Les récents événements auxquels nous pensons tous
ont associé dans les esprits l’image d’un stade, celui du Stade de France, et
celle d’une violence considérée parmi les plus extrêmes et les moins humainement défendables. Fidèle à cette philosophie qui tend moins à apporter des réponses toutes faites qu’à tenter
d’élargir et d’approfondir la réflexion en se refusant autant que faire se peut aux simplifications
parfois grossières des journaux, aux réflexes mentaux dont nous pourvoient les formes diverses de dressage auxquelles nous sommes plus ou moins soumis, j'ai éprouvé le désir de
relire le texte magnifique du poète Ludovic Janvier, intitulé Grand Stade.
" à tout instant la planète
est ce stade où c'est l'heure
pour nous cocus pour nous
battus de s'amuser au match
l'heure où beaux gisants
du voir venir on assiste tranquilles
à la ruée sur nous des
morts plein cadre sans bouger
de nos gradins chacun chez
soi où tout vient apparaître
crier puis disparaître
entre stupeur et sommeil
soixante-sept morts à zéro
l'autre jour un beau score "