Des livres comme ceux que
publient Hélène Sanguinetti sont justement de ces livres qui, poussant à la
limite leur propre affirmation d’être et de solitude peuvent nous aider à
comprendre l’impasse dans laquelle s’engage quiconque voudrait trouver le mot,
découvrir la formule, le magique abracadabra, qui ouvrirait pour chacun le sens
d’une œuvre à tort considérée comme un bloc de significations d’une densité
telle qu’il y faudrait une culture, une attention exceptionnelles pour en
pénétrer, ne serait-ce qu’un peu, les principaux arcanes.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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mercredi 21 juin 2017
IL Y A ENCORE DE QUOI CHANTER ! DOMAINE DES ENGLUÉS D’HÉLÈNE SANGUINETTI.
vendredi 24 février 2017
PARMI TOUT CE QUI RENVERSE. UN MONDE OUVERT PAR LA PAROLE.
CLIQUER POUR SE RENDRE SUR LE SITE DE L'EDITEUR |
Je me
permets d’annoncer la sortie de parmi
tout ce qui renverse aux éditions du Castor Astral.
Merci tout
d’abord à Jacques Darras et à Jean-Yves Reuzeau d’avoir sauvé ce livre que la
malencontreuse disparition, en janvier 2016, des éditions de l’Amandier - où il
devait, grâce au concours du CNL, primitivement paraître – risquait de condamner à ne voir le jour qu’après
de longues années encore de sommeil et d’attente.
Je n’accable
pas les revues, comme les maisons d’édition, de mes propositions. C’est
pourquoi, occupé le plus souvent à tenter de donner ce que je peux de
visibilité aux livres et aux auteurs que j’estime, je me sens autorisé
aujourd’hui à demander aux lecteurs de ce blog qu’ils prêtent un peu
d’attention à l’ouvrage que je propose et l’aident ainsi à échapper à la
cruelle indifférence qui frappe en général le travail des poètes.
Je le dois
tout d’abord à la maison qui m’accueille. Ensuite à toutes les ressources de
vie et de pensée que l’écriture de ce livre m’aura conduit sur tant d’années à
employer.
parmi tout ce qui renverse, sous-titré
Histoire d’Il, vient prolonger et terminer la phrase commencée avec Compris dans le paysage (Potentille,
2010), complétée par avec la terre au
bout (Atelier La Feugraie 2011) et emprunte un peu de sa forme générale à Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme
de Charles Augustin Sainte-Beuve ! Oui. C'est en effet à ce livre
injustement méprisé qu'on doit, au moment où naît ou va naître notre poésie
moderne, de voir pour la première fois le poète se dégager de la coûteuse
illusion de la transparence du sujet pour inventer et induire une lecture
"romanesque" de la poésie
lyrique.
vendredi 30 décembre 2016
JACQUES LÈBRE. L’IMMENSITÉ DU CIEL.
RUISDAEL VUE DE HARLEM Détail MAURITSHUIS |
père, même pas dans la terre / (il a neigé à gros flocons pendant la
crémation) / réduit, désormais, / à l’immensité du ciel. »
Que devient l’être lorsque la vie
le quitte et que ce qui l’animait se voit arracher à son enveloppe
charnelle ? Qu’y a t’il d’être toujours, autour de nous ? Et quelles
limites d’espace, de temps, la conscience peut-être, la parole, le geste, et la
mémoire encore, peuvent-ils nous aider – même un peu - à franchir ?
Organisé autour de la disparition
de son père, Lucien, (1926-2008), le dernier livre de Jacques Lèbre, demeure
tout entier habité par cette forme supérieure et inquiète de sensibilité qui
fait d’un certain nombre de moments vécus, le frémissant lieu de passage et
l’éphémère réceptacle de tout ce qui, dans la vie et par le monde nous déborde.
Éprouve notre vulnérabilité. Réactive le sentiment de l’essentielle porosité de
notre être intérieur.
mercredi 2 novembre 2016
MORT D’UN PERSONNAGE. SUR LAME DE FOND DE MARLÈNE TISSOT.
