Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
mercredi 29 janvier 2025
RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR JADIS, POÏENA UNE POÈME D’HÉLÈNE SANGUINETTI CHEZ FLAMMARION.
lundi 27 janvier 2025
VERS L’ÉPROUVANTE SIMPLICITÉ DES MATIÈRES ÉLÉMENTAIRES : HRAUN DE FLORENT TONIELLO (Michikusa Publishing Luxembourg)
CLIQUER POUR OUVRIR LE PDF |
Venue de loin, une conscience sensible s’émerveille des présences auxquelles accorder son corps, son regard, son esprit, sa langue, à l’intérieur du paysage dépourvu d’homme dans lequel elle vient de se voir précipitée. Le luxembourgeois Florent Toniello a découvert l’Islande durant l’été 2023. En résidence d’auteur à Berlin, lui est venu l’idée d’évoquer ces rudes territoires en une série de poèmes en prose, centrés sur divers éléments de nature qui en sont le plus caractéristiques : aurore boréale, fjord, geyser, cratère, lac, neige, banquise, brume, glacier, cendre et lave dont le nom islandais, HRAUN, fournit le titre de l’ouvrage. Quelques présences animales, ours polaire, renard, courlis corlieu, ainsi que mythologique, elfe, complètent ce tableau auxquelles les images d’un photographe allemand établi en Islande, Thomas Fleckenstein, ajoutent un suggestif contrepoint.
dimanche 26 janvier 2025
DONT SE DÉLIVRE AUSSI LA NEIGE, SUITE DE SAISON (AUX DIVERS SENS DU TERME) DE GEORGES GUILLAIN.
CLIQUER POUR LIRE LE TEXTE |
souvent aussi
c’est fatigue de l’écrire
et d’avancer mot
après mot
parmi les mots
disséminés
nous dissemblables
et pourtant rattachés
abouchés
par cette marche même
en sol quelconque
et lessivé de trop d’usage
à tant de voyageurs urgents
pressés de naître
et dans la neige
qui s’effacent
Pour ceux qui auraient encore la curiosité de découvrir. Avec des détails de deux oeuvres du peintre français d'origine hongroise, Miklos Bokor.
vendredi 24 janvier 2025
À PROPOS DE FICTION TOMBEAU PARU DANS LE DERNIER LIVRE DE DOMINIQUE QUÉLEN CHEZ BACKLAND ÉDITIONS.
Cliquer pour ouvrir le PDF |
Personne ne me croira, j’imagine, si j’affirme que la poésie de Dominique Quélen est une poésie des plus claires. Ou comme il l’écrit lui-même, d’une « obscurité plus claire que la clarté même ». Et pourtant quiconque garde bien à l’esprit 1) ces deux ou trois choses fondamentales que ses cours de linguistique lui auront enseignées à propos de la différence entre le mot et la chose, la nature complexe et diverse du signe, comme aussi 2) certaines des considérations de Stéphane Mallarmé autour de la fleur absente de tout bouquet ou par exemple encore de la disparition élocutoire du poète, sans trop négliger non plus 3) ce qu’il faut savoir du Temps comme des temps qui s’efforcent dans nos langues à le décomposer grammaticalement en formes, pourrait souscrire à cette affirmation[1]. Bien reconnu, par ailleurs, que les textes de Dominique Quélen procèdent assez souvent, quelle que soit la nature de ce qu’ils évoquent, d’un humour pince sans rire et d’une forme sans doute un peu douloureuse mais tout-à-fait réelle d’auto-dérision, je crois pouvoir dire que ces livres avec toute l’invention perpétuelle qui les caractérise, signifient à coup sûr davantage que ces monceaux de vers de Carnaval ou de Carême qui ne cherchent, à gros ou maigres renforts de clichés comme de clins d’œil à la mode du temps, qu’à faire poésie sans en prendre le risque vraiment.
mercredi 22 janvier 2025
DÉCOUVRIR UN EXTRAIT DU DERNIER LIVRE D’EMMANUEL MOSES, ET SOUVIENS-TOI QUE JE T’ATTENDS (ÉDITIONS MONOLOGUE)
Cliquer pour lire notre extrait |
Trois personnages pouvant indifféremment être deux femmes et un homme ou deux hommes et une femme, attendent "quelqu'un". Qui devrait arriver. On pense bien entendu à Godot. Mais le titre de l'ouvrage qui renvoie à Apollinaire lui confère une tonalité très différente de celle qui caractérise l'oeuvre de Samuel Beckett.
Merci à Gilles Jallet de m'avoir adressé ce texte.
EXTRAIT :
vendredi 17 janvier 2025
MARIONNETTES DE LA POÉSIE.
Bien. Je repousse depuis trop longtemps l’idée de dire quelque chose de ces livres qu’assez souvent je reçois et qui pour n’être pas dépourvus d’intérêt n’en sont pas moins, pour moi, éloignés de ce que personnellement je considère être de la poésie.
Souvent écrits par des êtres sensibles entretenant un généreux commerce avec la chose, qu’elles achètent, recommandent et déclarent volontiers placer au-dessus du reste, les livres auxquels je pense sont des ouvrages qui sous l’étiquette de la poésie se proposent de faire état des blessures personnelles que sous les formes les plus diverses, la vie ne manque pas de faire subir indistinctement à tous. De façon plus ou moins grave. Ces écritures qu’on peut dire de l’intime relèvent d’une forme d’autobiographie à vocation plus ou moins thérapeutique dont je m’en voudrais de nier l’importance.
jeudi 16 janvier 2025
REDECOUVRIR LIBREMENT COMPRIS DANS LE PAYSAGE.
mercredi 15 janvier 2025
GUIDO DA VIGEVANO : DE RARES IMAGES À PROPOS DE LA PRATIQUE DE LA MÉDECINE DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIVème SIÉCLE.
Médecin, anatomiste, ingénieur militaire italien né en Lombardie autour de 1280, Guido da Vigevano ou da Pavia selon ce qu’il aura revendiqué ou ce qu’on lui aura attribué comme lieu de naissance, est de ces esprits ouverts, inventifs qui au cours de leur vie explorent les possibilités de leur époque. On lui doit par exemple la première automobile fonctionnant aux énergies nouvelles (voir) ainsi qu’un projet de sous-marin qui n’aura pas attendu donc son illustre successeur, Léonard de Vinci, pour voir le jour.
Le site du riche et magnifique Musée de Chantilly offre en accès libre le texte intégral d’un manuscrit de 1345 répertorié sous l’intitulé de Liber notabilium Philippi septimi, Francorum regis, a libris Galieni extractus, per Guidonem de Papia où se peuvent découvrir de lui 16 planches en couleur d’une petite trentaine de centimètres de haut, représentant des scènes de la vie d’un médecin chirurgien de l’époque ainsi que quelques rudimentaires anatomies. On y voit comment prendre le pouls d’un patient, l’ausculter et de façon un peu plus effrayante, comment opérer sur lui une trépanation puis une dissection… Il s’agit là d’images parmi les toutes premières, sinon les premières dont nous disposons en matière d’anatomie ce qui nous les rend d’autant plus précieuses. Et explique mon envie de les partager ici.