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On ne présente plus James Sacré dont Jean-Claude Pinson dans le long article qu’il lui consacre dans le Dictionnaire de la Poésie de Baudelaire à nos jours, paru en 2001 au PUF, écrit que face au littéralisme dominant de son époque, son œuvre persiste à tenir pertinente « le lyrisme, la représentation et la narration » occupant ainsi « une position décalée dans le champ de la poésie française ». Depuis ce champ a beaucoup évolué et nombreux sont devenus les auteurs qui se sont reconnus et continuent de se reconnaître dans cette poésie singulière qui, écrit encore Pinson, « puisant dans les us et manières roturières de la langue et dans la non-finition du parler quotidien » pour mieux exprimer le désordre du monde, se situe aux antipodes aussi « des canons de la haute poésie du XXème siècle (celle d’un Saint-John Perse, d’un Char ou d’un Bonnefoy) ».
Il y avait comme une gageure à demander à James Sacré de m’adresser pour ce troisième petit Cahier numérique de poésie en partages, une dizaine de textes choisis dans l’ensemble de son œuvre – si vaste ! – pour la résonance qu’ils exercent tout particulièrement encore, en lui. Il s’est prêté d’excellente grâce à l’exercice et c’est un bonheur particulier pour moi que d’y retrouver des textes qui m’avaient moi-même frappé dans deux des ouvrages de lui que je préfère, Une Journée à Marrakech et Un Paradis de poussières. Et je regrette de ne lui avoir pas demandé davantage de textes pour voir entrer dans sa sélection des extraits d’un autre de ses livres formidables, America solitudes, paru lui aussi chez André Dimanche.
Je savais aussi, demandant à Jeremy Soudant, un jeune artiste qui enseigne les arts graphiques dans la fort réputée école Duperré de Paris que celui-ci ne me décevrait pas. Avec James il partage le goût des cultures lointaines. Et celui des musiques du monde. Son travail, qu’il m’a permis d’utiliser, donne dans ce Cahier des pages extrêmement suggestives. S’accordant étroitement aux textes du poète que je lui ai fait découvrir. Merci à ma fille Flora qui a aussi une âme d’artiste, de me l’avoir fait connaître.
Dans cette période particulièrement déprimante pour les arts et la culture, ces Cahiers que nous offrons à qui voudra bien s’en montrer curieux, grâce à la magie du numérique qui permet de le faire, non sans travail, mais à un coût matériel extrêmement réduit, témoignent à leur mesure du caractère intact de notre énergie et de la volonté de tous de continuer voire de multiplier les partages. D’approfondir ainsi nos émotions et de rester ouverts aux féconds énoncés du monde.
Puisse cette entreprise, qui ne fait que commencer, plaire à ceux qui la découvriront.
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N.B. Pour profiter pleinement de ce Cahier il est recommandé de télécharger le PDF et de le lire avec Adobe Reader en mode double page. On peut sinon le feuilleter avec Calameo.
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