jeudi 6 mars 2025

REMERCIEMENTS DÉCOUVREURS POUR LA LIGNE D’OMBRE DE MARIE ALLOY CHEZ AL MANAR.

 

J’ai disposé ces dernières semaines de trop peu de temps pour lire avec l’attention qu’ils méritent certains des livres que j’ai reçus. Et j’en ressens comme toujours une certaine culpabilité. Que n’affaiblit pas la réflexion. Ainsi de l’ouvrage de Marie Alloy La ligne d’ombre que l’amicale lettre qui l’accompagne présente comme un recueil de poèmes écrits au réveil pour y évoquer le « modeste » vécu d’une femme par ailleurs quand même peintre, graveuse et éditrice, d’une personne par conséquent qui aura depuis longtemps placé son existence sous le signe d’un rapport esthétique, artistique, ce qui pour moi signifie exigeant, avec ce qui fait pour nous la vie.

Je prends quand même ici le temps d’écrire que les poèmes de Marie Alloy sont à l’image des peintures qui les accompagnent. Ils tracent des lignes, déploient des couleurs qui sont avant tout des mouvements. Des mouvements intérieurs qui s’inquiètent moins de définir, d’atteindre ou de cerner, que de faire signes vers. De résonner avec. D’entrer en vibration.

Avec sa Ligne d’ombre, expression empruntée au riche vocabulaire de la peinture, Marie Alloy fait le choix d’une poésie des choses et des pensées simples de tous les jours sans que rien n’y soit simple. Et rien vraiment d’uniquement concret. Il y a des fleurs, des rayons, des reflets, des troncs d’arbre en hiver, du gel sur des carreaux, des haies noires de cassis, des montagnes de paille après la moisson, de la pluie, de la neige et des moineaux tombés, une pointe d’herbe encore d’où regarder comme un caillou la terre… Mais beaucoup de souvenirs aussi, des impressions, des interrogations, conversations avec soi-même, les proches sans oublier les disparus et beaucoup de regards qui plongent. Et de regards qui passent. L’ensemble est affectif et pénétrant. Dans une sensibilité constante à ce qui de la lumière au cœur de l’ombre affleure ou le plus souvent de l’ombre fait signe encore en l’effleurant, de la lumière.

Dans cette Ligne d’ombre, le monde fait sentir sa présence - celle d’une voix sans personne avec un peu de chaleur veloutée - et l’être à travers sa parole répond. Par une autre lumière. Toute pétrie de ses propres couleurs. Pour que l’absence vive. Dans le flux sans demeure du temps.


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