L’ange déchu
Ange de notre faiblesse,
sous forme humaine tu nous as rejoints,
nous as parlé en prenant notre voix
et nous t’avons compris. Nous avons
reconnu notre propre fatigue
dans ton regard. Il ne brillait plus
ne nous terrassait plus de crainte
et d’admiration. Nous n’avons pas
vu sur ton visage l’éclat
de la certitude, mais le souci
quant à nos propres doutes. Toi
tu ne vas pas nous reprocher
la facilité que nous demandions.
Nous sommes nés fatigués.
Toi tu nous prendras la main,
tu ne tiens pas d’épée de lumière
aveuglante, et ne nous chasses pas.
Tu ne montres pas la route
à nos faibles jambes
qui vont si lentes et incertaines.
Tu viens les ailes repliées,
ange de notre faiblesse.
Tu ne nous quitteras pas,
consolation de nos profonds péchés,
du besoin où nous sommes. Sans sévérité
tu nous parleras de nos fautes
que tu as vues presque avec nos yeux
et quand tu les fermeras, nos yeux vains
tu ne promettras rien
ange de notre faiblesse.
Tu ne nous as pas fait signe
de courir à des paradis fermés.
Tu suivras silencieux notre ultime regard,
tranquille, sans chagrin ni joie.
Tes bras s’ouvrent tout grand
comme la totale inexistence.
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