EDUARD OLE
PASSENGERS 1929
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Merci
aux éditions Champ Vallon de m’avoir adressé le dernier livre de Stéphane
Bouquet, Vie commune. Ceux qui me
font l’amitié depuis quelques années de lire les notes que je consacre aux
poètes que j’estime savent tout le bien que je pense de l’œuvre de cet auteur
auquel j’ai consacré l’un des tous premiers billets de mon précédent blog (Voir).
L’ouvrage
aujourd’hui présenté ne fait pour moi que confirmer l’importance du travail de
cet auteur. Importance dont me persuadent moins les nombreux arguments que
pourraient avancer ma raison raisonnante ou la sorte d’évidence avec laquelle
le lisant, ses livres m’apparaissent sortir vraiment du lot commun. Non, si les
livres de Stéphane Bouquet comptent tant à mes yeux c’est qu’ils sont au
sens fort émouvants. Qu’ils
m’émeuvent. Par tout ce qu’ils réussissent à me faire sentir de ce désir
poignant qui nous anime d’une présence élargie aux autres et au monde. Sans
rien cacher de tout ce qui pourtant fait la vie moindre et fausse. Et solitude.
Jean-Claude Pinson et Patrice Beray dans leur media respectif ont bien rendu compte de ce nouveau
livre où Stéphane Bouquet parvient à donner, plus encore peut-être que dans ses
précédents, corps à ce complexe on pourrait dire de vulnérable générosité qui
veut en lui que chaque vie quoi qu’il en soit des réalités mortifères dans
laquelle elle se trouve plongée, loin de rester enfermée dans son être s’ouvre
autant que possible aux espaces par lesquels elle peut enfin s’éprouver liée et
fraternelle. Cela commande sûrement l’esthétique « poreuse » qui commande ici à l’auteur d’emmêler comme il dit les genres et les gens. Non pour brouiller les
repères mais dessiner l’utopie d’un monde que n’attristent plus les barrières.
Ou initier le mouvement qui ne consentira plus à s’en laisser imposer par
elles.
Toutefois,
investissant dans ce livre les territoires du théâtre et du récit, Vie commune ne se détourne pas pour
autant de la poésie. Et je ne fais ici pas allusion à la petite dizaine de pages de vers
qui constitue l’ouverture de l’ouvrage. Non, si poésie il y a avec Vie commune, elle est partout. Dans
cette capacité qu’a l’auteur de rendre toujours sensible l’intensité de la
relation qui noue sa parole à la vie et la vie à sa parole. Non pour décrire
formellement une réalité. Pas plus que pour exprimer sa subjectivité. Mais se
poser un peu plus « sur la vivance
des choses » et dans « une
grande espérance de phrases assemblées [...] apprendre à additionner dans le monde dépourvu ».
Lire le poème intitulé SANS qui conclut la suite de 3 poèmes donnée au
début du livre. Ce poème qui se termine par l’évocation de tout ce qui « sincèrement aussi était possible »,
m’a récemment paru pouvoir illustrer la belle réflexion de Marielle Macé dont
j’ai rendu compte dans un précédent billet.
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