lundi 15 avril 2024

OUI DE VRAIS CRITIQUES EXISTENT ! A PROPOS DU LIVRE DE J.P. CAZIER AUX ÉDITIONS LANSKINE.

Oui il existe bien dans la presse une critique digne de ce nom. Si dans le domaine particulier de la poésie, l’attention vraie est certes ce qui le plus cruellement manque,  les noms que, de peur d’en oublier qui comptent, je ne citerai pas, me paraissent encore nombreux de ceux qui, éveillés lecteurs, savent dans un certain nombre de media parmi lesquels il ne faut surtout pas négliger les espaces numériques, parler des livres avec intelligence et sensibilité. Et hisser la critique au rang d’art.  Jean-Philippe Cazier est de ceux qui justement la portent haut. Et l’ouvrage que publient aujourd’hui de lui les éditions LansKine est là pour le prouver. Regroupant, en s’efforçant par leur agencement, de leur donner une forme donc une portée nouvelles, des textes consacrés à trois auteurs contemporains se signalant par la liberté avec laquelle ils remettent en question les formules communes pour ouvrir des espaces nouveaux et stimulants aux pensées que nous nous faisons du monde, le livre de J.P. Cazier témoigne qu’en dépit de tout ce que nous pouvons voir de déprimant dans le bas-monde de l’information servile et courtisane, l’imbécillité au sens ancien du terme n’a pas encore totalement gagné la partie. Ce dont il faut se réjouir.

Heureux donc sûrement les auteurs, Jean-Michel Espitallier, Liliane Giraudon, Frank Smith qui auront vu sur eux se pencher le regard perspicace du critique qui doit aussi beaucoup sans doute au fait qu’il fait lui-même partie des auteurs, comme j’ai pu le découvrir avec son dernier livre Page blanche Alger[1], dont l’écriture même quand elle est délibérément tournée vers la vie, sait à quel point elle ne sera jamais que signe, mais signe par l’art, rendu vif et traversant. Sans doute qu’il y faut la pratique pour aventurer en matière artistique une parole qui ne soit pas futile ou bien de complaisance. Sachant bien ce qu’elle doit à son goût propre qu’elle engage. Le goût de J. P. Cazier, lui, va vers les œuvres les plus ouvertes qui déconstruisent, ouvertes davantage sur la multiplicité des possibles que sur la célébration de tout ce qui existe. C’est par là que son travail critique se portant par principe vers des œuvres réellement singulières qu’il sait accompagner de ses propres questionnements présente comme les textes dont il parle son entière et généreuse nécessité.

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