lundi 6 mai 2024

FRANÇOIS COUDRAY, PRIX DES DÉCOUVREURS 2024 POUR ÇA VEUT DIRE QUOI PARTIR AUX ÉDITIONS ALCYONE.

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C’est avec un peu de retard que nous avons aujourd’hui le plaisir d’annoncer officiellement que le 26ème Prix des Découvreurs a été attribué à François Coudray pour l’ouvrage intitulé Ça veut dire quoi partir publié aux éditions Alcyone. Ce prix doté comme on sait par la Ville de Boulogne-sur-Mer que nous ne saurons trop remercier pour son engagement et sa fidélité, lui sera remis le mardi 21 mai prochain au théâtre Monsigny à l’occasion d’une manifestation où nous aurons aussi le plaisir d’accueillir Laurence Vielle, elle-même Prix des Découvreurs en 2017, qui viendra accompagnée du musicien Vincent Granger pour une de ces performances dont ils ont le secret.

jeudi 18 avril 2024

ANTHOLOGIE DECOUVREURS : LES COUVERTURES CONTEMPORAINES DE JOËL BASTARD.

 

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À PROPOS DES COUVERTURES CONTEMPORAINES DE JOËL BASTARD CHEZ GALLIMARD.

 

 J’hésitais ce matin entre parler d’un tableau d’Ingres dans lequel étrangement je crois voir figurer un Magritte[1] et me casser les dents sur le très énigmatique recueil de Joël Bastard, Les couvertures contemporaines qui viennent de sortir aux éditions Gallimard[2]. Et si je tentais d’en parler ensemble ? Après tout il s’agit moins dans ce blog surtout dans ces derniers temps de rendre compte OBJECTIVEMENT d’une œuvre que d’en noter en moi, les prolongements.

lundi 15 avril 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR POÉSIES CRITIQUES DE J.P. CAZIER CHEZ LANSKINE.


 Les textes réunis ici - partiellement réécrits - ont été publiés dans la presse, écrits en vue de cette publication. [...] La critique dans la presse n’est pas une critique dont la valeur serait moindre par opposition à une plus «haute», plus ample et savante, à savoir la critique universitaire. Qu’une part importante de ce qui s’écrit dans la presse sous l’appellation de «critique littéraire» ne ressemble à rien n’est pas une fatalité.
[...]
La critique n’est pas l’exercice d’un jugement ni une évaluation scolaire. Elle n’occupe pas une position de pouvoir. La critique est de la pensée, elle doit être de la pensée avec l’oeuvre, avec le livre.
[...]
L’idée de livre pourrait être suspecte. Pourquoi un livre possèderait-il une unité ? Pourquoi serait-il un et non pluriel, multiple, changeant en cours de route ? Je préfère demeurer au ras des textes, de tel texte, un peu comme une taupe, en suivant des lignes, des mouvements, des ritournelles, des signes nécessairement obscurs. Et le lecteur, la lectrice, devraient se faire taupes. Il ne s’agirait pas de parler «du livre» mais de certaines lignes que l’on peut suivre, de certains mouvements, de certaines relations plus ou moins claires, plus ou moins silencieuses.

Jean-Philippe Cazier, pages 5 à 8


OUI DE VRAIS CRITIQUES EXISTENT ! A PROPOS DU LIVRE DE J.P. CAZIER AUX ÉDITIONS LANSKINE.

Oui il existe bien dans la presse une critique digne de ce nom. Si dans le domaine particulier de la poésie, l’attention vraie est certes ce qui le plus cruellement manque,  les noms que, de peur d’en oublier qui comptent, je ne citerai pas, me paraissent encore nombreux de ceux qui, éveillés lecteurs, savent dans un certain nombre de media parmi lesquels il ne faut surtout pas négliger les espaces numériques, parler des livres avec intelligence et sensibilité. Et hisser la critique au rang d’art.  Jean-Philippe Cazier est de ceux qui justement la portent haut. Et l’ouvrage que publient aujourd’hui de lui les éditions LansKine est là pour le prouver. Regroupant, en s’efforçant par leur agencement, de leur donner une forme donc une portée nouvelles, des textes consacrés à trois auteurs contemporains se signalant par la liberté avec laquelle ils remettent en question les formules communes pour ouvrir des espaces nouveaux et stimulants aux pensées que nous nous faisons du monde, le livre de J.P. Cazier témoigne qu’en dépit de tout ce que nous pouvons voir de déprimant dans le bas-monde de l’information servile et courtisane, l’imbécillité au sens ancien du terme n’a pas encore totalement gagné la partie. Ce dont il faut se réjouir.

