vendredi 17 février 2023

ARCHITECTES DE LEUR PROPRE VIE. À PROPOS D’UNE SÉLECTION DES LIVRES TOUT RÉCEMMENT REÇUS PAR LES DÉCOUVREURS.

 

 Certes, au final,on m’objectera toujours bien des choses mais le fait est que je reçois de plus en plus d’ouvrages de poésie écrits par des femmes. Et alors qu’à l’origine du Prix des Découvreurs, il y a quelque vingt-cinq ans, nos sélections s’employaient à accorder une place encore exagérément belle aux hommes,  ces derniers ont cessé aujourd’hui d’être majoritaires. Et je constate que la plupart des voix nouvelles que poussent mes collègues sont de plus en plus désormais des voix de femmes. En témoignent ces cinq ouvrages découverts à mon retour de vacances que j’ai rassemblés sur la photo devant un arrière plan de Constable. Manière pour moi de faire écho à ce titre d’Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, et tout particulièrement à cette magnifique invite qu’on y lira : « le ciel/ Et la pente// Disent « Viens ! » aussi fort l’un que l’autre ».

dimanche 5 février 2023

LA POÉSIE : POURQUOI QUI COMMENT QUOI ... POÈME DE DENISE LE DANTEC.


 Je découvre ce matin sur Facebook ce poème inédit de Denise Le Dantec qui mérite bien d'être partagé sur un autre media et d'être offert surtout à ces jeunes et à leurs professeurs auxquels ce blog est plus particulièrement destiné. Pour stimuler leur réflexion sur ce genre  si délicat à aborder qu'est la poésie qui meurt effectivement dès qu'elle n'est plus considérée que comme un simple objet culturel.  

J'accompagne ce texte, en guise de clin d'oeil à l'amateur de jardins qu'est Denise, d'un fragment de tableau du peintre Brusselmans. 

 

samedi 4 février 2023

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. CE QUE M’A SOUFFLÉ LA VILLE DE MILÈNE TOURNIER.

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NÉCESSITÉ DE LA POÉSIE. CE QUE M’A SOUFFLÉ LA VILLE DE MILÈNE TOURNIER AU CASTOR ASTRAL.


Empathie et fragilité. Fragilité car empathie à moins que ce ne soit plutôt le contraire. C’est ce qui me vient d’abord à l’esprit au moment de commencer à parler une nouvelle fois de la poésie de Milène Tournier. Je pourrais ajouter courage et énergie pour rendre compte aussi de ce qui la pousse à marcher et marcher sans relâche, écrire et écrire sans jamais s’arrêter, à la rencontre de la ville, des villes et de ce qui immensément les peuple : les vivants et les morts, les machines, les pierres, les arbres, les objets, le ciel aussi encore plus bleu que grand, les rêves, les absences, les douleurs emportées.

dimanche 29 janvier 2023

ROYAUTÉ DE LA PAROLE. SUR LE DERNIER LIVRE DE DENISE LE DANTEC AUX ÉDITIONS SANS ESCALE.

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Ne glosons pas trop longuement sur le dernier livre de Denise Le Dantec. Les poèmes qui le composent se lisent en effet dans une sorte d’évidence. Précisons cependant que ce recueil répond à son précédent intitulé Ô Saisons et que cette filiation rimbaldienne manifeste se retrouve tant dans l’intention de l’auteur que dans la nature illuminante ou lumineuse de ses vers.

samedi 21 janvier 2023

RECONNAÎTRE EN SOI L’ENTÊTEMENT DE VIVRE. TAILLER SA FLÊCHE DE CORALIE POCH AUX ÉDITIONS LA TÊTE À L’ENVERS.

