« J’étais potentielle dans ces actes. J’étais potentielle dans cette viande morte.
Qu’est ce qu’on transmet ? [1]»
Récit avant tout d’une difficile libération, Ressacs, d’une descendante de l’un des quinze survivants sur les cent-cinquante qui durent confier leur survie au fameux radeau de la Méduse, n’est pas un travail d’historien. Ce qui se passa réellement sur ce grossier assemblage de bois rapidement construit avec des madriers et des pièces de mâts, suite à l’échouage du navire, est d’ailleurs aujourd’hui bien documenté. Même si, comme j’ai pu le constater fort récemment, au cours d’une discussion vive avec une amie romancière, le jour abominable que jette sur notre humanité les actes que choisirent d’accomplir une partie des naufragés pour assurer le maintien de leur existence, continue à ne pouvoir, par tous, être regardé en face.