samedi 13 avril 2024

CETTE POÉSIE NARCISSIQUE QU’ON NE CESSE DE METTRE EN AVANT !


 

Fatigué de cette vague actuelle d’articles qui glosent à l’envie sur le renouveau poétique opéré en particulier sur les réseaux sociaux par de jeunes poètes décomplexés s’employant enfin à faire passer la barbante poésie de papa, celle aussi qu’entreprend de faire connaître l’école, pour un stérile ensemble de formes inabordables et dépassées. Pour cette presse obscurcie qui n’a d’autres libertés que de savoir s’affranchir aussi bien de la réflexion que de la connaissance l’adhésion d’un millier de likes issus de troupes analphabètes vaut largement l’œuvre critique entière aussi bien d’un Blanchot que d’un Starobinski. Rien de nouveau en somme sous le soleil. Paraître l’emportera toujours sur l’être. Les grossières généralités proférées avec aplomb sur la recherche hésitante et subtile. Pour certains vieux poètes dont je suis la poésie pourtant aura été et est encore un instrument singulier de connaissance. Une forme exploratoire qui délivrée du discours et de toute volonté d’adresser un message cherche à faire surgir l’inattendu d’un sens qui resterait à tous, pour chaque instant, ouvert. Depuis longtemps j’oppose cette façon que peut avoir la poésie d’affranchir l’esprit de la séduction des structures closes à cette autre façon de la pratiquer comme simple manière, jouant potentiellement de toutes les tonalités possibles, de tourner un propos, d’illustrer un sentiment. Le pire étant à mes yeux cette poésie que j’appelle de connivence qui cherche effectivement à séduire son public par tous les marqueurs idéologiques d’appartenance. Ou la même complaisance dans les rejets ou les exécrations. Par nature la poésie qui ne procède pas du discours[1] et refuse de s’y laisser réduire court le danger d’être plus ou moins difficilement lisible. L’autre naturellement ne l’est pas préoccupée qu’elle est avant tout de séduire mais ce qu’elle propose à lire nourrit-il ses lecteurs de la même manière ?

vendredi 29 mars 2024

INTELLIGENCE DE STAROBINSKI. À QUOI NOUS OUVRE LA POÉSIE.


La poésie […] consiste à nous faire éprouver que la plus parfaite connaissance objective, pour   les êtres finis que nous sommes, ne saurait jamais constituer le tout de la vie et du sens. La poésie le rappelle d’abord en nous rappelant à la fragmentarité de notre existence, à nos limites. Mais d’autre part, du fait qu’elle ouvre à nos consciences un sens plus vaste que les mots dont elle joue, elle suscite un appel de liberté qui interdit le repos à quiconque a su le percevoir. Appel sans contenu déterminé, mais apte à les accueillir tous. Le regard se porte alors vers l’avant, vers l’imminence soulevée par l’afflux de l’instant. Le surcroît de sens dont la poésie est capable est la figure anticipatrice de tous les autres surcroîts de sens qui nous manquent encore – aussi bien dans notre désir de connaissance que dans l’aridité de nos existences quotidiennes. Par la libre invention d’images et de structures complexes, que les lecteurs percevront à la fois comme une célébration de la contingence et comme un système de corrélations nécessaires, la poésie est capable d’offrir, dans un microcosme verbal, le modèle où se trouve préfigurée, analogiquement, virtuellement, la communication universelle des consciences, la présence à la terre et au sens, le couronnement du savoir dans la contemplation heureuse. De cela, il suffit que la poésie ne soit que la promesse, pour que sa présence soit déjà comme l’eau qui change la face du désert.

