Caractéristique des temps : la poésie n’en
finit plus de s’inventer des formes. Sous la pression des circonstances que l’on
sait un certain Fabien Drouet, poète à ses heures artiste aussi des rues, vient d’imaginer
le poème attestation dont le non moins créatif petit Carné poétique
conçu par l’éditeur Antoine Gallardo, nous livre divers échantillons sous le
titre Je soussigné. La formule en est simple qui consiste à tourner en
ridicule l’obligation au bon peuple faite de produire par écrit une raison pour
justifier auprès des autorités de surveillance sa présence au sein de l’espace
public. C’est drôle. C’est incisif. Et témoigne d’une des vertus essentielles
de la parole qui est pour moi de répondre, c’est-à-dire de nous redonner
subjectivement quelque chose du pouvoir qui nous est dénié, de nous redonner un peu de
cet air dont quelles que soient les causes, nous nous sentons privés.
Extraits à titre d’illustration :