vendredi 17 mars 2023

HOMMAGE AU PEINTRE REMI DARBRE. UN LIVRE.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est au milieu des années 90, dans une librairie où il venait d’acheter devant moi, des livres de poésie, que j’ai fait la connaissance du peintre Rémi Darbre, cet artiste de caractère qui allait devenir mon ami. Accompagner ma réflexion sur l’art. Sur l’époque dans laquelle nous vivons. Les relations difficiles aussi qu’entre artistes, nous entretenons, dans un monde qui ne fait chaque jour que davantage nous fragiliser.

vendredi 3 mars 2023

AVANCER AVEC LA PEUR. SUR TANTÔT, TANTÔT, TANTÔT DE VIRGINIE POITRASSON AU SEUIL.

Dans son dernier ouvrage, à paraître bientôt au Seuil, Virginie Poitrasson explore les territoires multiples et mouvants de nos existences à travers les figures puissantes et redoutables de la peur. Une peur moins conçue comme cet état affectif plus ou moins durable que provoquent en nous certaines circonstances, que comme le milieu même, l’élément quasi premier, dans lesquels nous vivons.

Fidèle je crois aux principes de composition qui gouvernent ses livres, c’est à travers une écriture qu’on pourra qualifier de kaléidoscopique que Virginie Poitrasson entreprend de rendre compte de ce que dans son tout premier texte intitulé Visage elle présente comme une « histoire » relationnelle à caractère amoureux nous donnant à entendre que la relation qu’elle entretient avec la « terreur » est de l’ordre du face-à-face et qu’elle ne peut la raconter que parce qu’elle en est revenue sans en être pétrifiée.

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. ANISE KOLTZ 1928-2023.

 

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Avec la mort il y a quelques jours de la poète luxembourgeoise Anise Koltz, c'est la quatrième disparition que nous avons à déplorer parmi les quelques 25 lauréats du Prix des Découvreurs. Cette perte s'ajoute à celle de l'écrivain algérien Mohammed Dib, du poète français Ludovic Janvier et de la syrienne Fadwa Souleimane. Que nous n'oublions pas.

samedi 25 février 2023

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. SYLVIE DURBEC, ÉTÉ GLACÉ.

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 Pour compléter ce PDF et faire un peu ressortir le lien qui unit ici le texte de Sylvie Durbec à Ossip Mandelstam, j'ai reproduit 2 longues pages de la magnifique et très précise biographie du poète donnée il y a quelques années par l'écrivain suisse de langue allemande, Ralph Dutli à la Dogana, sous le titre Mon temps, mon fauve, expression particulièrement saisissante de Mandelstam lui-même.

C’EST LE PARI TOUJOURS DE NOTRE POÉSIE. SUR ÉTÉ GLACÉ DE SYLVIE DURBEC AUX ÉDITIONS LIEUX-DITS.

Été 2021 : une femme, poète, plasticienne, traductrice et un peu couturière, quitte sa maison pour s’installer à une petite centaine de kilomètres plus au nord de l’autre côté du Gard. Elle prépare ses cartons. Plus particulièrement ses cartons de livres parlant aux auteurs qu’elle aime comme à de vieux amis. Déménager est toujours une épreuve, un arrachement, ravivant une somme de souvenirs que l’âge rend plus incisifs voire plus bouleversants encore. Sylvie Durbec affronte cette réalité en reprenant à son compte les mots de Marina Tvetaïeva s’adressant comme elle le dit à ceux qui sont encore vivants : « Écrivez davantage ! Fixez chaque instant, chaque geste, chaque soupir. Pas seulement le geste, mais aussi la forme de la main qui l'a fait ; pas seulement le soupir, mais le dessin des lèvres dont il s'est envolé. Ne méprisez pas l'extérieur. Notez les choses avec plus de précisions. Il n'y a rien qui soit sans importance. La couleur de vos yeux et de votre abat-jour, le coupe-papier et les motifs de vos papiers peints, la pierre précieuse de votre bague préférée, tout cela formera le corps de votre âme, de votre pauvre âme, abandonnée dans le monde immense."

mardi 21 février 2023

VIVRE, ÉCRIRE, AVEC LA PEINTURE : À PROPOS DE DEUX LIVRES RÉCENTS DE JAMES SACRÉ ET DE MYRIAM ECK.

