Les éditions Lurlure dont j’ai eu l’occasion de dire tout le
bien que je pensais proposent aujourd’hui un ouvrage qui ne manquera pas de
réjouir ceux qui dans la poésie voient avant tout sa matière, ses matières, son
infini travail de langue et abordent la littérature avec suffisamment
d’irrévérencieuse générosité pour demeurer des esprits libres et des natures
créatives.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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vendredi 14 juin 2019
mardi 20 novembre 2018
LIRE. EXISTER. TIGRES. LAPINS. CÉCILE COULON, MARLÈNE TISSOT ET HENRI MICHAUX.
Lecteurs, vivants acteurs de la chaîne du livre bien qu’en
principe anonymes destinataires de ce dernier, nous avons, comme très souvent
je le répète, une responsabilité. Et comme aussi l’écrit Virginia Woolf, une
grande importance. « Les critères
que nous posons et les jugements que nous portons [précise-t-elle dans
l’Art du Roman] s’insinuent dans l’air et deviennent partie de
l’atmosphère que respirent les écrivains en travaillant. Une influence est
créée, qui les marque, même si elle ne trouve jamais son expression imprimée.
Et cette influence, si elle est bien préparée, vigoureuse, personnelle,
sincère, pourrait être de grande valeur aujourd’hui, quand la critique se
trouve par la force des choses en suspens, quand les livres défilent comme une
procession d’animaux dans une baraque de tir et que le critique n’a qu’une
seconde pour charger, viser, tirer, bien pardonnable s’il prend un lapin pour
un tigre, un aigle pour une volaille, ou manque son but et perd son coup contre
quelque pacifique vache qui paît dans le champ voisin."
Des critiques qui prennent un lapin pour un tigre, nous n’en
manquons point. Principalement aujourd’hui sur le net. Où une part importante
de la poésie se troque. S’échange. Fait un peu parler d’elle du fait de l’espace
que lui laisse la criante indifférence des medias naturellement préoccupés
d’objets plus rentables. C’est que les dits-lapins sont à l’évidence plus
nombreux que les tigres. Les volailles que les aigles.
samedi 16 juin 2018
DITES MERCI AUX POÈTES PRÉTENDUMENT ILLISIBLES !
Oui « bien
fou du cerveau » comme dirait La Fontaine qui prétendrait en quelques
lignes, sinon quelques mots, porter sur
le véritable foisonnement des poésies actuelles en France, un jugement complet,
impartial ou définitif. Nous sommes un certain nombre à lire sans esprit de
chapelle, avec un appétit véritable, dans un esprit d’accueil et de
découvertes, quantité d’ouvrages. Dont pour certains nous faisons l’effort tout
aussi véritable, de rendre compte. Sans nous contenter de quelques mots hâtifs
ou mensongers. Et pourtant qui d’entre nous peut se targuer de tout connaître.
Partant de tout pouvoir juger. Personnellement je suis persuadé que si la
poésie, les poésies d’aujourd’hui, ont quelque chose à apporter c’est précisément
par l’exemple qu’elles donnent de ces multiples singularités qui chacune semble
s’être autorisée à advenir comme Sujet,
Sujet à part entière à l’intérieur
d’une langue qui par ses multiples emplois, tend à l’inverse, de plus en plus,
à travers ce qu’on appelle la communication, à nous assujettir aux discours
intéressés de l’autre. Cette « fabrique » du Sujet, chacun en poésie
la tente à sa manière. Plus ou moins juste. Plus ou moins aboutie. Dans son
arbre généalogique. Je veux dire à partir de ce que les hasards de la vie et de
ses propres lectures ainsi que les conditions générales de sa propre
sensibilité, lui permettent d’atteindre. Il en résulte, considérablement
accentué par l’explosion de toutes les libertés que la poésie depuis plus d’un
siècle s’est attachée à conquérir, au point de ne pouvoir plus être
formellement définie par personne, des œuvres ou du moins des ouvrages voire
des prestations, d’une diversité, d’une hétérogénéité telle qu’il ne s’en vit
jamais auparavant dans l’histoire. Et toutes loin de là ne sont pas illisibles.
