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vendredi 15 mars 2024

RECOMMANDATIONS DÉCOUVREURS. PLACE AU ROMAN : DEUX ŒUVRES D’ANTICIPATION MAGISTRALES DE KIM STANLEY ROBINSON POUR COMPRENDRE CE QUI SE PASSE AUJOURD’HUI.


 

J’ai passé, en partie, ces deux dernières semaines, à dévorer deux longs romans de Kim Stanley Robinson, le célèbre auteur américain à qui l’on doit cette Trilogie de Mars que j’ai également lue et dont j’ai rapidement rendu compte il y a quelques mois sur ce blog.

Le Ministère du futur, centré sur la crise climatique commence en 2025 par l’évocation saisissante d’une canicule mortelle faisant des millions de morts en Inde et décrit les efforts ou pas entrepris à divers niveaux dans le monde pour se protéger de son retour ou de son extension. C’est ainsi qu’est créé par l’O.N.U. à Zurich, le Ministère du futur qui donne son titre à l’ouvrage.  Un ouvrage qui nous fait suivre sur plusieurs décennies l’action de l’équipe qui, à la tête du dit ministère, se voit chargée de réduire autant que possible pour l’humanité les risques climatiques.

mardi 19 décembre 2023

TROIS FEMMES ET SANS DOUTE AUSSI QUELQUES AUTRES POUR SERVIR D’ANTIDOTE AUX ABAISSEMENTS DU MOMENT.

Au centre, fragment de chaussée romaine. Musée national de Rome. Photo G.G.

 Las des propos hâblards, des courtisaneries à l’envie monnayées sur la toile, de l’étalage effronté de soi, des boursouflures de parole, du vide de la pensée, de la médiocrité des engagements… De cette épaisse bourgeoisie des lettres, enfin, qui ne voit jamais le problème qu’il y a de se recommander, je ne sais pas, de Paul Celan, de Thoreau ou de Pasolini, pour encenser complaisamment les Déroulède du présent…

samedi 16 décembre 2023

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS : RESSACS DE CLARISSE GRIFFON du BELLAY AUX ÉDITIONS MAURICE NADEAU. PASSAGERS TOUJOURS DE LA MÉDUSE.

« J’étais potentielle dans ces actes. J’étais potentielle dans cette viande morte.

Qu’est ce qu’on transmet ? [1]»

 

Récit avant tout d’une difficile libération, Ressacs, d’une descendante de l’un des quinze survivants sur les cent-cinquante qui durent confier leur survie au fameux radeau de la Méduse, n’est pas un travail d’historien. Ce qui se passa réellement sur ce grossier assemblage de bois rapidement construit avec des madriers et des pièces de mâts, suite à l’échouage du navire, est d’ailleurs aujourd’hui bien documenté. Même si, comme j’ai pu le constater fort récemment, au cours d’une discussion vive avec une amie romancière, le jour abominable que jette sur notre humanité les actes que choisirent d’accomplir une partie des naufragés pour assurer le maintien de leur existence, continue à ne pouvoir, par tous, être regardé en face.

mercredi 13 décembre 2023

À PROPOS D’EXERCICES D’APPRENTISSAGE DU POÈTE PALESTINIEN TARIK HAMDAN PUBLIÉ PAR LANSKINE. ÉDITION BILINGUE.

Ne nous laissons pas prendre à ce que nous inspire a priori ce joli pot de citronnier qui figure sur la couverture du livre du journaliste, poète, palestinien, Tarik Hamdan, que viennent de publier les éditions LansKine. Ceux qui connaissent un peu la culture du citronnier savent d’ailleurs à quel point elle réclame au départ de soin, ayant à la fois besoin de soleil et d’eau. Ce qui la rend difficile. Difficile comme la condition d’un palestinien qui, né du fait de l’«occupation» israélienne, en Jordanie, se retrouve, après des études au Caire, « transplanté » à Paris où lui a été accordée pour finir la citoyenneté française[1].

