lundi 13 mai 2024

DEUX POÈTES LA PLUIE : PASCAL COMMÈRE ET JEAN-CHRISTOPHE BELLEVEAUX.

 

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Je ne sais si c’est l’effet de ces six derniers mois où j’aurais eu l’impression que partout la pluie m’aura suivi, pénétré, allant jusqu’à liquéfier le peu de courage qui me reste, mais c’est un fait que ces deux beaux textes puisés (oui !) dans mes lectures en cours, avec lesquels je voudrais commencer aussi à donner suite à notre Prix des Découvreurs, m’auront immédiatement fait signe.

PRIX DES DÉCOUVREURS. LA LISTE FINALE DE TOUS NOS LAURÉATS.


 

samedi 11 mai 2024

PUBLIER DE LA POÉSIE SUR LES ESPACES NUMÉRIQUES. MARAIS DE GUINES, PETITE SUITE HERBACÉE AUX VERTUS FORTIFIANTES, EXTRAITE DE PARMI TOUT CE QUI RENVERSE.



 

Aujourd’hui – ça faisait trop longtemps – bon soleil, vent tombé, odeurs de terre, le parfum d’un lilas… C’est un matin de promenade. À divaguer avec le chien… Non. Je ne partage pas l’avis de ceux qui pensent que les espaces numériques librement ouverts à notre curiosité ne sont pas faits pour y partager des formes quelque peu exigeantes de poésie. Tout medium, on le sait, présente ses avantages qui se font toujours au détriment de quelque chose. Si l’avantage du numérique est son apparente gratuité, sa facilité et sa rapidité d’accès, sa capacité à affranchir les auteurs des conditions matérielles, économiques, commerciales et relationnelles auxquelles oblige l’édition traditionnelle[1], on ne doit pas sous-estimer que la démarche consistant à parcourir des yeux un texte proposé sur un fil d’actualité Facebook ne peut être la même que celle conduisant l’acheteur d’un livre à lire ce même texte l’esprit déjà bien disposé, chez lui, voire à la terrasse d’un café. Toutefois quand on sait combien peu nombreux sont ceux qui achètent vos livres, combien sont encore infiniment moins nombreux ceux qui vous font part de leur réaction, la tentation du numérique n’est pas sans séduction.

jeudi 9 mai 2024

AUTOUR D’ALPAREGHO / PAREIL À RIEN QUE RESSORTENT LES ÉDITIONS LURLURE. ÉCHANGE AVEC HÉLÈNE SANGUINETTI.

 

C’est le grand mérite, entre bien d’autres, des éditions lurlure que de ne pas hésiter à publier de nouveau des textes parus certes, il y a de nombreuses années mais rendus malheureusement inaccessibles, par le défaut de leur éditeur. On ne remerciera donc pas assez Emmanuel Caroux d’avoir récemment repris Et voici la chanson d’Hélène Sanguinetti et aujourd’hui encore l’extraordinaire Alparegho, Pareil-à-rien, de la même, pour les remettre à la disposition des véritables amateurs de poésie.

Je suis depuis très longtemps le travail d’Hélène Sanguinetti, depuis son tout premier ouvrage, paru chez Flammarion, De la main gauche exploratrice, paru en 1999. À la sortie d’Alparegho, je lui adressai une lettre pour la remercier de son envoi. Je crois intéressant, surtout après avoir publié hier sur ce même blog l’extrait d’une longue réflexion de Charles Asselineau sur les manques de la critique littéraire, de partager ici l’échange, datant de septembre 2005, dont cet envoi fut pour Hélène et moi l’occasion. Comme nous sommes loin de la superficialité des échanges suscités par l’impatiente bousculade des réseaux sociaux !

 

Chère Hélène,

 

Je viens de terminer Alparegho.Tellement insolite et audacieux. Il m'apparaît comme un oratorio,  une cantate, plutôt, pas exactement faîte encore pour les temps présents mais pour ces temps à venir, dépossédés de nous, de notre histoire, temps alzeimhériens où ne subsisteront en l'homme, que bribes de ce qui l'aura, jusqu'ici, constitué, intelligence, perceptions, sentiment douloureux de l'altérité généreuse du monde…

mercredi 8 mai 2024

CE QUI MANQUE AUJOURD'HUI AUX HOMMES D'UN VRAI MÉRITE. CHARLES ASSELINEAU À PROPOS DE BAUDELAIRE.

 


Écrivain, intime de Baudelaire ainsi que son biographe, Charles Asselineau livre dans cet extrait de l’Appendice qu’il a rédigé pour l’édition des Fleurs du Mal chez Lévy en 1868, son sentiment sur la responsabilité de la critique littéraire à l’égard du public de son temps. On ne pourra qu’être frappé par la pertinence de ses observations que le dit progrès des temps, l’esprit systématique de gratulation induit par les réseaux sociaux, nous conduisant à douter de la sincérité de tout jugement, me semblent avoir rendu d’une encore plus évidente acuité.


