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lundi 15 avril 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR POÉSIES CRITIQUES DE J.P. CAZIER CHEZ LANSKINE.


 Les textes réunis ici - partiellement réécrits - ont été publiés dans la presse, écrits en vue de cette publication. [...] La critique dans la presse n’est pas une critique dont la valeur serait moindre par opposition à une plus «haute», plus ample et savante, à savoir la critique universitaire. Qu’une part importante de ce qui s’écrit dans la presse sous l’appellation de «critique littéraire» ne ressemble à rien n’est pas une fatalité.
[...]
La critique n’est pas l’exercice d’un jugement ni une évaluation scolaire. Elle n’occupe pas une position de pouvoir. La critique est de la pensée, elle doit être de la pensée avec l’oeuvre, avec le livre.
[...]
L’idée de livre pourrait être suspecte. Pourquoi un livre possèderait-il une unité ? Pourquoi serait-il un et non pluriel, multiple, changeant en cours de route ? Je préfère demeurer au ras des textes, de tel texte, un peu comme une taupe, en suivant des lignes, des mouvements, des ritournelles, des signes nécessairement obscurs. Et le lecteur, la lectrice, devraient se faire taupes. Il ne s’agirait pas de parler «du livre» mais de certaines lignes que l’on peut suivre, de certains mouvements, de certaines relations plus ou moins claires, plus ou moins silencieuses.

Jean-Philippe Cazier, pages 5 à 8


mardi 13 février 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR ET DES DIZAINES D’ÉTÉS DORÉS DE JÉRÔME LEROY À LA TABLE RONDE.

 

Difficile de choisir dans ce dernier recueil de Jérôme Leroy le poème qui en donnera la note la plus juste ou incitera le lecteur de ce récépissé à se plonger – la métaphore ici fait sens tant la mer, les mers tiennent de place dans l’imaginaire de l’auteur – dans la lecture du livre.

Après Nager vers la Norvège que nous avons tant aimé avoir sélectionné pour notre Prix des Découvreurs d’avant juste le Covid, les poèmes qu’on pourrait dire acidulés et qui malgré la distance humoristique ou spirituelle que leur auteur tient le plus souvent à y maintenir, s’accompagnent toujours ne serait-ce qu’en sourdine d’un certain pincement au cœur. C’est que les textes de Jérôme Leroy semblent être constamment écrits « pas trop loin de la mort » voire même d’une disparition définitive de l’homme ce qui rend à chacun des menus plaisirs comme des grands bonheurs évoqués, le plus souvent d’ailleurs au passé, son caractère inestimable.

De cette sensibilité particulièrement aiguisée au temps, qui selon lui va très vite (p. 136), découle sans doute l’attrait chez Jérôme Leroy pour tout ce qui peut donner l’impression d’avoir su en arrêter la marche. Ainsi son goût pour les photographies anciennes, les polaroïds, les échoppes des bouquinistes, mais aussi les longs dimanches solitaires dans les petites sous-préfectures ou les terrasses, les jardins  dans lesquels s’allonger sur une chaise longue avec un thé et des livres anciens. Sans compter sur le plan formel le goût peut-être un peu facile du vers qui se répète, comme sur le plan de l’existence celui de remettre ses pas dans les lieux qu’on a déjà occupés.

Ainsi, pétris de nostalgie pour ces années d’enfance et de jeunesse abandonnées aux divers plaisirs qu’offre à ces âges l’existence, les poèmes de Jérôme Leroy nous font entendre la chanson désormais douce-amère d’une sensibilité amoureuse avant tout des plaisirs de la vie que pénètre « la certitude secrète enfouie que ce monde va mourir que nous sommes en sursis »(p. 162). Tout en se refusant de mettre pour l’instant le point final à rien qui ne puisse revenir ne serait-ce qu’en rêve ou dans le corps hospitalier, partageable et toujours rebondissant des mots.

vendredi 26 janvier 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR LES LABOURABLES DE LOU RAOUL CHEZ BRUNO GUATTARI EDITEUR.


