Me préparant à rencontrer Aurélie Foglia dans le cadre d’une Périphérie prochaine du Marché de la Poésie, que nous avons contribué à organiser avec la Librairie et l’équipe du Channel de Calais, je constate que la présentation que j’ai autrefois faite de son livre, Gens de peine, sélectionné dans le cadre du Prix des Découvreurs 2015-2016, n’apparaît plus sur mon blog. Dommage. J’ai plaisir donc à la reprendre aujourd’hui, accompagnée des différents extraits que nous avons en leur temps soumis à la découverte des jeunes et de leurs professeurs.
Drôle de mot que le mot gens. Nous nous en servons régulièrement pour désigner les autres. Les anonymer en catégories comme nous aimons faire de tout. Paresseux que nous sommes à distinguer le singulier, l'unique, sous l'étiquette commode des termes génériques. J'ai quant à moi, de plus en plus de difficultés face aux généralisations hâtives. Je déteste entendre parler des hommes en général, des femmes, des jeunes ou bien des flics. Du peuple aussi, bien sûr, pour ne rien dire des français, des arabes et même encore des politiques. Là où d'autres pensent Poésie, j'essaie de penser poèmes. Alors quand on parle devant moi des gens, je me défie de cette apparence de compassion, de cette morgue plus ou moins bien dissimulée, par laquelle parlant des autres, les uniformisant, nous nous régalons de l'illusion de notre souveraine et distincte supériorité.