Mon pere est mort, Dieu en ayt
l’ame,
Quant est du
corps, il gyst soubz lame…
François VILLON
Le Testament
Je viens de
lire le petit livre de Marlène Tissot Lame
de fond, produit par La Boucherie littéraire de l'exigeant Antoine Gallardo que je remercie bien de me
l’avoir adressé et j’aimerais en dire ici quelques mots qui viendraient
rendre justice à l’émouvante et fragile sensibilité de son auteur. À la façon
juste aussi qu’elle a de rendre compte de ce que l’idiotie contemporaine
appelle le travail du deuil et qui n’est que le jeu millénaire des façons par
lesquelles les vivants, comme ils peuvent, s’accommodent de la disparition ou
de la perte d’autres qui comptaient, en profondeur, pour eux.
MOTHERWELL DANS LA CHAMBRE D'AMOUR |
Pas
nécessaire en fait de savoir si le disparu dont il s’agit dans le livre de
Marlène Tissot est son père, son grand-père, quel était son âge véritable ou la
place précise qu’il occupait dans la vaste configuration sociale hors de
laquelle il est de plus en plus difficile pour chacun de trouver à se
définir... Je ne retiens du livre que la possession d’une modeste habitation au
bord de la mer vers Cancale, une certaine qualité de lumière insaisissable au
bord des yeux, l’odeur tout à la fois âcre et douce d’un vieux pull marin... et
surtout cette capacité qui n’est pas seulement de paroles que possèdent
certains êtres de nous rendre le monde plus large à habiter (p. 48). «Cours, ma belle ! Nage dans le ciel »
[...] Avec toi tout est permis. Avec toi on chahute l’apparence des choses
ordinaires, on colorie le monde. Avec toi, je nage dans le ciel, je suis une
sirène qui ne craint pas la mer à boire. »
Certes, nous
ne manquons pas de livres commandés par les morts1. Et peut-être n’existe-t-il
d’ailleurs de vrais livres que ceux-là que nous inspirent la perte et la
nécessité encore, non d’en guérir ou d’oublier, mais comme le disait Char, d’en
faire l’aliment d’une plus grande capacité d’être. L’ouvrage de Marlène Tissot
avec justesse et discrétion en fournit à mes yeux une nouvelle preuve. Lui qui finit
par nous faire comprendre qu’on ne réinvente ceux qui manquent qu’en en
projetant devant nous la vivante couleur et qui se termine par ces lignes bien
belles : « Dans ta cage
thoracique, l’oiseau a cessé de chanter. Mais ses ailles palpitent encore en
moi. Comme s’il s’apprêtait à m’envoler. Tu m’avais prévenue : « Tout
n’est que commencement ». Et aujourd’hui je suis prête à te croire, prête
à laisser ta fin devenir un début . »
NOTE :
Parmi les œuvres
majeures auxquelles je pense, je ne saurais trop inciter le lecteur à se
tourner vers les livres de Frank Venaille et tout particulièrement Hourra les morts ! qui compte en
particulier un texte tout à fait extraordinaire évoquant la crémation de son
père (voir un commentaire que nous avons jadis réalisé pour des élèves de lycée).
Chacun se souviendra également du Pas
revoir de Valérie Rouzeau, prix des Découvreurs 2001. Sans oublier, pour
rester dans le champ des auteurs pour lesquels nous avons de l’amitié, le beau
livre d’Edith Azam Décembre m’a ciguë chez POL ou celui d'Olivier Barbarant,Élégies étranglées dont le commentaire que nous en avons donné il y a quelques années peut largement trouver à s'appliquer à l'ouvrage de Marlène Tissot.
jeudi 13 octobre 2016
LANCEMENT DE NOS RENCONTRES D’AUTEURS.
