vendredi 17 mars 2023

HOMMAGE AU PEINTRE REMI DARBRE. UN LIVRE.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est au milieu des années 90, dans une librairie où il venait d’acheter devant moi, des livres de poésie, que j’ai fait la connaissance du peintre Rémi Darbre, cet artiste de caractère qui allait devenir mon ami. Accompagner ma réflexion sur l’art. Sur l’époque dans laquelle nous vivons. Les relations difficiles aussi qu’entre artistes, nous entretenons, dans un monde qui ne fait chaque jour que davantage nous fragiliser.

Sa disparition il y a maintenant un peu plus de trois ans, le 26 février 2020, m’aura en profondeur affecté. Avec lui disparaissait non seulement quelqu’un avec qui j’aurai partagé bien des discussions autour d’une table bien garnie ou dans un coin d’atelier, mais un lecteur attentif qui aura accompagné mes débuts de poète s’impliquant dans la sphère sociale par le biais de lectures et de publications. Je lui dois entre autres choses, la réalisation des couvertures de mes tout premiers livres, livres qu’il défendait comme j’ai pu le découvrir récemment jusqu’auprès de certains des membres de sa famille lyonnaise. Si nos relations vers la fin se seront un peu distendues c’est que son caractère parfois intransigeant comprenait mal les efforts que je déployais pour rendre autour de moi la poésie plus présente ce qui à ses yeux m’obligeait à me montrer trop accommodant avec toutes sortes de personnes qu’il supposait n'avoir pas la même estime qu’il avait pour les hautes valeurs de l’art. Il vomissait quant à lui la notion d’ «action culturelle ».

Françoise son épouse qui l’aura constamment soutenu, lui permettant de ne pas avoir à consacrer son existence à « gagner » comme on dit sa vie par un travail qui l’aurait détourné de sa voie, vient de rassembler dans un beau livre illustré de quelques centaines de reproductions, l’essentiel sans doute d’une production qui pour être très large sera restée en grande partie secrète. De larges extraits des carnets d’artiste que tenait Rémi les accompagnent. Rémi était autodidacte. Et comme beaucoup d’autodidactes faisait preuve d’une culture infiniment plus diverse et fouillée, vivante, que bien de nos docteurs ou agrégés de l’Université. Il connaissait bien sûr tout sur la peinture. Sur Poussin, l’un de ses peintres préférés, il se montrait intarissable. Mais il savait aussi parler des plantes. Et semblait connaître jusqu’au moindre village d’une France dont il maîtrisait la si complexe et admirable géographie. J’ai beaucoup appris de lui.

Rendre justice à cet artiste à la fois intelligent et sensible, ce peintre injustement méconnu qui aura sacrifié le souci de son image publique à l’effort comme au bonheur de peindre, telle est l’ambition de l’ouvrage conçu et réalisé par Françoise Darbre, qu’on peut se procurer en ligne sur le site dont on trouvera ci-dessous les coordonnées. J’invite tous ceux qui liront ce billet à y aller voir et ainsi partir à la découverte d’un homme que son exigence d’artiste n’aura jamais quitté. Un homme dont je suis heureux aujourd’hui de me dire qu’il fut aussi mon ami. 

www.remidarbre.com


 

1 commentaire:

  1. Fort beau billet ! Hommage plein de justesse, j'y retrouve l'homme-artiste, Rémi Darbre, dans toutes ses richesses, mais aussi ses tensions interieures : le terreau de cette belle oeuvre.
    Daniel, du Tarn.

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