mardi 15 novembre 2016

EN CHAIR ET EN MOTS. DÉSORDRE DU JOUR D’HENRI DROGUET.

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Les éditions Gallimard sortent actuellement le tout dernier livre d’Henri Droguet, Désordre du jour. On sait le bien que je pense des inépuisables chahuts de langue de ce poète charnu, charnel et un brin malicieux, faisant feu de tout bois, que je lis depuis longtemps ... C’est toujours le même régénérant régal. La même solide et robuste empoignade où s’opère une vaste saisie de mondes. La même façon d’accuser le coup. D’être mortel. Et à la fois vivant.

Je renvoie donc le lecteur à mon précédent billet sur le petit livre récemment paru chez Potentille et donne aujourd’hui à lire le tout dernier texte de Désordre du jour, Passage du Styx que l’on pourra comparer dans les classes avec l’un des tout derniers poèmes de Ronsard « Je n’ai plus que les os » auquel Henri Droguet a emprunté – entre autre – le verbe « dépulper ». 

Toujours dans la même perspective je ne saurais trop recommander aux professeurs qu’on voit souvent faire étudier à leurs élèves la section d’Alcools rassemblant ses poèmes rhénans, de leur montrer en pendant la belle, pittoresque et résonnante Rhénane qu’on trouvera pages 41 à 43 du livre.

Nul doute encore que le lecteur que préoccupe la question du lyrisme et son devenir dans la poésie actuelle ne trouve chez Droguet matière à nourrir sa réflexion. Ne serait-ce qu’à travers la façon dont il intitule sa dernière section, ARRÊTS DE JE, ou clôt son poème intitulé Hier demain jamais, pages 151-2,

et c’est l’assaut sans crier gare du désir
mais
         je ne suis

                         pas le sujet

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