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mercredi 24 novembre 2021

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. DEUX PETITS LIVRES D’ÉRIC SAUTOU PUBLIÉS CHEZ FAÏ FIOC.


« ce sont/ de petits grelots dans la main (des chansons minuscules) ». Ce qu’Éric Sautou, dans le tout dernier poème de Son enfance[1], dit, sans d’ailleurs le préciser, des fleurs qui, dans son souvenir, à moins que ce ne soit vraiment sous ses yeux, refont merveilleusement bouquet, peut aussi bien se dire de ses propres poèmes, dans leur touchante et discrète fragilité. Cette impression qu’ils donnent d’être moins l’expression d’un sentiment que le remuement, l’incessant tremblement d’une conscience alarmée que tout peut venir et revenir troubler.

 

mardi 9 novembre 2021

REVUE CONTRE-ALLÉES N° 44. POUR UNE POÉSIE JEUNE ET ENRACINÉE.

 

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Il n’y a bien sûr pas que les anciens qui m’intéressent. Ainsi suis-je heureux de faire part de mon plaisir d’avoir découvert grâce au tout dernier numéro de la revue Contre-Allées placée cette fois sous la tutélaire figure de notre ami Nimrod, les textes jeunes d’Anne Barbusse et d’Élise Feltgen, cette dernière apparemment aussi libraire de village au cœur de la campagne bretonne !

jeudi 21 octobre 2021

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. TIROIR CENTRAL DE SOPHIE COIFFIER AUX ÉDITIONS DE L’ATTENTE.

Tiroir central de Sophie Coiffier est de ces livres comme on aime : où la pensée – qui existe – ne se laisse pas – trop – intimider par cette volonté bien française de tout contrôler, de privilégier les contenus aux espaces, les mots à la parole. Bref, de vouloir à toute force se rassurer en affrontant la trouble et broussailleuse indécence des choses en produisant un objet littéraire calqué sur les attentes jardinières des publics prétendus cultivés.

 10 courts textes de quelques pages augmentées de photos au polaroïd, pourraient venir ici consigner la vie de l’auteur en lui proposant leurs cases bien distinctes d’où ressortirait pour elle l’illusion qui pourrait être bienvenue, d’un ordre, d’une maitrise la mettant davantage en conformité avec ce monde enclin à tout cataloguer, tout définir, tout catégoriser mais où nous finissons par n’être plus personne.

 

mercredi 15 septembre 2021

SUR CE QUI RESTE DE NOUS DE FABIENNE RAPHOZ AUX ÉDITIONS HÉROS LIMITE.

« Syrinx[i] nous défie plus que langue », « ma langue c’est l’ennemie des langages nôtres » : sans doute peut-on partir de ces quelque peu déroutantes assertions pour comprendre dans ses grandes lignes l’enjeu non seulement du dernier livre de Fabienne Raphoz mais de sa relation tout entière au vivant. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. De notre extase de nommer, de notre extase de classer, de vouloir à toutes forces faire entrer le monde dans le tiroir des langues, et à l’heure où disparaissent les espèces, se réduit autour de nous le champ de la vie générale, de l’absurdité de continuer à empailler le réel que nous détruisons pour n’en conserver finalement qu’un souvenir figé[ii].

 

Au lieu de nous mettre à éprouver vraiment ce qui reste de nous[iii].  

 

dimanche 16 mai 2021

POÉSIE À HAUTEUR D’HOMME. SUR LE DERNIER NUMÉRO DE LA REVUE CONTRE-ALLÉES.

Plaisir aujourd’hui de parcourir le dernier numéro de la revue Contre-Allées qui derrière le caractère disons minimaliste de sa forme : un ensemble d’une douzaine de feuilles A4, plié puis agrafé, qui n’a rien au premier regard d’un bel objet de collection, livre depuis des ans et des ans des textes que bien des publications sur papier glacé, au graphisme avantageux, pourraient lui envier. C’est que les personnes qui la dirigent, Romain Fustier en particulier et Amandine Marembert, sans compter sans doute les membres de leur rédaction Emmanuel Flory, Armelle Leclercq et Aurélien Perret, que je n’ai malheureusement pas la chance d’avoir pu rencontrer, s’y connaissent en matière de poésie. De poésie durable, veux-je dire, c’est-à-dire de poésie qui parle à la plupart des lecteurs que nous sommes. Étant d’abord humainement, charnellement, mais aussi culturellement et en langue, habitée. Il est bon que de telles publications qui assurent le partage attentif et régulier d’une poésie à hauteur d’homme (pardonnez-moi de continuer à considérer ce dernier terme dans son acception neutre d’espèce, indépendante de toute signification genrée) existe et continue d’exister entretenant ainsi cette « effervescence incessante » dont parle Romain Fustier dans un avant-propos dont je partage pour l’essentiel tant la généreuse vision que l’élan combatif.

mardi 20 avril 2021

NOSTALGIE. LA CUEILLETTE DES MÛRES, UN LIVRE DE PIERRE TANGUY PARU À LA PART COMMUNE.

Suite à ma récente recension de son livre qui m’a fait découvrir la belle personnalité et la mal heureuse vie de Madeleine Bernard, la sœur du peintre Émile Bernard, Marie-Hélène Prouteau me propose cet article sur un tout récent recueil du poète Pierre Tanguy. Moi qui, de toute mon enfance, ne passa pas une seule fin d’été sans me griffer mains et bras aux ronces de mes campagnes, sans tacher indélébilement short et chemise pour ramener à la maison, joues, lèvres et dents, rougis, noircis, des seaux de ces petites drupes sauvageonnes qu’après cuisson j’aiderai ma mère à presser dans de gros torchons, je ne pouvais que me réjouir de cette occasion de me remémorer ces moments. Devenus pour moi comme la belle marchandise envolée d’un bonheur.

