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vendredi 9 février 2024

RÉCÉPISSÉ DÉCOUVREURS POUR LE CULTE DE L'IMPERSONNALITÉ D’AURÉLIE FOGLIA AUX ÉDITIONS DE LA RUMEUR LIBRE.

 

 

Quatrième de couverture
« Il n’y aura que les gens d’une mauvaise foi absolue qui ne comprendront pas l’impersonnalité volontaire de mes poésies » déclare Baudelaire. Cette impersonnalité qu’il revendique d’une voix spectrale, il en fait à la fois une machine de guerre contre le lyrisme romantique dit personnel, et une méthode tuante pour changer la poésie. Et cela, au prix de bien des malentendus avec l’« hypocrite lecteur », qui croit encore que le poète, c’est l’homme, et qu’on peut lire en lui à cœur ouvert. Ces préjugés du poème, Baudelaire s’emploie à les liquider dans l’encre noire de la mélancolie, quand le sujet lyrique en deuil de lui-même va se perdre dans « tout un monde lointain, absent, presque défunt », pour en extraire la modernité. 


Extrait :

Quand la vocation du sujet consiste à s’effacer, il libère la place de l’autre et se tient intensément disponible à lui, engageant «une éthique de l’altérité». Si l’impersonnalité fait la proposition d’un je sans le moi, l’émondant de ses adhérences autobiographiques, elle est aussi le ressort d’un «moi insatiable de non-moi » : altéré d’autrui. Cette soif le pousse à sortir de lui-même, soit dans la fusion avec les foules, soit dans l’extériorisation vague de la rêverie ou l’usage des stupéfiants. La démarche d’écrire, si elle y puise, dépasse le repli sur un vécu et ses particularités. [...] Le geste d’écrire qui évide et traverse le sujet devient le vecteur non pas d’une vie, mais de la vie.

p. 17-18