Il me faudra revenir sur ces Filles bleues au bord de la mer qui pour moi empruntent moins au Proust des Jeunes Filles en fleurs ou aux Filles du feu de Nerval qu’à certaines pages du Sanglot de la terre et des Complaintes d’un Laforgue qui serait passé par le surréalisme, certaines images de Munch aussi voire d’Oscar Kokoschka. C’est cru. Savant et barbare à la fois. Solidement ancré dans le paysage particulier d’une vie – Berck, « pour moi le nombril de la planète » - tout en restant terriblement ouvert à l’universel d’une condition envisagée sous l’angle double de l’éternité cosmique et de notre caducité d’êtres marchant vers la mort. Il ne faut pas hésiter à plonger dans un tel livre. Ça fouette. Emporte. Et vivifie !
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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