C’est avec le plus grand plaisir
que nous saluons aujourd’hui la sortie dans la collection Poésie / Gallimard de l’anthologie personnelle de Jacques Darras, L’indiscipline de l’eau.
Ce volume dont nous avons rédigé
la Préface, paraît à l’occasion du
cinquantième anniversaire de cette prestigieuse collection qui avec ses plus de
cinq cents titres publiés, pris à l’ensemble des littératures du monde,
s’attache à mettre en résonance les poèmes d’aujourd’hui avec ceux de tous les
siècles passés.
Nul doute que la poésie « illimitée » de Jacques Darras
n’ait sa place au sein d’une telle entreprise.
Comme nous le rappelons dans
notre préface, « le propre de la
poésie pour Jacques Darras, n'est pas de définir les contours de Vérités
arrêtées. Assénées. Le propre de la poésie pour lui est de lier. D'ouvrir.
D'embrayer les organes moteurs du vers à la façon, pourquoi pas, des
méta-mécaniques de Tinguely, pour nous mettre tout entier, corps et esprit, en
mouvement. La poésie, comme il le dit dans sa Transfiguration d'Anvers , est par excellence l'art de la proximité et
de l'inachèvement. Proximité avec la totalité toujours plus à explorer de
l'Univers. Et du spectacle des bulles s'élevant à l'intérieur d'un verre de
Champagne qui peut ramener aux profondeurs géologiques des temps où les plaines
de la Marne, de l'Aube et bien sûr de la Vesle étaient encore recouvertes par
la mer, jusqu'à celui des étoiles qui parlent de ces milliards et milliards de
galaxies qui composent aujourd'hui notre ciel, certes, elles ne manquent pas
les provocations qu'adresse la réalité, heureusement, à nos imaginaires. Car,
nous le redit à chaque ligne toute l'œuvre de Jacques Darras, le caractère
inachevé, dérisoire peut-être aussi, de notre propre construction humaine ne
doit pas nous désespérer. Mais être considéré avant tout comme une chance.
Puisque c'est de là que s'éprouve la vie. La possibilité pour elle de se nouer
amoureusement, dynamiquement à l'autre. De relancer incessamment les images1.
Par quoi "prennent forme les poèmes, les voyages, les
projets proportionnés aux dimensions […] de l'univers".
Note :
En
cela Jacques Darras se montre d’ailleurs très proche de ce que nous avons
évoqué dans l’un de nos tout derniers billets à propos du Noé de Giono
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