Laurence Vielle Vincent Granger et Thomas Suel Channel 6-10-2016 |
C’est avec Laurence Vielle que viennent de débuter les rencontres
2016-2017 que nous organisons autour du Prix des Découvreurs. Plus de 200 élèves du lycée Berthelot de Calais, et du
lycée Carnot de Bruay la Buissière accompagnés de leurs enseignants se sont
ainsi rendus dans la belle salle du Passager au Channel pour y découvrir celle
qui vient d’être sacrée « poète
nationale » de Belgique.
Accompagnée du musicien Vincent
Granger venu spécialement de Lyon, Laurence Vielle a partagé la scène avec Thomas
Suel un habitué de ces rencontres que nous avons toujours plaisir à retrouver.
«Ce qu’on vient d’entendre nous a vraiment redonné la pêche »
commentait un jeune de terminales à l’issue du spectacle. «Oui ça nous aide à mieux comprendre le monde
et à mieux nous comprendre nous-mêmes » ajoutait l’une de ses camarades
toute aussi enthousiaste. Pour Martine Resplandy, organisatrice de cet
évènement, « Laurence Vielle et Thomas
Suel sont des artistes qui s’intéressent aux gens, qui savent porter un regard
critique sur notre époque difficile. Leur travail montre aux jeunes qu’ils ne
sont pas seuls et qu’ils ne doivent pas se replier sur eux-mêmes. C’est aussi
notre mission à nous professeurs de leur faire rencontrer de telles
personnalités à l’énergie communicative ».
Question de style ! Le propre de l’artiste est-il pas, si
l’on en croit le tout dernier livre de Marielle Macé, justement intitulé Styles, de mettre son imagination conceptuelle,
et sa créativité au service des autres, de « favoriser l’effet retour de cette force » à l’intérieur du
collectif, dans l’espérance de permettre à chacun de réviser, d’élargir ou
simplement de redynamiser sa manière propre
d’être en vie.
mardi 7 juin 2016
COMPATRIOTES DE L’AILLEURS : YOSHIKICHI FURUI, CHANT DU MONT FOU.
C’est un long chant de traversée.
De traversée du monde. De traversée du temps. De traversée de soi. Encore
pourrions-nous mettre les mots qui précèdent au pluriel tant les identités du
narrateur, celles des époques qu’il évoque et des lieux et formes qu’il
rassemble sont multiples et se pénètrent au sein d’une narration qui loin de
s’écouler avec la majesté d’un grand fleuve possède tous les attributs de ces
eaux dévalant les pentes célèbres du Yoshino, que dans son dernier chapitre,
l’auteur décrit, avec leur courant qui bifurque, leurs bras faisant
rayonner leurs tentacules dans plusieurs
directions autour d’un point central et qui semblant couler vers le sud,
coulent en fait vers le nord...
Je le reconnais bien volontiers.
J’ignore à peu près tout du Japon. De son histoire. De sa géographie. De sa
culture. De ses traditions. Et même de sa littérature. Ou plutôt ce que j’en
sais tient dans le bagage de ce que nous savons tous. C’est-à-dire clichés.
Petits savoirs superficiels. Engouements déclenchés. Enthousiasmes de commande
produits par l’énervante société culturelle à prétention élitiste à laquelle de
force, sinon de gré, je me trouve appartenir. Pourtant Chant du Mont fou ce livre qui par bien de ses aspects se montre
profondément ancré dans les spécificités d’un pays qu’il nous fait attentivement
parcourir nous entraînant d’un lieu sacré ou historique à l’autre, d’un auteur
ancien à l’autre, sans compter les évènements nombreux du passé et les figures
mythologiques ou religieuses qu’il convoque au passage, Chant du Mont fou m’a presque toujours interpelé comme s’il me
parlait finalement de moi-même. De cette difficulté que nous avons à habiter
nos corps. À accepter notre âge. À nous sentir de notre époque. À ne pas nous
perdre dans les multiples voix qui nous habitent. Ne pas constamment chercher
ce qu’au fond nous ne trouverons jamais. Nous inventant des voyages d’humeur,
des fièvres, des colères, des regrets, des peurs... des opéras d’impressions en
fait, dont nous savons bien comme ils sont inutiles. Mais sans lesquels nous
n’aurions pas de vie.
mardi 31 mai 2016
POUR UN ÉLARGISSEMENT D’ÊTRE. DOSSIER DU PRIX DES DÉCOUVREURS 2016-2017.