Et toutes ne sont pas le fait de vieux poètes rancis. Et toutes ne sont pas
nombrilistes. Et toutes ne cherchent pas non plus la vaine gloire de se faire
entendre en ouverture du Journal de TF1. Où elles retomberaient, je pense,
nécessairement sous l’empire de ce qu’elles avaient au départ pour vocation de
fuir.
mardi 12 juin 2018
"LA PUISSANCE D'UNE MOUCHE SUR LE PARE-BRISE D'UNE PORSCHE". À LIRE À LA BOUCHERIE LITTÉRAIRE !
Il y a un problème avec le mot poésie : c’est
qu’appliqué à quantité de choses qui n’en sont pas, ce terme leur confère d’ordinaire une forte
valeur ajoutée alors que la chose ou les choses, restons vague, que ce terme en
principe désigne, souffrent publiquement d’une cruelle désaffection. Bref, la
poésie, il semble qu’on en ait d’autant plus plein la bouche qu’on n’en lit
dans le fond jamais.
De cet amer constat, le livre de Marc Guimo que
vient, à sa manière un peu provocatrice, de sortir pour le Marché de la poésie
qui s’achève, la Boucherie littéraire,
tire une suite de variations qu’on pourrait presque dire désopilantes, si l’on était certain que le lecteur pouvait se
rappeler l’origine médicale de ce mot. Car c’est vrai qu’avec cette espèce de
liberté relâchée de ton et de langage, cette prise plus directe sur la
trivialité de nos existences quotidiennes, par laquelle un certain nombre de
jeunes auteurs entendent se démarquer du style un peu guindé, gourmet, un brin
Guermantes et constipé qu’ils prêtent sans trop les connaître à leurs aînés, l’ouvrage
de Guimo fait du bien et désobstrue un peu les rates, même si pour finir on
peut sans doute lui préférer les réflexions et les confidences autrement plus
élaborées et nourrissantes qu’on trouve par exemple dans l’Écrire et surtout le Basse langue de Christiane Veschambre, parues ces derniers temps, chez Isabelle
Sauvage.
samedi 10 mars 2018
PRENDRE LE LARGE : CARNET SANS BORD DE LILI FRIKH À LA RUMEUR LIBRE.
«Il faudra que je parle d’écrire… Et que ce
soit parler pas écrire… Que j’avoue… Et j’avoue… Être peu sensible aux formes de l’écrit… Être prise
sans filet dans le mouvement de l’écriture. Cette différence que je sens entre
les deux… Elle m’écarte… Elle me sépare… Elle me fait mal au milieu… Mais les
mots sont sans abri. Ils n’ont pas de domicile fixe. Je les couche sous la
couverture comme des chiens affamés. « Couchez… Allez… Couchez là… Ici…
Non là… Voilà… Pas bouger… »
Mais ils ne restent pas sur le papier. Ils
prennent le large
Écrire est déployé sans forme attachée
Écrire est une langue de grand départ
Aucune ligne d’arrivée
Posted at sea
16 : 27 »
Posted at sea, à différentes heures du jour, la petite
centaine de proses courtes qui composent le Carnet
sans bord que Lili Frikh vient de donner à la rumeur libre, ne cherche pas à consigner l’éphémère et
superficielle matérialité des évènements par lesquels se raconte l’anecdote
plus ou moins pittoresque, plus ou moins idéalisée, bien choisie, de ce qui
fait d’ordinaire à nos yeux l’existence : c’est en profondeur toujours qu’y
creuse la parole, empruntant à la plasticité des vagues, à leur inlassable et
puissant mouvement son exigeante tonicité. Car c’est bien à une intime nécessité que répond d’abord tout
ce livre. Qui affirme et réaffirme la volonté de son auteur de ne pas se
laisser enfermer dans les mots, dans les phrases. Non plus que dans les choses.