 

Accompagner avec ses mots l’œuvre d’un peintre est une des tentations parmi les plus fréquentes du travail poétique. Inversement les peintres apprécient le plus souvent de voir leurs amis poètes prêter voix à ces choses muettes dont comme disait Poussin ils font profession [1]. Sans remonter aux célèbres ekphrasis tant prisées de la littérature antique, chacun a toujours bien en tête le dialogue entre Baudelaire et Delacroix, Mallarmé et Manet, Apollinaire et Derain, Cendrars bien sûr et Sonia Delaunay, Chagall ou Fernand Léger ou plus proche de nous Charles Juliet et Bram Van Velde … C’est que pour paraphraser le célèbre rhéteur Lucien de Samosate, quiconque voit se présenter sous ses yeux un spectacle ou une œuvre admirable ne peut faire autrement que d’éprouver en lui le besoin de s’en pénétrer et ne pouvant demeurer muet devant tant de beautés, de tenter de les exprimer « par une parole reconnaissante ».[2] Aujourd’hui peintres et poètes, s’ils continuent d’entretenir entre eux cette stimulante complicité voient surtout dans cette démarche un moyen de sortir un peu de la solitude où les enferme leur art, tant poésie comme peinture à l’exception de quelques rares grandes exceptions restent toujours dans la cruelle réalité imposée par nos univers marchands, terriblement confidentielles.

lundi 20 février 2023

SUR LA PLACE ET LE RÔLE AUJOURD’HUI DES POÈTES FEMMES. UN NUMÉRO IMPORTANT DE LA REVUE NU(e).

Dans mon tout dernier post je remarquais la part de plus en plus importante que prenaient les femmes sinon dans le monde poétique actuel, du moins sur le plan plus particulier quand même de la publication. La sortie, le mois dernier, du numéro 79 de la revue NU(e), entièrement consacré au cinquième volet du projet intitulé POÈT(e)S, qui s’est tenu en mai dernier dans la belle ville de Besançon sous la direction d’Élodie Bouygues, enseignante-chercheuse à l’Université de Franche-Comté, vient opportunément prolonger, et enrichir surtout de matière, ma rapide réflexion.

Dans son avant-propos, Aude Préta-Beaufort de l’Université de Lorraine qui explique la genèse du projet dont avec Élodie Bouygues, mais aussi Béatrice Bonhomme, de l’Université Côte d’Azur/ Nice, Anne Gourio à l’Université de Caen-Normandie, Évelyne Lloze de l’Université Jean Monnet / Saint-Étienne, elle est l’une des chevilles ouvrières, replace dans son contexte cette importante initiative, montrant la diversité des entreprises et des travaux engagés au cours de ces dernières décennies pour,  comme elle l’écrit, « mettre davantage en lumière la place et le rôle [des poètes femmes) dans le champ actuel de la poésie ».

vendredi 17 février 2023

ARCHITECTES DE LEUR PROPRE VIE. À PROPOS D’UNE SÉLECTION DES LIVRES TOUT RÉCEMMENT REÇUS PAR LES DÉCOUVREURS.

 

 Certes, au final,on m’objectera toujours bien des choses mais le fait est que je reçois de plus en plus d’ouvrages de poésie écrits par des femmes. Et alors qu’à l’origine du Prix des Découvreurs, il y a quelque vingt-cinq ans, nos sélections s’employaient à accorder une place encore exagérément belle aux hommes,  ces derniers ont cessé aujourd’hui d’être majoritaires. Et je constate que la plupart des voix nouvelles que poussent mes collègues sont de plus en plus désormais des voix de femmes. En témoignent ces cinq ouvrages découverts à mon retour de vacances que j’ai rassemblés sur la photo devant un arrière plan de Constable. Manière pour moi de faire écho à ce titre d’Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, et tout particulièrement à cette magnifique invite qu’on y lira : « le ciel/ Et la pente// Disent « Viens ! » aussi fort l’un que l’autre ».

dimanche 5 février 2023

LA POÉSIE : POURQUOI QUI COMMENT QUOI ... POÈME DE DENISE LE DANTEC.


 Je découvre ce matin sur Facebook ce poème inédit de Denise Le Dantec qui mérite bien d'être partagé sur un autre media et d'être offert surtout à ces jeunes et à leurs professeurs auxquels ce blog est plus particulièrement destiné. Pour stimuler leur réflexion sur ce genre  si délicat à aborder qu'est la poésie qui meurt effectivement dès qu'elle n'est plus considérée que comme un simple objet culturel.  

J'accompagne ce texte, en guise de clin d'oeil à l'amateur de jardins qu'est Denise, d'un fragment de tableau du peintre Brusselmans. 

 

samedi 4 février 2023

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. CE QUE M’A SOUFFLÉ LA VILLE DE MILÈNE TOURNIER.

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NÉCESSITÉ DE LA POÉSIE. CE QUE M’A SOUFFLÉ LA VILLE DE MILÈNE TOURNIER AU CASTOR ASTRAL.


Empathie et fragilité. Fragilité car empathie à moins que ce ne soit plutôt le contraire. C’est ce qui me vient d’abord à l’esprit au moment de commencer à parler une nouvelle fois de la poésie de Milène Tournier. Je pourrais ajouter courage et énergie pour rendre compte aussi de ce qui la pousse à marcher et marcher sans relâche, écrire et écrire sans jamais s’arrêter, à la rencontre de la ville, des villes et de ce qui immensément les peuple : les vivants et les morts, les machines, les pierres, les arbres, les objets, le ciel aussi encore plus bleu que grand, les rêves, les absences, les douleurs emportées.