 

Sans doute y -a-t-il trop d’oiseaux. De métaphores aussi qui s’entrechoquent. Tout un opéra d’éléments, de motifs pris à la nature, qui plonge le lecteur dans un monde qui finalement reste beaucoup plus mental que véritablement ouvert sur notre réel sauvage, inconnaissable et plein[1]. Les formes toutefois dans lesquelles le livre de Coralie Poch, Tailler sa flèche, trace sa voie, n’en sont pas moins le plus souvent émouvantes, parlantes. Animées qu’on les sent d’un authentique et puissant besoin de parole. De dire.

mercredi 18 janvier 2023

UN LIVRE C’EST QUELQU’UN. À PROPOS DE LIRISME, D’AURÉLIE FOGLIA CHEZ CORTI.

Ce n’est pas une note de lecture[1]. Juste l’ébauche d’une sorte de conversation comme on en aurait avec une personne qu’on connaît comme ça, mais sans plus, avec laquelle, la pluie ayant cessé de tomber, la lumière étant revenue, on se serait un peu attardés dans la rue, à échanger des impressions. Tout ça pour dire que le livre d’Aurélie Foglia, je n’ai pas encore trouvé le temps, vraiment de le lire, de m’engager dans sa lecture. Que je l’ai seulement feuilleté. Mais que j’ai bien envie cependant d’en partager ici quelque chose. Qui dira quand même qu’il existe. Qu’un regard l’aura parcouru. Aura aussi eu l’envie de le lire.

Les gens qu’on rencontre ont des vies. Des vies qui en profondeur les remuent. Les font toucher à des milliers et des milliers de choses dont leur monde est rempli. On ne peut que les imaginer quand on ne fait que les croiser. Ce qui n’est pas nécessairement triste. C’est la vie. C’est le temps. Je prends le livre d’Aurélie Foglia comme ça. Une personne que je rencontre. Qui me livre une petite partie d’elle. Mais qui suffit à notre reconnaissance réciproque. D’êtres humains vivants. Dans nos vies différentes.

lundi 16 janvier 2023

SUR LE DERNIER LIVRE DE JEAN-PHILIPPE CAZIER, PAGE BLANCHE ALGER, AUX ÉDITIONS LANSKINE.

 

 Faire le récit d’un visage tient déjà du défi improbable. Mais faire celui de son ombre, avec des mots « qui seraient là sur la page, pour d’autres mots qui ne diraient rien, parleraient pour davantage de silence » voila qui énonce un programme qui n’a rien d’ordinaire. En fait, Jean-Philippe Cazier dont on imagine qu’il est profondément nourri des textes de Deleuze, Foucault, Derrida, a bien compris le caractère disons paradoxal de l’écriture qui veut qu’elle fasse disparaître son objet, le vécu par exemple, à quoi elle se réfère, dans le même moment qu’elle tente, dans l’imaginaire, de le faire advenir. L’effaçant dans sa réalité de chose. Le sauvant toutefois, peut-être, dans cette autre réalité du signe.

jeudi 12 janvier 2023

ÉCRITURE CANINE ? LA FILLE DU CHIEN DE PERRINE LE QUERREC AUX ÉDITIONS DES LISIÈRES.

Que fait-elle au juste ? Perrine le Querrec, poète qui aura ces dernières années bénéficié d’un certain succès - Rouge pute, Feux, Le prénom a été modifié -  a décidé de tourner le dos aux fureurs et aux compétitions qui constituent à ses yeux le propre des villes. La voici donc qui choisit d’être moins. De s’écarter. Se replier sur des lieux de silence. De s’animaliser. Tentant de faire corps et présence avec son chien. À la rencontre des éléments. Des choses simples. Ancestrales. Cela ne va pas sans griffures. Déchirures. Interrogations qui resteront sans réponse. À la recherche de cette écriture canine[1] que bien sûr avec nos mots il est impossible de trouver. Cela donne une suite de poèmes qui dans le goût et l’odeur de la terre, des pauvres cuisines de village et des saisons qui passent se trouvent pris dans un flottement, un frottement constants entre intérieur et extérieur. Mutisme et confidence. Solitude et échange. La question fondamentale de la survie, de l’entente ordinaire et simple avec le monde, comme pour les animaux, n’étant jamais très loin.

 EXTRAITS

L'hiver est rude

aucune plainte cependant