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FEUILLETER CES CAHIERS AINSI QUE CEUX DES ÉDITIONS PRÉCÉDENTES AVEC CALAMEO.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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Les éditions Tarabuste redonnent à lire l'ensemble des trois livres "marocains" autrefois séparément publiés par André Dimanche sous des couvertures signées d'Olivier Debré, Jean Degottex et Jean-Jacques Ceccarelli. C'est un plaisir pour moi qui ai particulièrement aimé ces ouvrages de les voir ici rassemblés avec une intéressante postface de Serge Martin. Pour saluer cette parution que j'invite chacun à se procurer sans attendre afin de mieux s'en régaler dans la chaleur de l'été, j'ai tenu à reprendre l'article que j'ai publié dans la Quinzaine Littéraire à la sortie d'Un Paradis de poussières, le dernier titre de cette trilogie.
Depuis une quarantaine d’années cet
ancien petit garçon de la campagne vendéenne, devenu instituteur à Saint-Pierre
à Champs dans les Deux Sèvres, a la chance de pouvoir ouvrir les yeux sur bien
d’autres parties de notre vaste monde. Aux États-Unis, où il a enseigné durant
près de 30 ans les langues et la littérature française ; au Maroc, où il
aime à se rendre régulièrement pour en revenir avec des livres dont la force
toute particulière est justement de s’abstenir de toute prétention sur les
choses comme de toute affirmation exagérée sur les pouvoirs de l’écriture.
Page blanche Alger est un court ouvrage qui devrait intéresser les jeunes qui le découvriront. Certes, il n’est pas d’un abord particulièrement simple, tout parcouru qu’il est d’une interrogation sur le temps, la mémoire impossible et l’absence. Et sans doute faut-il aussi déjà une assez grande expérience de la complexe relation qui unit le signe aux réalités qu’il désigne pour comprendre que nommer n’est pas toujours faire apparaître. Qu’il peut être aussi le contraire. Quoi qu’il en soit j’imagine que chacun sera sensible à l’effort réalisé dans ce livre pour, tout en s’approchant jusqu’à la faire parfois parler en première personne de l’enfance à jamais inconnaissable d’une mère, en respecter jusqu’au bout l’énigme et l’inguérissable mystère.
C’est le premier regard humain que nous connaissons. La première pupille humaine représentée qui toujours aujourd’hui nous contemple. Taillée expertement dans une défense de mammouth il y a plus de 20 000 ans elle fut découverte à la fin du XIXème siècle dans une grotte des Landes, avec un certain nombre d’autres statuettes et de nombreux fragments d’ivoire. Son mystère de femme par ailleurs dépourvue de bouche, reste entier.
Notre pari d’offrir à nos amis enseignants nos Cahiers d’accompagnement du Prix des Découvreurs 2023-24, avant leur départ en vacances aux alentours du 5 juillet, est en passe d’être gagné.
Voici le cinquième de ces Cahiers, consacré aujourd’hui au beau livre de Coralie Poch, Tailler sa flèche paru aux éditions La tête à l’envers.
Lentement mais sûrement, nous progressons dans la réalisation de nos Cahiers d’accompagnement des 7 ouvrages de la sélection 2023-2024 du Prix des Découvreurs.
Merci à Lilli Frikh et à Marie Virolle de m’avoir adressé ce livre trop rapidement parcouru encore et dont je réserve la lecture attentive pour l’été qui approche et avec lui surtout cette suffisamment longue réserve de temps qui permet de jouir vraiment de chaque geste, chaque moment plus pleinement habités. Un Mot sans l’autre, dialogue entre Lili Frikh et le psychanalyste Philippe Bouret aborde des sujets essentiels et traite entre autres choses de l’imposture radicale de la Littérature avec un grand L lorsqu’elle se réduit comme c’est souvent le cas à n’être plus qu’objet, fabrique ininterrompue de ces mèmes à travers quoi nos esprits aliénés s’imaginent exister. Imposture radicale aussi de la parole quand elle ne prend pas voix au plus fragile et plus risqué de l’être qui sait bien que les mots, que la langue réclament d’être éprouvés, à chaque instant recréés, pour se faire présence. Devenir signes vrais.
Je ne sais pas toujours comment remercier ceux qui amis ou inconnus ou simplement connaissances m'adressent leur livre quelles que soient les raisons pour lesquelles ils le font. Quand j’en trouve le temps et que bien entendu aussi les choses en valent la peine, je consacre une part de mon énergie à élaborer un compte-rendu attentif et le plus possible personnel que je publie sur ce blog. Mais personne, j'imagine, ne s'étonnera que je ne dispose pas des loisirs nécessaires pour tout lire et surtout rendre compte. Je le voudrais bien pourtant étant pas trop mal placé pour savoir que l'indifférence certes compréhensible à laquelle se heurte trop souvent son travail peut être, pour chacun, source d'amertume et de découragement.
C’est la seconde fois en trois ans que nous
sélectionnons Milène Tournier pour le Prix des Découvreurs. Aujourd’hui, Ce
que m’a soufflé la ville, nous a paru, pour nos jeunes, un livre nécessaire
tant il fait comprendre à quel point la poésie, vécue comme une pratique
quotidienne d’ouverture aux autres comme à l’ensemble des choses qui existent avec
nous, peut devenir comme une façon de mettre à distance, de resituer autrement
qu’en nous-mêmes, nos difficultés, nos angoisses. Se confondant ainsi, du moins
chez ceux qui la pratiquent dans toute sa vérité, avec l’élan vital. Il n'échappera à personne j'imagine le rapport au moins phonétique ici que la ville entretient avec la vie. Ni dans cette même optique, la riche polysémie que possède à l'intérieur du titre le verbe souffler.
Encore une fois, les possibilités d’accompagnement du nouveau Cahier que nous proposons, aux jeunes, comme à leurs professeurs, pour entrer dans l’univers de Milène Tournier, se sont trouvées bien nombreuses. J’avais bien aimé il y a quelques années le rapprocher de l’œuvre de la peintre américaine Alice Neel, qu’une belle exposition au Centre Pompidou a récemment fait découvrir, je pense, au public français. Cette fois c’est l’œuvre d’un autre peintre américain, peu connu en France mais assez célèbre dans son pays d’origine, Jacob Lawrence, qui s’est imposée à moi. Et j’espère que ceux qui parcourront ce Cahier apprécieront ce qui, à sa manière vive, colorée et attentive, le rapproche de notre jeune poète française comme lui sensible au spectacle de la rue et aux diverses humanités qui la peuplent. C’est un des plaisirs d’ailleurs que je trouve à la réalisation souvent prenante de ces Cahiers que de souligner ces liens la plupart du temps inattendus qui peuvent se faire d’un art, d’une culture, d’une Histoire, d’une génération à l’autre.
Mais d’autres pistes bien entendu existent. Ainsi dans ce Cahier nous proposons de regarder quelques-uns des vidéos-poèmes que Milène Tournier publie régulièrement sur Youtube. Nous imaginons aisément que bien des professeurs sauront s’emparer de cette forme originale pour entraîner leurs élèves à mettre leurs pas dans ceux de Milène. Une Milène que ceux qui auront le temps pourront aussi écouter dans une intéressante émission au cours de laquelle, en compagnie du chanteur de Feu ! Chatterton qui est aussi poète, Arthur Teboul, elle évoque son travail et l’importance que présente la poésie pour chacun, aujourd’hui.