totalement en marge de la bonne société et la majorité de ses poèmes ne fut publié qu’à titre posthume avant de devenir une référence pour nombre de poètes modernes dont l’un des fondateurs de l’école de New-York, John Ashbery.