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Troisième Cahier d’accompagnement pour le Prix des Découvreurs 2021-22, le document aujourd’hui mis en ligne est consacré aux Odes de la poète américaine Sharon Olds, consacrée dans son pays par le prestigieux prix Pulitzer de poésie qui lui a été remis en 2013.
Cet ouvrage dont nous donnons dans notre document 3 poèmes en langue originale, pourra éventuellement, du fait de la part importante qu’il consacre à l’évocation de diverses réalités sexuelles, tant féminines que masculines, faire naître chez ceux qui voudraient participer à notre opération de découverte de la poésie de leur temps, un certain nombre de réticences. Liées sans doute à un certain état d’esprit actuel qui s’empresse d’accuser, de polémiquer avant de chercher à savoir et surtout à comprendre.
Or, tout ce qu’écrit Sharon Olds à propos du sexe qu’il soit masculin ou féminin me paraît devoir être, pour les jeunes à qui nous proposons ces lectures, moins un objet de gêne ou de scandale, qu’une occasion parfaite d’évoquer d’une façon profondément humaine, respectueuse avant tout de la noblesse du corps et des personnes, ces choses, dont on sait à quel point elles les préoccupent. Avec Olds, nous serons en effet bien loin du grivois, du graveleux, de l’obscène, du malpropre, que sais-je encore, du coquin, du salace ou du gras, qui demeurent les registres les plus courants à travers lesquels continuent de s’aborder les réalités essentielles de la sexualité. Quand elles ne sont pas, par excès de pudeur, ou par pudibonderie, passées simplement sous silence. Alors, dans une société qui prétend lutter contre les images dégradantes, les violences sexuelles dont l’actualité se fait régulièrement l’écho, devrions-nous maintenir à l’école des tabous qui ne font que laisser un peu plus le champ libre aux effets pervers des images véhiculées par l’industrie pornographique dont aux dires de la plupart des enquêtes, nos jeunes sont de plus en plus abreuvés ?
Il appartient bien entendu à chacun, sur un sujet toujours aussi sensible, de déterminer sa propre position. Si bien que nous avons choisi de composer notre Cahier d’extraits de textes qui à l’exception peut-être du premier, intitulé Hymen, qui est le tout premier du recueil, évoque des réalités plus consensuelles telles que les relations intra-familiales et les questions disons écologiques. Car la poésie de Sharon Olds a l’immense mérite de toujours se situer dans la perspective large de notre appartenance à la globalité du monde voire de l’univers.
Nous n’avons pas oublié dans ce Cahier d’accorder une part importante à l’illustration et aux liens susceptibles de générer à partir des textes, toutes sortes de parcours. De stimuler d’autres curiosités. Pour la peinture par exemple dans ses diverses manières de traiter les mêmes thèmes. Mais le lecteur curieux aura l’occasion de faire bien des découvertes. C’est aussi cela notre ambition, notre projet : remettre la poésie au cœur même de notre besoin de sentir. De notre irrésistible besoin de rapprocher, de comprendre et savoir.
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