Dans ce livre tout en attention et en sensibilité, ce qui n'exclut pas l'engagement et la colère, Lou Raoul explore ce que fut pour elle la période de confinement mise en place pendant la pandémie de Covid 19 en recourant à ce qu’elle appelle « un journal de terre »(devez arad en breton), ce qui correspond en agriculture à la surface que l’on peut labourer en une journée. Ces journées qu’elle note finalement en les rayant symboliquement, comme on le voit avec notre extrait, du calendrier. Merci à elle de m'avoir offert ce beau texte à lire.

jeudi 25 janvier 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR SCUM, UN RÊVE, DE DENISE LE DANTEC AUX PRESSES DU RÉEL.


 

Merci à Denise Le Dantec pour l’envoi de ce rêve qui autour des figures bien différentes, a priori, de Virginia Woolf et surtout ici de Valérie Solanas à qui ce titre SCUM est emprunté*, se présente au lecteur sous la forme d’une série de glissades, de noyades, à l’intérieur d’un paysage sans cesse en mouvement, un mini opéra typographique aussi, où s’affirme principalement l’extrême liberté d'écriture d'une femme cherchant en compagnie de deux soeurs dont le destin fut tragique à épouser les courants les plus profonds et insaisissables de la vie. Qui finalement nous submergent. Nous emportent. Ne laissant rien de nous peut-être que cette mousse, écume, (scum) qu’auront été nos œuvres. Comme d’habitude le poème de Denise Le Dantec, même évoquant la figure radicale de V. Solanas, se déploie sans discours mais non pas sans formules qui remuent, nous traversent, puis troublent. Comme seule peut le faire la poésie quand elle fait confiance à l’intelligence sensible du lecteur.

* Le SCUM manifesto (« Society for Cutting Up Men »), publié en 1969 suite à la tentative d’assassinat par V. Solanas d’Andy Warhol, ne propose ni plus ni moins que l’éradication totale et définitive des hommes d’une société qui ne concède aux femmes que ses marges (« scum » également par métaphore, en argot américain)

lundi 4 décembre 2023

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS : POÈMES POUR LES P'TITS (qui savent lyre) D'YVES BOUDIER CHEZ LANSKINE.

 

Une suite de courts poèmes simples mais qui font réfléchir. Une jolie maquette de couverture. Des dessins inspirés par les poèmes à la p'tite fille du poète, qui signe Blanche. C'est au final un p'tit livre à mettre avec les cadeaux de Noël à côté des p'tits chaussons, au pied de la ch'minée. 

Merci à l'ami Yves Boudier d'avoir compris que j'étais encore aussi ce p'tit non seulement qui sait lyre mais éprouve toujours du plaisir à continuer d'apprendre.

dimanche 26 novembre 2023

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS : IL PLEUT DEBOUT DE CHRISTINE DUMINY-SAUZEAU À L’ATELIER DU HANNETON.

Reçu, il y a quelques jours, le dernier livre de mon ancienne compatriote de Boulogne, Christine Duminy-Sauzeau. Il Pleut debout,  édité par l’Atelier du hanneton, est sous titré pensées diurnes & nocturnes. Les pages de gauche étant réservées aux pensées nocturnes, celles de droite aux diurnes. Merci d’avoir pensé à m’adresser ce livre dans lequel l’humour va de pair avec une certaine auto-ironie. On a plaisir à suivre la fantaisie des mouvements de pensée de cet auteur pour qui le monde dans son quotidien bariolage et son infini bavardage, la vie avec son lot de souvenirs, ses contraintes parfois pénibles à assumer, ses incessantes questions, restent moins sujets à méditations transcendantes qu’à réflexions libres, assez souvent malicieuses, dessinant au final un portrait dans lequel chacun pourra aussi reconnaître une part de son humanité.