Jusqu’à ces derniers mois je ne connaissais pas l’œuvre du peintre anglais Laurence Stephen Lowry dont le magnifique Lowry Center à Salford, à proximité de Manchester, abrite aujourd’hui un large panorama de l’importante production. C’est vrai que durant la plus longue partie de sa vie ce peintre, essentiellement tourné vers les paysages urbains du nord de l’Angleterre industrielle, animés de fumées d’usines, de foules ouvrières se rendant au travail ou se précipitant en masse vers le stade pour assister au match de football, aura fait l’objet du mépris de la plupart des amateurs d’art qui n’auront vu en lui qu’un peintre du dimanche. Ce que sans doute malheureusement d’une certaine manière il fut, n’ayant jusqu’à sa retraite à l’âge de 65 ans, eu la liberté de peindre qu’au cours de ses loisirs.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
