J’ai mis longtemps à m’attacher à l’œuvre de Giono. Que je considère désormais comme un auteur majeur pour notre temps. J’ai relu récemment certains des textes de son recueil l’Eau vive et me suis arrêté en particulier sur un court récit composite à ma connaissance trop rarement évoqué, Vie de Mlle Amandine, dont les 3 parties écrites, semble-t-il, entre 1932 et 1934, auront été isolément publiées dans diverses revues avant d’être rassemblées dans un tout. C’est beau. C’est fort. Et j’aurais très envie d’en tout citer ici, qui redonne espérance sans jamais rien nous cacher des tristesses et des lourdeurs de la vie. Ah ! ces passages sur la poussée de la graine et celle imaginée « plus terrible sans doute, à cause de la masse, de la force, du temps accumulé dans le moindre geste », de la pierre…