Cliquer dans l'image pour ouvrir le dossier |
À travers eux se lira sans
difficulté la conception ouverte que nous avons de la poésie et tout ce qu’elle
peut aujourd’hui présenter de différent, de nouveau, de singulier par rapport
aux conceptions malheureusement trop étroites dans lesquelles on l’enferme
traditionnellement.
Apparaîtra aussi, du moins nous
l’espérons, outre la grande diversité rendue aujourd’hui possible des
écritures, la capacité que possède la poésie actuelle d’interroger le monde
sous tous les aspects que nous lui connaissons. Du plus intime au plus
collectif. Du plus lointain au plus proche.
Bien entendu, la poésie reste un
art du langage. À ce titre, on ne peut la réduire, comme un simple article de
journal, à ses significations. Il importera donc toujours de rester attentif à
ce qu’on appelait autrefois « la manière », c’est-à-dire ici les choix
particuliers d’écriture, plus ou moins singuliers, plus ou moins manifestes,
par lesquels chaque auteur se donne en principe, sa voix propre. Proposant du
même coup au lecteur d’inventer sa lecture elle aussi singulière.
Nous avons bien conscience encore
qu’il n’est pas toujours facile d’entrer dans des formes d’écriture auxquelles
on n’est pas préparé. C’est pour cela que plutôt que d’un appareil critique aux
explications forcément réductrices nous accompagnons ces extraits d’un certain
nombre d’illustrations dont l’objectif n’est pas seulement de rendre ce dossier
visuellement attractif. Sans en être le commentaire ou l’illustration l’image
peut ici établir une sorte de dialogue avec le texte, soit en en favorisant
l’entrée, soit en lui offrant un prolongement possible.
Nous aurons le sentiment d’avoir
réussi notre pari si, partant des extraits, chacun éprouvait la curiosité de
prolonger sa lecture en allant découvrir les livres en leur totalité. Et y
trouvait aussi, pourquoi pas, pour lui, des possibilités inédites d’écriture.
Lire / écrire, à la condition
d’accepter de sortir de ses circuits d’habitude, sont une seule et même
activité. D’elle nous tirons, c’est une certitude, le plus sûr élargissement
d’être. La promesse d’une existence adulte.
Libellés :
BOULOGNE-SUR-MER,
EDUCATION,
ENGAGEMENT,
IMAGE,
OUVERTURE,
PEINTURE,
POESIE CONTEMPORAINE,
SORTIR DU NOIR,
VOIX
dimanche 8 mai 2016
ENCORE UNE BABEL PARFAITEMENT RÉUSSIE, AU CHANNEL, AVEC LES ÉLÈVES DU LYCÉE BERTHELOT DE CALAIS !
BABEL BERTHELOT AVEC RYOKO SEKIGUCHI |
Si bien entendu certains se sont montrés
encore intimidés par le fait de venir ainsi se présenter sur scène, beaucoup,
en revanche ont manifesté de belles qualités comme en aura tout
particulièrement témoigné, je pense, aux yeux de tous, la remarquable mise en musique et en voix du célèbre texte de Baudelaire Anywhere out of the world, totalement élaborée par un groupe
d’élèves de l’option musique.
De telles manifestations dont on
aimerait qu’elles soient plus largement répandues dans tous les établissements
de France sont de celles qui nous paraissent les plus à même de redonner
vraiment le goût de la poésie à cette jeunesse qui place – c’est son âge - l’émotion et le partage loin devant les
nécessités de l’analyse et du commentaire. Ce qui ne l’empêche pas de réussir
dans ses études. Les excellents résultats des élèves du lycée Berthelot de
Calais qui mène depuis longtemps une politique d’ouverture culturelle et de rencontres parmi les plus dynamiques à coup sûr de l’Académie en sont la
preuve.
mercredi 9 mars 2016
UNE SIMPLE JOURNÉE À PASSER SAINE ET SAUVE ! DOINA IOANID.