 

La Cueillette des mûres, Pierre Tanguy, La Part commune, 2021, 85 pages, 13 euros, par Marie-Hélène Prouteau.

 Comme à l’accoutumée chez Pierre Tanguy, ce recueil parle de choses simples de l’enfance. La cueillette des mûres en Bretagne. Mais, comme souvent chez lui, ce petit fruit tout simple, ces gestes simples disent autre chose qu’eux-mêmes. Voici la fin de l’été, bientôt la rentrée des classes : c’est à ces signes que se repère l’enfant qu’il fut, le Pierre Tanguy petit garçon « aux chaussettes de laine montant jusqu’aux genoux ». Enchanté par les ronciers couverts de fruits, refaisant aujourd’hui ces gestes d’hier, il retrouve sa mère qu’il accompagnait chaque fin d’été à cette occasion. Comme s’il mettait ses pas dans ceux de celle qui est à présent disparue. Plus même, il retrouve la terre-mère. Sous la plume du poète, hier et aujourd’hui se mêlent, au détour de ces petites proses et de ces haïkus, répartis en cinq séquences. D’où cette révélation : « Ma mère m’a initié aux mûres ». Ce livre lève ainsi une mémoire lointaine au contact multiple des plantes et des bêtes qui se nichent en ces lieux. Une mémoire à la saveur très douce, inséparable de la tendresse.

mercredi 14 avril 2021

UN INTÉRESSANT DOSSIER SUR L’ÉDITION DE POÉSIE. À DÉCOUVRIR DANS EN ATTENDANT NADEAU.


« Isidore » © Pierre Balas. Cliquer pour découvrir le Dossier
 

Signalé par mon ami Alain Roussel qui comme on le verra y a participé voici dans En attendant Nadeau et à l'initiative de Gérard Noiret qui fut l'un de nos tous premiers Prix des Découvreurs, un bien intéressant Dossier sur quelques éditeurs de poésie qui comptent dans le paysage littéraire d’aujourd’hui. Intéressant d’y voir à quel point ces Maisons ont trouvé refuge en province. Où la vie c’est vrai leur est sans doute moins coûteuse et plus libre.


QUELQUES TRAVAUX AUTOUR DES DÉCOUVREURS. BRAVO À L’ENSEMBLE DES ACTEURS.


Reçu hier les fascicules que la Maison de la Poésie de Rennes a réalisés à partir des textes élaborés par les élèves et des entretiens qu’ils ont eus avec Pierre Vinclair et Flora Bonfanti, en 2020 suite à leur sélection dans le cadre du Prix des Découvreurs.

J’y découvre entre autre ces 2 textes d’élèves du lycée de l’Élorn à Landerneau qui disent beaucoup de choses. Notamment que l’intervention de la poésie contemporaine à l’école permet à nos jeunes de mettre des mots sur les choses qu’ils vivent. Les mots de leur présent. Qui leur donneront peut-être le sentiment que la parole donne prise un peu plus sur la vie. Qu’elle élargit, pour peu qu’on y travaille et s’y montre attentif.


Je retrouve aussi, à travers la restitution des échanges menés à distance pour cause de confinement  avec Pierre Vinclair, les bonnes ondes que Jean-Michel Le Baut dont j’ai eu déjà à vanter le travail, réussit à communiquer à ses élèves de première du lycée de l’Iroise à Brest (VOIR).

Merci à Lucie Desaubliaux, Médiatrice à mi-temps et à Guibert Sylvain, Professeur relais Daac à la Maison de la Poésie de Rennes, ainsi qu’à toute l’équipe de cette sympathique Maison. Et bravo naturellement aux élèves qui ont activement participé à ces échanges ainsi qu’aux équipes pédagogiques qui les ont intelligemment encadrés.

mardi 13 avril 2021

POÉSIE/PARTAGES N°6. DOUZE POÈMES VIDÉO (2019-2021) DE MARINE RIGUET.

CLIQUER POUR OUVRIR LE CAHIER

Comme le dirait Stéphane Bouquet dans son tout dernier livre, c’est vraiment coton de dresser le portrait fidèle, non pas comme il le dit lui de la vie, mais de la poésie cette chose archi-bavarde et sans suite logique sauf ce safari perpétuel de l’amateur de textes : découvrir des ouvrages qu’on aime, une voix qui émeut, une démarche qui nous paraît singulière, une œuvre à l’évidence vraiment sous-estimée, un travail en construction qui promet… Alors oui, encore une fois, allons-y et n’hésitons pas davantage à partager ce sentiment qui nous entraîne. Et élargit.

 Je suis donc bien heureux en cette agréable après-midi d’un avril froid mais lumineux de proposer pour faire suite à notre petite collection de Cahiers numériques une belle série de Poèmes-vidéo réalisés par une artiste découverte à travers une vidéo mise il y a quelques mois en ligne par la Factorie, cette toute jeune  Maison de Poésie installée au Val de Reuil en Normandie. Marine Riguet dont je pense on reparlera pratique une poésie profondément ressentie qui ne se laisse pas enfermer dans la page. Une poésie qui déborde largement les mots, ouvre de nouveaux espaces offrant à la sensibilité comme à la pensée des reliefs inédits. Me plaît qu’elle succède à la poésie dense, intense et tout aussi fortement ressentie de Jean-Marie Perret son aîné de quelques décennies.

 Puisse ce Cahier conçu pour l’aider à se faire un peu plus connaître, trouver le même succès que celui rencontré par son prédécesseur [1].

 LIRE AVEC CALAMEO 



[1] Notre blog affichait hier 12 avril à 17h. 843 vues de ce Cahier.