Paru en 2010 chez Potentille,
un de ces éditeurs dont on ne dira jamais assez ce qu’on leur doit pour
continuer, envers et contre tout, à faire un peu reconnaître dans l’espace de
nos sociétés ces travaux singuliers de parole, appliqués non seulement à
élargir comme à approfondir les possibilités de la langue commune mais à
résister comme ils peuvent aux divers formatages dont notre existence fait aujourd’hui
de plus en plus l’objet, Compris dans le
paysage, ce long poème dont je dis volontiers que c’est avec lui que j’ai
enfin compris ce qu’était pour moi la poésie, reparaît sous une autre forme et
sans doute avec de nouvelles significations, aux éditions LD.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
mercredi 7 novembre 2018
vendredi 2 novembre 2018
jeudi 18 octobre 2018
APOLLINAIRE ET LA GUERRE. UNE POÉSIE CONTROVERSÉE.
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« Apollinaire depuis 2 mois
rumine les cadavres avec Robert, tout le détail hideux des souffrances de
guerre, la famine des camps, le froid dans la boue glacée des tranchées. Il «en
met», il en ajoute — peut-on en ajouter ? Il n'en veut pas être retiré consolé.
Deux mois qu’il barbote dans l'horreur avec Robert, au point que je le blâme de
ne vouloir considérer que la souffrance physique et d'y plonger sans trêve. »
mercredi 17 octobre 2018
RENDRE HOMMAGE ! JEAN LE ROY, POÈTE.
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On doit à l’amitié de Jean Cocteau, qui avait fait sa
connaissance à Paris en 1917 par Apollinaire, de ne pas avoir totalement perdu
la mémoire de ce jeune et prometteur poète qu’une balle abattit à la tête de sa
section de mitrailleuse alors qu’il se trouvait sur le front belge non loin de
l’actuelle Résidence d’écrivains du Mont-Noir à Saint-Jans-Cappel.
dimanche 7 octobre 2018
JE NE SAIS HABITER MON SEUL VISAGE. TOUCHER TERRE DE CÉCILE A. HOLDBAN.
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Merci à Cécile A. Holdban de m’avoir adressé Toucher terre,
qui vient de paraître chez Arfuyen. On se trouvera je pense touché, par cette
façon qu’a l’auteur d’y faire apparaître pour les réunir ses visages dispersés.
Et pour elle qui aime à poser souriante, épanouie, devant des buissons de
fleurs ou des paysages idylliques, de nous montrer tout en sachant conserver
comme une forme de grâce et de préciosité parfois quasi préraphaélite, une
sensibilité tout autant mordue par le doute et les mélancolies qui sourdent de
la vie qu’exaltée par les enchantements que le généreux élan qui la pousse
malgré tout vers l’amour et le monde, imprime dans son imagination.
mercredi 3 octobre 2018
UN AMBITIEUX POÈME DU MONDE. TERRE COURTE DE MARTIN WABLE.
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S’il est une aventure qui n’en finit pas d’interroger, plus
ou plus sourdement, l’imaginaire de l’écrivain, c’est bien celle toujours à
reprendre, recommen-cer, poursuivre, de la langue à la recherche de ce qui
quelque part la fonde. L’anime. Ou la surprend. Entreprise indébrouil-lable tant
sont multiples les sons et les images. Les mondes. Dans leurs commerces flamboyants.
Et souterrains. Leurs crises. Leurs vraies ou fausses révélations… Les flux d’altérités,
d’identités, qui de partout traversent. Chargent. Surchargent. Dévient après les
routes vers leurs pentes. Broient les essieux. Faussent les roulements.
vendredi 28 septembre 2018
HONNEUR À CHARLOTTE DELBO ! UN ARTICLE DE CÉCILE VIBAREL.
CLIQUER DANS L'IMAGE POUR LIRE L'ENSEMBLE DE L'ARTICLE |
Je suis heureux de
publier sur ce blog le bel article que Cécile Vibarel m’a envoyé sur la
magnifique figure de Charlotte Delbo.
Comme l’écrivait, en
2013, dans le Monde, le célèbre
écrivain et journaliste Jean Hatzfeld,
c’est bien « une trilogie d'une
beauté littéraire à couper le
souffle » qu’au début des années 70, les Editions de Minuit
publiaient, sous le titre d’"Auschwitz
et après". L'auteur, Charlotte Delbo, ne faisait pas qu’y témoigner de
toute l’horreur des camps où, communiste résistante, arrêtée en 1943, elle fut
déportée. Elle y faisait preuve d’un formidable talent d’écrivain. D’une telle
capacité à comprendre et à répondre aux si complexes enjeux humains et
mémoriels que pose l’élaboration d’une parole de vérité sur ces réalités qui
excèdent le champ de compréhension de l’intelligence et de la sensibilité ordinaires
que l’on ne peut que s’étonner et même s’indigner de la voir toujours aussi mal
reconnue.
mercredi 26 septembre 2018
VINGT FOIS SUR LE MÉTIER ! DE NOTRE DIFFICULTÉ À SECOUER LE JOUG DES INDIFFÉRENCES.
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Le Titien détail |
On connaît la célèbre formule de Boileau : « Vingt fois sur le métier remettez votre
ouvrage ». On se doute que pareille prescription n’a que bien peu de
chance de se voir retenue dans le contexte d’impérieuse nécessité de vitesse et
d’occupation quasi incontrôlée des espaces, auxquelles nous soumettent les
univers médiatiques concurrentiels et marchandisés d’aujourd’hui.
mardi 18 septembre 2018
REPRISE. HERBES ET MURS. OÙ CONDUISENT LES ÉVIDENCES ?
Est-ce le pré que nous voyons,
ou bien voyons-nous une herbe plus une herbe plus une herbe? Cette
interrogation que s'adresse le héros d'Italo Calvino, Palomar, comment ne pas
voir qu'elle est une des plus urgentes que nous devrions nous poser tous,
aujourd'hui que, du fait des emballements et des simplifications médiatiques
souvent irresponsables, risquent de fleurir les plus coupables amalgames, les
plus stupides généralisations et les fureurs collectives aveugles et
débilitantes. C'est la force et la noblesse de toute l'éducation artistique et
littéraire que de dresser, face à tous les processus d'enfermement mimétique,
la puissance civilisatrice d'une pensée attentive, appliquée au réel, certes,
mais demeurée profondément inquiète aussi de ses supports d'organes, de sens et
de langage.
lundi 17 septembre 2018
QU’ATTENDONS-NOUS VRAIMENT DES RENCONTRES D’AUTEUR ? POUR UNE RÉFLEXION ÉLARGIE SUR LA DIVERSITÉ DE NOS PRATIQUES.
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L'Equilibre des forces, Carel Willink |
Invité dernièrement à suivre l’intéressante journée
professionnelle consacrée aux événements littéraires de la région Hauts-de-France
par la jeune et valeureuse Agence Régionale du Livre et de la Lecture, je
voudrais revenir sur l’importante question malheureusement toujours un peu
escamotée de cette fameuse « plus-value » existentielle et culturelle
que les organisateurs de rencontres personnalisées autour du livre comptent
par-là apporter à leur public et qui, en principe, justifie pour l’essentiel, l’investissement
souvent « énorme » qui est le leur.
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