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Je me
permets d’annoncer la sortie de parmi
tout ce qui renverse aux éditions du Castor Astral.
Merci tout
d’abord à Jacques Darras et à Jean-Yves Reuzeau d’avoir sauvé ce livre que la
malencontreuse disparition, en janvier 2016, des éditions de l’Amandier - où il
devait, grâce au concours du CNL, primitivement paraître – risquait de condamner à ne voir le jour qu’après
de longues années encore de sommeil et d’attente.
Je n’accable
pas les revues, comme les maisons d’édition, de mes propositions. C’est
pourquoi, occupé le plus souvent à tenter de donner ce que je peux de
visibilité aux livres et aux auteurs que j’estime, je me sens autorisé
aujourd’hui à demander aux lecteurs de ce blog qu’ils prêtent un peu
d’attention à l’ouvrage que je propose et l’aident ainsi à échapper à la
cruelle indifférence qui frappe en général le travail des poètes.
Je le dois
tout d’abord à la maison qui m’accueille. Ensuite à toutes les ressources de
vie et de pensée que l’écriture de ce livre m’aura conduit sur tant d’années à
employer.
parmi tout ce qui renverse, sous-titré
Histoire d’Il, vient prolonger et terminer la phrase commencée avec Compris dans le paysage (Potentille,
2010), complétée par avec la terre au
bout (Atelier La Feugraie 2011) et emprunte un peu de sa forme générale à Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme
de Charles Augustin Sainte-Beuve ! Oui. C'est en effet à ce livre
injustement méprisé qu'on doit, au moment où naît ou va naître notre poésie
moderne, de voir pour la première fois le poète se dégager de la coûteuse
illusion de la transparence du sujet pour inventer et induire une lecture
"romanesque" de la poésie
lyrique.
Toutefois,
l'itinéraire du poète mis en scène dans parmi
tout ce qui renverse est exactement l'inverse de celui que suit le "héros" de Sainte-Beuve. Alors que
ce dernier se trouvait finalement écrasé dans son siècle, figurant en bonne
place dans la longue série des poètes du malheur, le Il de parmi tout ce qui
renverse, s'il est bien conscient de toutes les pesanteurs et des
impuissances qui le limitent, finit par trouver dans la faculté de s'éprouver
simplement vivant, au cœur d'un monde ouvert par la parole, une forme
d'acceptation heureuse de sa condition.
Une
condition qu'il ne cherche plus à fixer, à arrêter, dans quelque expression ou
forme définitives, mais à laisser se déployer dans toute son impermanence et son étonnante, renversante, imprévisibilité.
D’aucuns à l’Amandier m’ont autrefois reproché le
long passage de notes sur lesquelles se termine l’ouvrage. Allant jusqu’à me
faire renoncer à leur publication. Je remercie d’autant plus chaleureusement
Jacques Darras et Jean-Yves Reuzeau, qu’ils ont permis que mon livre se
présente aujourd’hui au complet, c’est-à-dire avec elles. Enfin rétabli dans
son sens. Et ses diverses possibilités de partage.
Car j’ai
conçu ce livre, non comme une simple suite de poèmes, un elliptique journal de
vie mais comme une réflexion sur la question, la nature même d’écrire.
Imaginant un dispositif qui sans jamais s’arrêter à des formules conclusives insiste
sur l’illuminante traversée de la vie
par la parole – à moins que ce ne soit l’inverse – à quoi correspond pour moi
l’expérience intime, buissonnante et sourdement transformatrice de la poésie.
« On ne chante bien que dans son arbre
généalogique » prétendait, je crois, Max Jacob. Je ne sais. Le lecteur
en tout cas trouvera dans mon livre, chose aujourd’hui assez rare, un vrai
chant. Qui assume ses origines. Son goût. Avec ses appartenances, certes.
Mais
toujours sa liberté.
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