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SNYDERS, CONCERT D'OISEAUX |
Quand, comme chaque année à l’occasion du Printemps des Poètes, monte le grand concert de voix qui s’applique d’un peu partout à se faire entendre, mêlant le pire et le meilleur, le médiocre surtout qui comme à son habitude aime à se croire essentiel et cette année plus improprement encore volcanique, les poètes qui se refusent à mettre une majuscule à leur nom, ont pris la résolution puis l’habitude de ne pas trop se payer de mots, savent bien que leur art ne sauvera pas le monde, les aidera tout au plus eux-mêmes et ceux qui leur ressemblent à mourir moins idiots, souffrent plus que d’habitude à voir la poésie qu’ils servent – encore que le mot ne soit peut-être ici pas trop juste – devenir le plus souvent cette mal supportable caricature que la grossière communication de l’époque en construit.
L’on voit des argumentaires mettre sur le même plan les poètes majeurs de l’Histoire et ces Andromèdes de sous-préfecture qui font dans le joli, le sentimental niais, ce qui ne serait pas si grave si cela n’affectait pas encore davantage l’image qui se donne par là au public, de la poésie. Imaginez pour me comprendre une exposition réalisée par un musée municipal, un centre culturel quelconque exposant côte à côte des toiles de Rembrandt, Van Gogh, Monet, Bacon ou Picasso avec celles de quelques honorables Tartempions médaillés, connus pour peindre le dimanche. Imaginez qu’on tienne officiellement lesdits Tartempion pour les représentants contemporains de la Peinture.
Que certains de mes amis poètes expriment à ce propos leur amertume, leur colère et pourquoi pas leur frustration voila qui ne m’étonne guère. Et se comprend. Si ce n’est à mon avis que toutes ces réactions n’y changeront bien entendu rien. Qu’elles restent comme disait l’autre de l’ordre des passions tristes. On se fiche après tout du journal. Et des images vaines. On lit. Oui. Ce qui en vaut la peine. Et si l’on peut, on écrit. Ce qui en vaut la peine, aussi.
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