Bien envie de faire découvrir à l’occasion du prochain prix
des Découvreurs dont nous devons très prochainement délivrer la sélection, la
poète polonaise Wisława Szymborska, dont la collection Poésie/Gallimard a récemment
fait paraître une anthologie dont le titre, De
la mort sans exagérer rien que lui déjà interpelle fortement.
Je sais que malheureusement
Szymborska n’est plus de ce monde et que nous sélectionnons en principe des
poètes vivants. Mais n’est-ce pas surtout de paroles vivantes, d’une poésie forte
et claire, capable avant tout de dire et de faire sentir et comprendre ce qui
dans la vie et pour l’homme doit rester nécessaire, que nous devons nous soucier.
Pour la faire connaître et partager.
EXTRAIT :
Wisława Szymborska – De la mort sans exagérer
Elle n’entend rien aux blagues,
aux étoiles, ni aux ponts,
au tissage, ni aux mines, ni au labourage,
ni aux chantiers navals, ni à la pâtisserie.
Quand elle se mêle de nos projets d’avenir,
elle a toujours le dernier mot
hors sujet.
Elle ne sait même pas faire
ce qui directement se rapporte à son art :
ni creuser une tombe,
ni bâcler un cercueil,
ni nettoyer après.