Second de nos Cahiers d’accompagnement
pour le Prix des Découvreurs 2020-21, le document que nous mettons aujourd’hui
en ligne est consacré aux Autobiographies de la faim de Sylvie Durbec. Beaucoup
se demanderont comme ils le feront à propos de certains des autres ouvrages de
notre sélection en quoi ce livre est bien un livre de poésie, étant
essentiellement écrit dans une prose qui tient davantage du récit
autobiographique, voire du journal intime que de ce qu’on attend généralement
sous l’appellation de poésie. C’est que les frontières de genre sont
aujourd’hui devenues bien floues et qu’il faut bien admettre que les artistes
de la langue que sont en fait les poètes ont considérablement élargi le domaine
formel dans lequel la poésie traditionnellement les enfermait. Il y a
aujourd’hui poésie chaque fois qu’en réponse aux chocs émotionnels de la vie
s’élabore dans un travail créateur de langue et de parole une réponse intelligente
et sensible capable de résonner en profondeur chez des lecteurs que la sécheresse
et l’ignorance des temps n’auront pas rendu incapable de curiosité et de
partage. Certes, la liberté très grande que prennent souvent aujourd’hui les
poètes vis-à-vis du langage ordinaire et de la langue communicationnelle, le
caractère parfois déroutant de leurs associations et la part importante qu’ils
laissent à l’implicite, exigent une forme d’attention dont on n’a pas toujours
l’habitude. C’est au lecteur ainsi, le plus souvent de prolonger en partie
l’œuvre dont il élabore en lui-même et pour lui-même le sens. Et c’est par là
peut-être que la poésie largement nous humanise.
Dans ce cahier dont nous rappelons qu’il
est aussi conçu pour permettre à ceux qui l’utilisent de prolonger leur
découverte de l’œuvre par une découverte plus large de diverses questions d’art
et de culture, nous avons choisi, de proposer une réflexion artistique sur
notre rapport contemporain à la nourriture à partir d’une riche exposition que
nous avons pu voir en 2014 au MuCEM de Marseille, ainsi qu’une réflexion sur la
notion de frontière à partir d’une œuvre bien connue de l’artiste mexicaine
Frida Kalho que nous avons découverte pour la première fois il y a bien, bien
longtemps, lors d’un séjour à Détroit. Des liens internet permettent
d’approfondir ces éléments. Dont nous espérons qu’ils seront largement utilisés
pour ouvrir toujours davantage l’horizon des jeunes à qui nous nous adressons.
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