Un poème, significativement intitulé Gouvernements – notez bien le pluriel – évoque allégoriquement cette douloureuse histoire qui se termine par l’arrachage par les autorités locales de ce pot de citronnier que l’auteur, voulant lui donner une chance de mieux s’épanouir, a fini par planter dans un jardin public. J’étais il y a quelques jours à Lille pour assister à l’émouvante représentation de Saïgon, la pièce de Caroline Guiela Nguyen, évoquant le profond bouleversement occasionné dans la vie de certains vietnamiens obligés de quitter leur pays, leur famille, par le départ imposé des français qu’ils avaient eu le tort, peut-être, de soutenir. Je me souviens aussi de longues discussions avec la regrettée poète syrienne Fadwa Souleymane, qui me disait à quel point son pays lui manquait… Le monde est plein de ces hommes et ces femmes que la folie meurtrière et la soif de pouvoir de quelques-uns, encouragées par le fanatisme bien entretenu de leurs partisans, pour le plus grand profit aussi des marchands d’armes et des industries d’armement, auront privés de leurs droits les plus fondamentaux. Comme d’habiter en paix sur leur terre. De vivre près de leur famille. Et de pouvoir envisager leur avenir avec confiance et clarté[2].

vendredi 28 janvier 2022

NE RIEN LAISSER S'ENFERMER. SUR LES CORPS CAVERNEUX DE LAURE GAUTHIER AUX ÉDITIONS LANSKINE.

C’est une image un peu à la Degottex, celui d’après 1955, qui déchire et entaille, qui fait la couverture du dernier livre de Laure Gauthier, les corps caverneux, aux éditions LansKine. Cette image due à Christophe Lalanne, dont j’ai découvert à l’occasion l’intéressant travail[1], peut effectivement être une bonne entrée à ce livre qui n’a de cesse de mettre à jour ce qui se joue sous les surfaces. Que ce soit très prosaïquement celles que nous appelons grandes, les commerciales, ou plus spécifiquement celles que constituent pour les mots, les pages où nous les dessinons. Sans négliger bien sûr la peau. Cette peau qui nous fait enveloppe. Mais par où passent d’infinis et mystérieux échanges. La sensation même de la vie.

 Parler de surface, de surfaces plutôt, quand il est question de cavernes, n’a rien de contradictoire. Nous imaginons beaucoup trop les surfaces à partir de notre notion du plat. Alors qu’elles se replient, se ploient, se creusent, se retournent, se tordent, se déploient. Et c’est le mérite du travail de Laure Gauthier que de se montrer attentive à l’ensemble des énergies par quoi tout cela forme espace. Aussi bien d’enfermement. Que de liberté.

 Précisons. L’être humain pour Laure Gauthier est un être essentiellement caverneux. C’est-à-dire qu’il est d’abord le lieu d’un brassage incessant d’énergies, de fluides, qui fait qu’à l’image de la verge passant de tendue à flaccide et inversement, le vide, les vides dont nous nous trouvons constitués, sont en permanence traversés, conduisant notre relation au monde, à l’être, à osciller entre plénitude et manque, ce manque surtout, ce trou, que nous aspirons à voir le plus souvent combler, par quelque chose de vivant, de vaste ou de puissant, à l’intérieur de nous.

samedi 11 décembre 2021

HOSPITALITÉ DE LA POÉSIE. SUR L’ÉCHELLE DANSER DE CLAUDE FAVRE AUX ÉDITIONS SÉRIE DISCRÈTE.

C’est une poésie courageuse, généreuse, hospitalière que celle de Claude Favre dans ce court livre publié avec l’aide du CNL, par série discrète, jeune maison d’édition bordelaise que je ne connaissais pas mais qui mérite apparemment d’être découverte.