Et s’emploie tout entière à s’offrir corps et âme à la vie qui déborde.
dimanche 2 juillet 2017
SÉLECTION DU PRIX DES DÉCOUVREURS. MACHINE ARRIÈRE DE SAMANTHA BARENDSON.
CLIQUER POUR OUVRIR LE PDF |
Enfin. Avec
un peu de retard par rapport aux années précédentes nous publions aujourd’hui
le tout dernier dossier d’extraits consacré aux ouvrages sélectionnés pour le
Prix des Découvreurs 2017-2018.
Samantha
Barendson propose avec Machine arrière
– dont on pourra retrouver une présentation plus détaillée dans un précédent
billet - un retour sur les divers événements qui ont marqué son existence, à
travers une succession de poèmes simples, apparemment désinvoltes qui sont pour
elle le moyen de fixer ses souvenirs tout en les maintenant d’une certaine
façon dans la distance que créent par exemple ces anciennes photographies que
nous prenons plaisir à regarder même quand elles renvoient à des réalités qui
ne furent pas toujours plaisantes.
Bonne chance maintenant à tous
les auteurs sélectionnés. En espérant que cette nouvelle édition du Prix des
Découvreurs éveillera la même curiosité que les éditions précédentes.
vendredi 12 mai 2017
NOTRE ENGAGEMENT VÉRITABLE. POUR UNE PÉDAGOGIE DU DÉSIR. NON DE LA CERTITUDE.
Moment de lecture animé par Justine Francioli au Lycée Wallon de Valenciennes. Photos de Maxime Delporte. |
« Il y a poème seulement si une forme de vie transforme une forme de
langage et si réciproquement une forme de langage transforme une forme de vie. »
C’est dans cette perspective dont j’emprunte ici la formulation au Manifeste de mon ancien professeur Henri
Meschonnic, que les Découvreurs conçoivent l’essentiel de leurs interventions.
Tant nous pensons que les jeunes ont besoin de parole. Non d’une parole qui
impose, subjugue mais d’une parole qui relie. Nourrisse et émancipe.
Accablé de messages, subliminaux
et autres, notre esprit n’a pas besoin qu’on cherche à l’embrigader davantage.
Il a besoin d’oxygène et d’échange. Et qu’on lui montre de quoi il est, sans
toujours le savoir, capable. Il lui faut pour cela l’impulsion qui l’amène à prendre
conscience et plus encore à s’émerveiller de ce pouvoir que nous avons, non
simplement de sentir, de nommer ou de décrire le monde mais de lui donner sens,
de le constituer en représentation, de lui donner poétiquement figure, pour
nous le rendre quand même un peu plus habitable.
Grâce aux libérateurs que sont,
pour l’esprit et la sensibilité, devenus aujourd’hui les poètes, multiples sont
les voies qui s’ouvrent à chacun pour inventer
sa parole, opération qui comme le rappelle bien l’étymologie suppose qu’elle puise
aussi bien en soi que hors de soi, dans le monde mais dans la
langue aussi, les éléments qui lui sont nécessaires.
Mais essentiel est d’abord le
désir capable d’entraîner à ne pas simplement reproduire. Pour dire à
l’unisson. Avec la voix toujours un peu étouffante des autres. Et c’est ce
désir avant tout d’une parole qui se cherche et doit apprendre à se trouver que
les rencontres que nous proposons tentent de susciter.
