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samedi 16 décembre 2023

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS : RESSACS DE CLARISSE GRIFFON du BELLAY AUX ÉDITIONS MAURICE NADEAU. PASSAGERS TOUJOURS DE LA MÉDUSE.

« J’étais potentielle dans ces actes. J’étais potentielle dans cette viande morte.

Qu’est ce qu’on transmet ? [1]»

 

Récit avant tout d’une difficile libération, Ressacs, d’une descendante de l’un des quinze survivants sur les cent-cinquante qui durent confier leur survie au fameux radeau de la Méduse, n’est pas un travail d’historien. Ce qui se passa réellement sur ce grossier assemblage de bois rapidement construit avec des madriers et des pièces de mâts, suite à l’échouage du navire, est d’ailleurs aujourd’hui bien documenté. Même si, comme j’ai pu le constater fort récemment, au cours d’une discussion vive avec une amie romancière, le jour abominable que jette sur notre humanité les actes que choisirent d’accomplir une partie des naufragés pour assurer le maintien de leur existence, continue à ne pouvoir, par tous, être regardé en face.

vendredi 15 décembre 2023

DES NOUVELLES DE NOS ATELIERS DE TRADUCTION LITTÉRAIRE.

 Heureux aujourd’hui d’avoir pu mener à bonne fin ce second et troisième épisode du programme d’atelier de traduction littéraire que nous avons proposé au lycée Berthelot de Calais. Après la séquence espagnole il y a quinze jours en compagnie de l’écrivaine argentine Vivian Lofiego qui vient d’y traduire le Bad Girl de Nançy Huston, c’était cette semaine comme la semaine précédente au tour de l’allemand avec la traductrice Carole Fily, lauréate du Prix Pierre-François Caillé de la Traduction, en 2017. Nous entamons la dernière séquence avec l’écrivain américain Eddy Harris, présent sur ces deux derniers jours pour une petite dizaine d’heures avec les lycéens, avant de terminer sans doute en février avec Martine De Clercq, autour de l’Île rebelle, son Anthologie, dans la célèbre collection Poésie/Gallimard, de la poésie britannique au tournant du XXIe siècle.

mardi 12 décembre 2023

« IL N’Y A DE VRAIS LIVRES QUE DES LIVRES RICHES ET COMPLEXES. » ENTRETIENS AVEC L’AUTEUR ANGLAIS TOBY LITT.

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Depuis quelque temps, il semble que j’apprécie de plus en plus de me pencher en direction de ces années parfois lointaines dont mon PC me propose chaque matin de visualiser par l’image les traces qu’il en a retenues. C’est vrai que mon passé est sûrement plus riche désormais que mon futur. Même si ce qui me reste entièrement, physiquement et surtout aventureusement à vivre, aura toujours plus de poids à mes yeux que les reliques même les plus aimables, avantageuses, de mes années disparues.

Ce matin, par exemple, je me suis avec plaisir replongé dans les souvenirs des quelques jours de décembre 2008 où j’ai imaginé, suite à une demande un peu vague de la Maison des Ecrivains et de la Littérature de l’époque, d’accompagner le jeune et brillant romancier anglais Toby Litt, dans une suite de rencontres à Lille avec divers groupes de professeurs auxquels dans le cadre de mon action de formateur j’ambitionnais de faire découvrir et surtout mieux comprendre la littérature, je dirais, non conformiste et réellement nourrissante de leur temps.

vendredi 3 septembre 2021

MA MÈRE N’A PAS EU D’ENFANT DE GENEVIÈVE PEIGNÉ, AUX ÉDITIONS DES LISIÈRES.

Livre composé presque essentiellement d’interrogations, l’ouvrage de Geneviève Peigné, Ma mère n’a pas eu d’enfant, touche avec délicatesse à de nombreuses questions relevant aussi bien de l’intime, que du destin même de cette tragique Humanité qu’on voit désormais s’avancer tout droit vers la catastrophe finale.

S’appuyant sur un régime d’écriture qui doit autant à la prose qu’à la poésie par la façon qu’il a de s’autoriser l’ellipse, les créations verbales, de jouer surtout sur les coupes, les rythmes, et de se refuser aux développements circonstanciés qu’impose le récit quand il tente, dans ses clartés réalistes, de reconstruire – espace et temps - des vies autres, le livre de G. Peigné quoiqu’il se penche sur l’existence d’une lignée dont l’auteur cherche par quels moyens préserver la trace, n'a rien du romanesque par exemple dont l’important livre d’Alice Ferney, Les Bourgeois, qui s’attache aussi à remédier par l’écriture au vide laissé par des vies qui se seront largement méfiées des mots, présente toutes les caractéristiques.

Réduite à une poignée de personnes, la famille dont Geneviève Peigné inventorie ici « le tout petit espace du leg », est d’ailleurs bien éloignée de celle de ces Bourgeois qui à chaque génération prolifère, si bien que la chair semble s’y fabriquer sans fin empêchant tout dessèchement, entraînant tout dans « son cirque vital ».