On sait mon intérêt pour le travail de Guillaume Artous-Bouvet. Certes, il paraîtra illisible à beaucoup, même de ceux qui se prétendent poètes. Sans bien savoir, au passage, qu’ils ne le sont que peu. Son geste, audacieux, poursuivi, d’inquiéter systématiquement la langue et d’en dérouter par son jeu l’immédiate retombée référentielle, de la rendre par là orpheline apparemment de sens, reconduit en fait, orphiquement, à ouvrir le lecteur à quelque chose de l’ordre d’une autre, intense et lumineuse plénitude. Celle d’un monde réenfanté. Ou mieux : réinfanté.
EXTRAIT :
Et dans le blanc de l’al
-be n’écorçant
Que verdeur
Et verdeur incillée,
d’arbre même.
Sise, suavement.
Sise sève où n’arroge,
où n’affa
-me que fruit,
où n’affuble que faim.
Sise, sise,
A l’insu.
Bleu famine, ce ciel
assainissant
cela,
comme mordre et remordre
au bleu nu.
N’ambre, non.

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