Merci à Denise Le Dantec pour l’envoi de ce rêve qui autour des figures bien différentes, a priori, de Virginia Woolf et surtout ici de Valérie Solanas à qui ce titre SCUM est emprunté*, se présente au lecteur sous la forme d’une série de glissades, de noyades, à l’intérieur d’un paysage sans cesse en mouvement, un mini opéra typographique aussi, où s’affirme principalement l’extrême liberté d'écriture d'une femme cherchant en compagnie de deux soeurs dont le destin fut tragique à épouser les courants les plus profonds et insaisissables de la vie. Qui finalement nous submergent. Nous emportent. Ne laissant rien de nous peut-être que cette mousse, écume, (scum) qu’auront été nos œuvres. Comme d’habitude le poème de Denise Le Dantec, même évoquant la figure radicale de V. Solanas, se déploie sans discours mais non pas sans formules qui remuent, nous traversent, puis troublent. Comme seule peut le faire la poésie quand elle fait confiance à l’intelligence sensible du lecteur.
* Le SCUM manifesto (« Society for Cutting Up Men »), publié en 1969 suite à la tentative d’assassinat par V. Solanas d’Andy Warhol, ne propose ni plus ni moins que l’éradication totale et définitive des hommes d’une société qui ne concède aux femmes que ses marges (« scum » également par métaphore, en argot américain)
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