On sait la relation qu’Anubis, le dieu chacal des égyptiens, entretient avec la mort et les techniques d’embaumement. François Rannou qui livre ici une suite concertée de poèmes nous faisant passer d’une salle d’hôpital à des paysages bretons à travers lesquels s’exprime son attachement à diverses figures en-allées, fait de l’écriture une façon de franchir, avec ses souvenirs et l’espérance baudelairienne, pourquoi pas, d’une révélation, les Hautes Portes du Temps. Tenant moins de l’épanchement que du discret viatique, ce bel ouvrage bien accompagné par notre amie Michèle Riesenmey, nous paraît à la fois proche et émouvant.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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