Il faut un certain sens de l’équilibre pour oser, comme l’indique le titre, sur l’échelle danser, et c’est un art de funambule que convoque Claude Favre qui trace page à page, mot après mot, sa ligne entre ce que lui dicte son sentiment personnel de précarité et la manière intime dont elle participe de la grande souffrance du monde, enfin, des innombrables victimes, laissés pour compte, qu’il produit. Jusqu’à s’émouvoir du sort des papillons monarques, qui en raison de la hauteur du mur construit par Trump à la frontière mexicaine ne peuvent plus accomplir leur migration hivernale vers le sud et se voient condamnés à disparaître. Et j’apprécie que contrairement à ce que je vois dans l’attitude de certaines des belles âmes qui ne font que commerce de leur engagement, s’emparant des causes du moment pour faire publiquement étalage de leur invétéré narcissisme, la compassion qui anime Claude Favre n’est jamais vague. Mais accompagnatrice[1].

jeudi 30 septembre 2021

RENCONTRE AVEC ADA MONDÈS.


 Mais pourquoi la littérature ? Quelle littérature aussi pour ces temps à venir qui risquent de chanter beaucoup moins qu’on ne l’espérait quand on n’avait pas encore pris conscience de l’insoutenabilité des modes de vie imposés à l’ensemble du monde par nos sociétés occidentales. Pourquoi faire rencontrer des écrivains vivants, des poètes, à des jeunes qui peinent à boucler leur programme, à maîtriser ce semblant de langue commune, de connaissances partagées dont on voudrait tant pouvoir dire que des années et des années d’école sont parvenues quand même à les équiper. Les questions souvent se bousculent en qui ne se contente pas d’une simple posture. A fini par comprendre l’urgence aujourd’hui qu’il y a de sortir des bons sentiments, des mirages, des lieux communs attrayants pour répondre collectivement, par un effort du plus grand nombre, aux défis que la vie, la survie, le vivant, lancent à nos consciences comme à nos volontés.

samedi 25 septembre 2021

BONNES FEUILLES. SE PRÉPARER INTELLIGEMMENT AUX DEMAINS QUI DÉCHANTENT AVEC LE DERNIER LIVRE D’YVES CITTON ET JACOPO RASMI.

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Préparer les générations futures au monde qui les attend, on pourrait le dire aussi au pluriel en parlant des mondes qui les attendent - car rien en ces matières n’est sans doute aussi néfaste que de s’enfermer dans des représentations univoques - est sûrement l’une des missions aujourd’hui les plus nécessaires de toute entreprise de formation. Qu’elle soit scolaire ou culturelle. Tant rien n’est devenu plus certain que les régimes d’existence qui sont actuellement les nôtres ne sont plus soutenables dans le cadre d’une planète dont les ressources s’épuisent. D’un milieu dont les équilibres se rompent. D’une humanité dont les membres aussi, au pire se déchirent, au mieux, se voient de plus en plus mis en compétition.

mercredi 15 septembre 2021

SUR CE QUI RESTE DE NOUS DE FABIENNE RAPHOZ AUX ÉDITIONS HÉROS LIMITE.

« Syrinx[i] nous défie plus que langue », « ma langue c’est l’ennemie des langages nôtres » : sans doute peut-on partir de ces quelque peu déroutantes assertions pour comprendre dans ses grandes lignes l’enjeu non seulement du dernier livre de Fabienne Raphoz mais de sa relation tout entière au vivant. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. De notre extase de nommer, de notre extase de classer, de vouloir à toutes forces faire entrer le monde dans le tiroir des langues, et à l’heure où disparaissent les espèces, se réduit autour de nous le champ de la vie générale, de l’absurdité de continuer à empailler le réel que nous détruisons pour n’en conserver finalement qu’un souvenir figé[ii].

 

Au lieu de nous mettre à éprouver vraiment ce qui reste de nous[iii].  

 

mardi 24 novembre 2020

HOMO BULLA ?


