mardi 9 décembre 2025

POÉSIE DES IMAGES. JOUR 4. PAYSAGES.


 

Ce qui frappe dans les sévères mais élégantes compositions de Maurice Wade (1917-1991)  c’est l’absence totale non de présence humaine car les paysages qu’elles montrent sont des paysages très largement remodelés par l’homme, mais de tout personnage. En ce sens ses toiles ont quelque chose d’abstrait. Mettant en évidence essentiellement des formes stylisées que viennent renforcer des contrastes appuyés en même temps que subtils de couleurs. Pourtant les paysages que l’artiste nous montre sont bien reconnaissables. Ils sont ceux de sa région natale (Stoke-on-Trent) dont on identifie immédiatement les célèbres bottle-kilns (cheminées de poteries en forme de bouteilles ventrues) ainsi que des vues du Trent and Mersey Canal à proximité de Longport par où transitaient les matières nécessaires à l’approvisionnement de la célèbre manufacture de Wedgwood. Cette atmosphère de solitude quelque peu angoissante en même temps que sublimée, recueillie, comme celle d’un jour non pas d’avant mais d’après les hommes, où l’espace s’ouvre et s’offre, se duplique dans ses propres impassibles reflets, comme pour m’aspirer, n’est pas sans m’évoquer la force inquiétante des diverses versions de l’Île des Morts d’Arnold Böcklin.

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