On connaît
mal en France l'œuvre du peintre belge Brusselmans, né au sein d'une famille du
quartier populaire des Marolles à Bruxelles ! Et mort à Dilbeek, petite commune
du Brabant situé à quelques dizaines de kilomètres de la capitale.
D'une grande pauvreté lui-même, toute sa
vie, il partagea l'existence difficile des pauvres. Sans faire de concessions à
l'air du temps. Ni au goût désastreux du public. Tout au plus accepta-t-il de
peindre pour trouver de quoi vivre, quelques panneaux publicitaires.
Contemporain
d'artistes tels que Permeke ou Gustave de Smet, s'il ne peut, ayant toujours
conservé le souci de l'équilibre et de la proportion, influencé qu'il fut en
apparence par les artistes abstraits et les constructivistes belges, sans
compter le langage formel objectif d'un Le Corbusier, être classé, comme eux,
parmi les grands expressionnistes flamands, son style singulier a été et reste,
comme l'affirme l'auteur du catalogue de la grande exposition qui lui a été
consacrée au Gemeentemuseum de La Haye,
au printemps 2018, une source d'inspiration pour de nombreux artistes
contemporains.
"La composition, écrivait-il, est d'une
importance vitale. Elle crée un ordre, attribue une place à chaque
personnage ou à chaque objet et organise les lignes du tableau. Elle
distribue l'ombre et la lumière."
Toutefois,
cette œuvre tient, me semble-t-il, moins par ses qualités formelles, que par
quelque chose de vrai et d'authentique qui s'en dégage. Comme le sentiment
d'une relation pathétique en même temps que chaleureuse et discrètement émue,
avec les êtres et les choses qu'on sent dans ses tableaux, animés les uns par
les autres. Dans un accord profond.
Ramené à ce qu'ils ont de probe et de nécessaire.
Et
que dire de sa signature ? Rien qu'elle, par ce qu'elle me rappelle
d'application et d'enfance, et de temps retrouvé, me touche.
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