     Jean Starobinski, Langage poétique et langage scientifique in La Beauté du monde, Quarto/ Gallimard, pages 894-895
 

DE LA RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS.


 

jeudi 28 mars 2024

DES MILLIONS ET DES MILLIONS DE NOUVEAUX POÈTES. VRAIMENT?

 


De partout monte aujourd’hui le bruit d’une renaissance de la poésie grâce aux réseaux sociaux. Ainsi, sur TikTok, le hashtag poetry cumulerait, si l’on en croit une émission récemment diffusée sur France-Inter,  des dizaines de milliards et de milliards de vues. Mais de quelle poésie s’agit-il ?  Force est de constater que les textes qui ressortent de cet océan de paroles lancées librement sur la toile restent sur le plan esthétique, artistique, d’une affligeante pauvreté. Pauvreté du vocabulaire. Pauvreté syntaxique. Pauvreté musicale.  Pauvreté intellectuelle. D’une pauvreté non voulue, entièrement subie, fruit de l’ignorance autant que de la vanité qui n’a rien à voir avec le concept d’art pauvre né en Italie dans les années 60, pour qui la limitation des matières et des moyens s’inscrit dans une démarche mâture consciente des principaux enjeux de l’art, de son histoire et de sa réception.

dimanche 24 mars 2024

AUTOUR DE BABEL. MAIS DE QUELLE COULEUR EST LE JAUNE D’ŒUF ?


 

Oui encore des souvenirs. Des souvenirs puissants. Avec les Découvreurs nous avons été parmi les premiers, sinon les premiers, dans le Nord à organiser des Babel de lecture au cours desquelles nous invitions un certain nombre de poètes le plus souvent d’origine étrangère à dire des textes en compagnie de jeunes. L’objectif étant, le plus souvent à l’intérieur d’un établissement, avec le concours des professeurs de langue de faire entendre le plus possible de langues différentes au cours des deux heures de la manifestation. Alors bien entendu pouvaient se rencontrer des jeunes gens disant un texte en anglais, d’autres en allemand, en italien, en latin, comme en grec, toutes langues enseignées sur place, mais aussi des textes en wolof, en mandarin, en arabe, en russe, en japonais, connus de tel ou tel élève particulier issu d’une culture étrangère. Je me souviens, ce devait être en mars 2001, qu’à une de nos toutes premières Babel organisée à Boulogne-sur-Mer, au Lycée Branly, nous avions accueilli le Ministre de l’époque Jack Lang qui, venu officiellement nous rendre visite pour quelques minutes, au tout début de la manifestation, resta finalement jusqu’au bout impressionné sans doute par le nombre et la diversité des intervenants. Nous avions en effet ouvert les portes de notre Babel à l’ensemble de la population boulonnaise, attirant des parents d’élèves, des étudiants et jusqu’à un petit groupe d’enfants venus de l’école primaire voisine. Je me souviens aussi que notre Proviseur de l’époque, peu favorable et c’est un euphémisme, à toute action à caractère artistique et culturel, n’avait, quant à lui, pas daigné honorer de sa présence notre manifestation.

Bien entendu une telle dépense d’énergie ne peut se réduire à la mise en place de ce qu’il est convenu d’appeler une « animation ». Elle ne me semble légitime qu’à la condition de se fonder sur la volonté réelle, de faire saisir au plus grand nombre ce que la différence des langues révèle de la nature profonde des relations qu’elles entretiennent avec le réel et par voie de conséquence la façon dont chacune contribue à sa façon à en enrichir, élargir, la compréhension.

Ceux que la question intéresse peuvent lire cet article : Pour Babel, du pain, des langues et des oiseaux.  http://lesdecouvreurs2.blogspot.com/2016/05/pour-babel-du-pain-des-langues-et-des.html  On y trouvera la réponse à la question posée dans le titre : quelle est la couleur du jaune d’œuf ?