dimanche 28 août 2022

HABITER MARS.

Terminé ce matin la lecture du gros roman de Kim Stanley Robinson, Mars la rouge (1992) qu’une critique du roman de Richard Powers Sidérations m’a conduit à découvrir. C’est de la Science-fiction dure. Avec plus de science que de fiction, encore que. Et c’est justement ce qui en fait le prix. Car si de nombreux passages sur la chimie, la géologie, la cosmologie etc… de la planète rouge me sont largement passées au-dessus de la tête, j’aime cette façon qu’a le romancier de nous montrer qu’habiter est bien autre chose que photographier du regard la plage, le coin de parquet et la table avec son verre de Spritz à quoi semble se résumer la vie de certains quand ils croient nous parler du monde. Habiter, avec K.S. Robinson, c’est pénétrer chaque recoin de la croûte martienne, s’imaginer toutes les forces qui s’agitent sous elle, toutes celles qui aussi dans l’espace interagissent avec. Sans oublier les hommes bien entendu. Dont les technologies font autant de merveilles qu’ils provoquent de catastrophes. Mars la rouge en fait est un livre politique témoignant de la violence des conflits qui opposent les divers intérêts qui meuvent l’humanité. Livre qui fait aussi la part belle à la poésie des lieux. La parfois terrible poésie des lieux quand les forces primaires de la nature, conjuguées à celles des hommes, redessinent les paysages à la lumière d’un soleil reculé pénétrant avec des couleurs nouvelles les nuages de poussières entrainés par des vents dont nous n’avons pas idée. Ce livre est donc aussi celui d’un peintre. Un artiste et penseur complet. J’avoue être sidéré face à une telle puissance romanesque. Je laisserai passer quelques jours avant de me lancer dans le second volume, Mars la verte, de cette trilogie. Où je crois savoir qu’il sera question surtout de botanique et de biologie. Ce qui n’est pas pour me déplaire.

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