Travaux d'élèves autour des Découvreurs au CDI de Bruay la Buissière avec Delphine Cuvellier |
Nous ne cherchons pas justement dans
les classes à repérer ces futurs Andromède de sous-préfecture dont se moquait à juste titre le peu sympathique
Claudel. En encourageant ce dévoiement sentimental qui fait les fausses lyriques, ces emportements indignés, ces compassions comme ces célébrations affectées
qui passent encore trop souvent pour le propre de la sensibilité poétique, certains
trahissent leur mission qui n’est pas de favoriser les comportements de
connivence, les soumissions hypocrites à des valeurs de façade, mais
d’apprendre à chacun à s’envisager dans sa propre distance. Il y a une morale
de l’écriture. Qui est de soucieux nouages. Entre les mots et les choses. Entre
les autres et nous-mêmes. Entre l’expérience directement vécue et celle qui ne
passe que par l’imaginaire. Entre ce que je voudrais dire et ce que je suis
capable de dire. Entre ce que je croyais dire et ce que je dis vraiment. Entre
mensonge et sincérité, honnêteté et imposture, c’est à dire entre tous les
degrés de l’adhésion ou de la complicité à soi-même dont nous sommes capables
...
Un groupe d'élèves de Jean-Bart Dunkerque avec Eric Davenne |
Allez ! La tête encore toute
prise des belles réalisations des uns et de la chaleureuse et audacieuse
participation des autres, j’avais entrepris ce billet pour témoigner de ma
reconnaissance envers l’accueil que m’auront accordé les élèves et leurs
professeurs des lycées Wallon de Valenciennes, Carnot de Bruay la Buissière et
Jean-Bart de Dunkerque où je viens de me rendre ces jours derniers en compagnie
pour le premier nommé de Geneviève Peigné. Et voilà ce que fait finalement la
parole. Elle entraîne. Détourne. S’échappe. Heureusement aussi elle revient. Alors
oui revenons ! Que je puisse redire à quel point j’ai été heureux de partager
avec tous ces jeunes et je le dis encore avec leurs bien valeureux professeurs,
cette expérience de rencontres dont j’ai le bon espoir qu’elles soient
parvenues à nous faire oublier l’accessoire et l’anecdotique pour nous
maintenir bien au-dessus de toutes nos prétendues certitudes au niveau des plus
vivifiantes et joyeuses curiosités.
lundi 24 avril 2017
UNE BIEN GOÛTEUSE CHAIR DE PAROLES. RHAPSODIE CURIEUSE D’ALEXANDER DICKOW.
MU-QI 6 kakis |
« On
ne parle pas les choses mais autour ». Non cette phrase n’est pas
tout-droit tirée de Montaigne. Elle vient du dernier livre du poète
Alexander Dickow qui, sous le titre de Rhapsodie
curieuse, semble consacré à l’éloge du kaki, ce fruit mal connu chez nous du
plaqueminier dont nous
disent les encyclopédistes il existerait dans le monde plus de 600 espèces,
sous-espèces et variétés.
Écrivons-le d’emblée. De tous les livres que
j’ai reçus dernièrement, l’ouvrage de Dickow publié
par les intéressantes et exigeantes éditions louise bottu, est sans doute celui qui m’aura
fait la plus forte impression. Procuré le plus de plaisir vrai. Et le plus
convaincu de l’intérêt de ces oeuvres de parole, qui, conduites de l’intérieur,
nourries d’une véritable curiosité et science des choses, savent profiter de
toutes les libérations produites par plus d’un siècle de renouvellements et
d’expérimentations littéraires, d’interrogations aussi sur le dire, pour ouvrir
toujours davantage nos sensibilités et nous aider à comprendre, approcher, un
peu différemment et pour en mieux jouir, l'obscure évidence ou l'évidente
obscurité du monde...
Intitulée Rhapsodie
le petit grand livre d’Alexander Dickow coud effectivement ensemble des
formes et des registres dont le rapprochement peut sembler a priori curieux.