Dans un passage assez souvent cité de ses copieux et nourrissants adages1, Erasme évoque la figure de Varron qui, à l’aube de sa quatre-vingtième année, explique dans la préface de ses Res rusticae qu’il lui faut écrire à la hâte, ayant désormais à faire ses bagages pour quitter ce fragile séjour où nous ne faisons que passer. Car si l’homme est une bulle - quod si, ut dicitur, homo est bulla – combien plus encore doit l’être un vieillard comme lui. Ceux qui touchent au grand âge sont toujours les plus prompts à se désoler de la brièveté de la vie.

C’est toutefois le plus souvent en mettant en scène des enfants, comme le rappelle d’ailleurs le générique de la série Undoing actuellement diffusée sur OCS, que l’art a illustré ce motif de la bulle, qui va courant du Jan Steen de La Vie humaine exposé au Mauritshuis de La Haye au portrait relativement peu connu de Manet qu’on trouvera à la  fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne, voire au bien mélancolique adolescent de Thomas Couture (MET de New-York), en passant bien entendu par les célèbres versions des Bulles de savon peintes par Chardin dont Michel Delon dans Le principe de délicatesse, Libertinage et mélancolie au XVIIIe siècle, prétend qu’elles ne sont plus des vanités mais « affirment la saveur de l’éphémère, la beauté de l’anonyme ».

 

La littérature n’est pas en reste, elle qui depuis toujours multiplie les figures de la vie transitoire. Erasme le remarquait déjà qui dans son adage 1248 que j’évoquais plus haut, remonte outre Varron, à Lucien, Hippocrate, Aristote, Eschyle, Sophocle, Pindare, qui sais-je encore, lesquels comparant l’existence humaine à une fumée quand ce n’est pas à l’ombre même d’une fumée, s’accordent à nous rappeler notre peu de consistance face à l’avidité du Temps. Mais le motif de la bulle a pour le peintre quelque chose d’excitant qui plutôt que de le conduire à nous suggérer de nous préparer d’urgence à comparaître devant quelque Juge éternel, le tourne davantage vers l’exaltation de notre puissance de vie. C’est que la bulle est souffle, pneuma générateur de monde et que, ronde aussi, sphérique, elle se présente comme le magique reflet de ce lieu du cosmos où nous habitons. Et qu’elle dit à l’évidence par là quelque chose non plus de la fragilité mais du pouvoir créateur de l’homme. Il y a d’ailleurs pour le peintre un véritable défi à donner sur la toile consistance et visibilité à tant d’infinie transparence.

 

Certes, une des premières apparitions que je connaisse de ce motif  en peinture, la bulle qui dans la nature morte de Jacques de Gheyn appartenant au Metropolitan de New-York surmonte un crâne encadré d’une tulipe dans un vase et d’un rameau de buis desséché, inspire bien évidemment de sombres et sévères pensées d’autant qu’elle reflète et la crécelle des lépreux et la roue des suppliciés ! Rien en somme qui la rapproche de cet autre tableau d’Annibale Carraci qui me paraît concentrer en lui et révéler toute la richesse entraînante de signification que ce motif est aussi susceptible de prendre.

Ceux qui, par la science, vont au plus haut du monde,

Qui, par l'intelligence, scrutent le fond des cieux,

Ceux-là, pareils à la coupe du ciel,

La tête renversée, vivent dans leur vertige. 

Omar Kayyâm

 

 

L’œuvre d’Annibale Carraci n’est pourtant pas très connue. Elle représente en fait un homme en train de boire. Ou plus exactement contemplant, la tête en arrière, le fond du verre dont il vient d’absorber le contenu. Le génie du peintre est ici de nous représenter le visage du personnage dans la bulle justement formée par l’ovale du verre formant goutte, qu’il tient à la renverse. Ce n’est pas d’expir qu’il s’agit ici mais d’inspir. Et quand on connaît bien sûr la riche symbolique du vin dont le personnage nous place l’image en premier plan à travers la carafe à demi-remplie ou à demi-vidée qu’il tient de la main droite, on comprend que c’est bien de vitalité, de chaleur, de désir, qu’il est question ici. D’absorber en fait jusqu’à la dernière larme ce monde qui à la fois absorbe et nourrit notre vie. Tout jusqu’à la chaleur du coloris accentuée au niveau de la poitrine, vient renforcer cette lecture qui fait de la bulle de verre soufflé dans laquelle le buveur se projette de tous ses sens – lèvres, narines, yeux, sont pris à l’intérieur de ce cercle – le lieu d’une relation dynamique et essentielle que toute l’œuvre nous invite à partager.