Dorothea Tanning Birthday |
Mais nous autres, jamais nous n'avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s'ouvrent
à l'infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l'on respire,
que l'on sait infinie et jamais ne désire.
RILKE
Huitième Elégie de Duino, 1922
« Que
veulent-elles de moi, toutes ces femmes avec leur ventre de kangourou à peine
dissimulé par des tabliers fleuris, leurs cheveux imprégnés d’odeurs moites,
pourquoi m’invitent-elles à venir à leur côté, m’attirant avec leurs vies mutilées
et pourquoi leurs histoires collent-elles à moi comme de l’huile brûlante,
alors que je veux seulement qu’elles me fichent la paix et me laissent aller
mon chemin ? » Dans
l’univers bien particulier de la poète roumaine Doina Ioanid, la relation qu’entretient
l’être avec le monde est toujours captivante. Je veux dire un peu possessive. Et
les frontières que dessinent les identités tout comme les moments successifs du
temps se montrent la plupart du temps dangereusement poreuses.
Un mouvement qui n’est pas sans
rappeler celui de la ruade du cheval entravé qui regimbe.
lundi 8 février 2016
RENCONTRES AVEC FADWA SOULEIMANE.
Dans le cadre de l’édition
2015-2016 du Prix des Découvreurs, nous venons d’accompagner la poète syrienne
Fadwa Souleimane dans deux grands lycées de Boulogne-sur-Mer, les lycées
Mariette et Branly. Nous reviendrons sur ces rencontres qui seront suivies
prochainement par des interventions dans d’autres établissements de l’Académie
de Lille, notamment à Calais, Denain et Valenciennes.
Disons simplement ici que ces
interventions ont particulièrement touché les nombreux jeunes qui ont eu la
chance de rencontrer celle qui s’est surtout présentée comme une porte-parole
du peuple syrien victime d’une guerre qui dépasse largement les enjeux de
politique intérieure auxquels certains voudraient la réduire.
Tout comme le public, venu rencontrer
l’auteur à la librairie l’Horizon, chacun a pu se rendre compte de la forte
personnalité de Fadwa Souleimane, une femme artiste qui après s’être engagée au service d’une révolution
pacifiste n’a rien renié de ses idéaux et continue, envers et contre tout, son
combat de justice et de fraternité.
lundi 11 janvier 2016
DE L’AIR ! DE L’AIR ! DE L’AIR ! AVEC OUF DE LAURENCE VIELLE.
FELIX VALLOTTON LE BALLON 1899 |
Oui. Il y a quelque chose. Il y a vraiment quelque chose dans les poèmes et dans la façon surtout qu’elle a de les dire, de la comédienne et poète belge Laurence Vielle. Une dynamique de la parole accrochée à la vie ou de la vie accrochée à la parole y rejoint une part de notre laborieuse humanité en route sur la terre, s’émerveillant, dénonçant, s’essoufflant, repartant... pour emporter le lecteur/auditeur/spectateur loin loin loin, dans ce qu’il a pourtant de plus proche et le touche au plus profond.
Parente à certains égards de
celle toujours renouvelée, libre et joueuse d’un Prévert, la poésie de Laurence
Vielle n’a rien d’intellectuel. De philosophique. Encore moins d’hermétique. Si
elle est travaillée, ce n’est pas dans le sens d’une complication métaphorique
ou de la recherche d’une certaine originalité d’images ou de vocabulaire. D’un
retardement voire d’une suspension de sens. Elle surgit au contraire, tout
entière d’allant et d’évidence. Pour coller à la vie ordinaire dont elle mélange
les histoires sans jamais les enfermer dans leurs pseudos vérités naturalistes.
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