Les poésies de Charles Baudelaire étaient depuis longtemps attendues du public, j’entends de ce public qui s’intéresse encore à l’art et pour qui c’est encore quelque chose que l’avènement d’un poëte.

Et, à ce sujet, ne calomnions pas trop la société actuelle. Il est difficile que quelque chose de beau ou de bon se produise sans que cette société, qu’on dit si matérielle et si endormie, n’en reçoive quelque agitation. Je vais plus loin. Je suis étonné de sa bonne volonté à faire des succès et à se laisser duper par le mot d’ordre de ceux qu’elle investit de la fonction de l’éclairer.

mardi 7 mai 2024

DE LA DIVERSITÉ COMME ON L’AIME : UNE SÉLECTION DES DERNIERS LIVRES REÇUS.


 

Sur le vif. Cette particulière excitation de rassembler dans une même première prise les traversées toujours plus ou moins intérieures en dépit de leur diversité géographique de Pascal Commère, les merveillants tissages et d’images et de mots auxquels nous aura habitué Guillaume Artous-Bouvet, ces blocs arrachés des montagnes, figures pour Maud Thiria de ces hommes et femmes que leur grand-âge aura emportés loin, dans des établissements spécialisés, et les propos, recueillis à la fin de sa vie, d’un Walt Whitman n’hésitant pas à déclarer que s’il avait écrit  un volume entier de « Capitaine mon capitaine » il mériterait une bonne fessée «  ce qui serait encore très généreux comme traitement, au vu du ratage que serait un tel livre ! » Ratage, il ne semble pas y avoir dans ces ouvrages que je m’apprête à lire. Qui ont chacun leur exigence. Et me semble-t-il leur nécessité. Comme j’espère pouvoir en rendre bientôt compte.

lundi 6 mai 2024

FRANÇOIS COUDRAY, PRIX DES DÉCOUVREURS 2024 POUR ÇA VEUT DIRE QUOI PARTIR AUX ÉDITIONS ALCYONE.

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C’est avec un peu de retard que nous avons aujourd’hui le plaisir d’annoncer officiellement que le 26ème Prix des Découvreurs a été attribué à François Coudray pour l’ouvrage intitulé Ça veut dire quoi partir publié aux éditions Alcyone. Ce prix doté comme on sait par la Ville de Boulogne-sur-Mer que nous ne saurons trop remercier pour son engagement et sa fidélité, lui sera remis le mardi 21 mai prochain au théâtre Monsigny à l’occasion d’une manifestation où nous aurons aussi le plaisir d’accueillir Laurence Vielle, elle-même Prix des Découvreurs en 2017, qui viendra accompagnée du musicien Vincent Granger pour une de ces performances dont ils ont le secret.

jeudi 18 avril 2024

ANTHOLOGIE DECOUVREURS : LES COUVERTURES CONTEMPORAINES DE JOËL BASTARD.

 

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À PROPOS DES COUVERTURES CONTEMPORAINES DE JOËL BASTARD CHEZ GALLIMARD.

 

 J’hésitais ce matin entre parler d’un tableau d’Ingres dans lequel étrangement je crois voir figurer un Magritte[1] et me casser les dents sur le très énigmatique recueil de Joël Bastard, Les couvertures contemporaines qui viennent de sortir aux éditions Gallimard[2]. Et si je tentais d’en parler ensemble ? Après tout il s’agit moins dans ce blog surtout dans ces derniers temps de rendre compte OBJECTIVEMENT d’une œuvre que d’en noter en moi, les prolongements.

lundi 15 avril 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR POÉSIES CRITIQUES DE J.P. CAZIER CHEZ LANSKINE.


 Les textes réunis ici - partiellement réécrits - ont été publiés dans la presse, écrits en vue de cette publication. [...] La critique dans la presse n’est pas une critique dont la valeur serait moindre par opposition à une plus «haute», plus ample et savante, à savoir la critique universitaire. Qu’une part importante de ce qui s’écrit dans la presse sous l’appellation de «critique littéraire» ne ressemble à rien n’est pas une fatalité.
[...]
La critique n’est pas l’exercice d’un jugement ni une évaluation scolaire. Elle n’occupe pas une position de pouvoir. La critique est de la pensée, elle doit être de la pensée avec l’oeuvre, avec le livre.
[...]
L’idée de livre pourrait être suspecte. Pourquoi un livre possèderait-il une unité ? Pourquoi serait-il un et non pluriel, multiple, changeant en cours de route ? Je préfère demeurer au ras des textes, de tel texte, un peu comme une taupe, en suivant des lignes, des mouvements, des ritournelles, des signes nécessairement obscurs. Et le lecteur, la lectrice, devraient se faire taupes. Il ne s’agirait pas de parler «du livre» mais de certaines lignes que l’on peut suivre, de certains mouvements, de certaines relations plus ou moins claires, plus ou moins silencieuses.

Jean-Philippe Cazier, pages 5 à 8