 

Alors oui, je veux bien que la vie soit éphémère et que toujours trop vite asséchée soit la coupe de notre existence, mais le tableau du Carrache, plutôt qu’à ressasser toutes les fragilités bien connues de notre condition d’homme et les rigueurs aujourd’hui de notre confinement, invite lucidement à boire cette vie jusqu’à la dernière goutte. Car me retient aussi dans cette image, qu’à la différence de bien des portraits de buveurs, ou buveuses, le visage qu’on découvre sur la toile n’est pas une de ces trognes rougeaudes – je pense à celles de Hals, de Jordaens – ou avachie – Manet - mais a le regard vif et net de qui ne regarde pas qu’en lui mais toujours vers l’avant et aussi vers le haut.

 

De fait ce n’est pas l’homme qui est une bulle mais chacun de ces innombrables moments par quoi sous la pression du désir, du sentiment, de la curiosité, de son appétit de vivre, tout au long de son existence tout son être s’accroît, s’avive, au point qu’il s’y trouve absorbé. Que ce soit la beauté d’un paysage que peut-être il ne reverra plus, le sourire d’un être qu’il aime, le caractère transperçant d’une phrase, d’un récit, d’un poème, un petit pan de mur jaune, un simple craquement de feuilles sèches sous son pied, voire, c’est égal, le pur sentiment d’exister le matin quand il ouvre sa porte pour promener son chien, chacun de ces instants qui étincellent, il le sait ne durera pas. Mais d’autres bulles se formeront tout au fond de son verre et de nouveau se libèrera en lui l’impression que quelque chose en lui se dilate aux dimensions du monde et que la vie l’attend. Comme elle attend l’enfant qui bien sûr mourra un jour. Riche toutefois de toutes les expériences2, la plénitude, les joies, la sagesse, que son existence, on l’espère, lui aura apportées. 

 

Alors oui, de la toute fraîche enfance à la vieillesse racornie, envolons-nous parmi les bulles dans le plaisir toujours renouvelé de l’ouverture et de la découverte. Et comme nous y invite le poète Jacques Darras dans son Ode au Champagne3, rendons grâce à ces bulles qui grimpent dans le verre « par toutes leurs échelles comme une population d’anges » et à jamais s’élevant gardent quelque chose à nous dire et à nous faire partager de l’ordre infini des temps, de la craie par exemple sur laquelle se sera formé le vignoble et des centaines de millions d’années qu’elle a mis pour s’accumuler.

NOTES

1. Voir : http://ihrim.huma-num.fr/nmh/Erasmus/Proverbia/Adagium_1248.html

2. Il faut lire sans doute à ce propos la Petite métaphysique des jouets, de Nicolas Witkowski qui prolongeant son Histoire sentimentale des sciences fait l’ éloge de l'intuition enfantine et montre que c’est toujours l’appréhension d'une loi naturelle, une certaine façon de s’initier au mystère du monde, ce qui explique son air de concentration, qui se joue dans ces moments où l’enfant par exemple après avoir trempé sa paille dans le verre s’ingénie à en faire s’envoler sa bulle de savon.

3. Qu’on peut lire dans l’anthologie parue chez Poésie/Gallimard sous le titre l’Indiscipline de l’eau, pages 155 à 159.

4. Sur le tableau du Carrache voir toutefois ce que j'en écris dans un article plus récent :  https://lesdecouvreurs2.blogspot.com/2020/11/en-nos-propres-poreuses-et-oscillantes.html#more