Hymne à la diversité – celle des choses et des langues – éloge du goût et de la
connaissance, satire en creux des
conformismes auxquels nous nous laissons paresseusement aller dans nos vies
quotidiennes, réflexion philosophique sur les complexes relations existant
entre le penser et le sentir, entre le corps et l’esprit, les choses et les
mots sensés les définir ... sans oublier contes rapportés, inventés, fantaisistes,
pastiches, et surtout maladresses syntaxiques voulues, comme d’un qui viendrait
d’une autre langue, tout concourt à produire un livre totalement d’aujourd’hui,
où le lecteur bien que confronté à tout un choix décalé et délicieusement
imparfait de matières, étrangement, ne se perd pas. Se trouve à chaque page
comblé. Assuré qu’il se trouve d’être en présence d’une oeuvre véritable. Visiblement
pensée. Sentie. Portée. Riche en saveurs diverses. Multiples. Contrariées.
vendredi 10 mars 2017
MAIS CE DÉSIR JAMAIS REPU DE S’INVENTER POUR VIVRE... GÉRARD CARTIER. LES MÉTAMORPHOSES
Cliquer dans l'image pour lire des extraits |
Gérard Cartier qui conclut son recueil par une « table » replaçant chacun de ses textes
à l’intérieur d’un grand dîner aux services gourmands, appréciera sûrement que
j’entame cet hommage en révélant que ses poèmes, tout comme ceux d’un poète
comme Etienne Faure, dont je le sens personnellement proche, sont à chaque fois
pour moi l’occasion d’une lente et attentive dégustation qui presqu’à chaque
mot, chaque mouvement de pensée – mais de pensée sensible – fait que je me sens parcouru de tout un
tremblement d’ondes, qu’elles s’étendent sur toutes les surfaces de
signification qu’enferme aujourd’hui mon dictionnaire intérieur, ou viennent
émouvoir les multiples souvenirs d’une vie passée à lire, écrire et surtout habiter
et apprendre à aimer le monde.
On sait qu’une telle poésie, intelligente, cultivée, nuancée et sensible
n’est plus trop pour plaire à nos contemporains. Qui se fatiguent vite à suivre
ces manœuvres de formes naviguant entre l’intelligible clarté de l’idée
rassurante et la réalité toujours un peu fuyante du sentiment qui en constitue le
tissu profond et tout baigné d’humeurs. Qu’importe. Nous n’écrivons pas pour
les analphabètes. Qui au passage ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Et
peuvent être parfois, plus que nous, cuirassés de diplômes.
Les
Métamorphoses de Gérard Cartier ne sont pas de ces livres que nourrit une réalité bien
précise. Qu’ils s’acharnent à épuiser. À circonscrire. C’est au contraire un
livre d’expérience par lequel l’auteur se livrant au langage, à l’aventure de
la parole, cherche en quelque sorte à illimiter
ses possibles, libérer ce qui peut toujours et encore en lui et par lui se
dire. La hantise d’être vivant. Et de
se réjouir de voir. Savoir. Approcher et toucher. Écouter et entendre. Goûter à. Tout ce qui,
bien entendu, se trouve à portée, ou pas, dans le monde.
Le titre des principales parties du livre fournit en quelque sorte le
programme de cette jouissive et dévorante entreprise : Épouser le monde (partie 1), Faire de soi sa discipline (partie 2), Cultiver ses vices (partie 3), Donner sens au chaos (partie 4), Hasarder tous les sentiments (partie 5),
Multiplier les formes (Partie
6).
Des verbes donc. Des verbes. Et des résolutions. Car il y a urgence encore
à vivre. Surtout pour « qui passe /
Sur un pied la frontière de l’âge et vacille / De son lourd vin d’aînesse ».
Et se découvre « si tardif à
célébrer le monde et courir après le temps ».
Peut-être qu’on l’aura compris sans que j’en dise maintenant davantage.
Le livre de Gérard Cartier est de ces livres éternellement jeunes que seuls
écrivent ceux qui en arrivent au point d’avoir à compter sur leurs doigts les
belles et courtes années qu’il leur reste à bien vivre.
Sans crainte d’avoir à quitter bientôt – c’est notre lot - la salle du banquet dont ils auront sur le
papier su recueillir les restes : Bénie
la table et les longs amis....
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