Affichage des articles dont le libellé est ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. Afficher tous les articles

dimanche 23 mars 2025

REDEVENIR HEUREUX ! UN CHOIX DE POÈMES EXTRAITS DE PARMI TOUT CE QUI RENVERSE.

Cliquer pour lire le texte en PDF

 

Je ne sais plus trop dans quel texte Mahmoud Darwich revendiquait son droit bien que palestinien censé lutter pour la reconnaissance des droits du peuple auquel il était fier d’appartenir, de continuer parallèlement à célébrer l’amour comme aussi la beauté du monde. C’est pour pouvoir justement en toute liberté vivre, parmi les autres, un jour heureux sur cette terre que déchire toujours aujourd’hui tant de conflits alimentés le plus souvent par des intérêts extérieurs exploitant les passions les moins nobles de l’homme ainsi que sa bien calamiteuse bêtise, qu’un poète véritable, je crois, s’engage. C’est pourquoi il ne doit surtout pas cesser d’exalter ce qui confère à son combat sa justification ultime.

Je n’ai donc pas scrupule après avoir dit le bien que je pensais du dernier ouvrage de Claude Favre qui dresse devant nous le sombre tableau de la marche de plus en plus terrible des choses, à partager maintenant sur ce blog, ces poèmes dont le titre, redevenir heureux, et j’espère aussi le contenu, appellent à d’autres relations, essentielles, avec les véritables puissances de vie dont nos conditions économico-politiques et les états psychiques qu’elles génèrent, s’ingénient à nous détourner. 

jeudi 20 mars 2025

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. DEUX POÈMES D’HENRI DROGUET.


Comme promis voici 2 poèmes extraits du dernier livre de Henri Droguet, Petits arrangements avec les morts que viennent de publier les éditions Gallimard.

Je signale, comme en informe d’ailleurs l’auteur, que le titre de ce recueil est une référence claire au film de Pascale Ferran, Petits arrangements avec les morts, sorti en 1994.

 

Avant de procéder à la lecture de ces textes, je ne crois pas inutile de prendre connaissance de la citation de Chesterton utilisée en épigraphe par l’auteur :

« Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais uniquement par manque d’émerveillement. »

mardi 11 février 2025

SAUTONS DANS QUI RESPIRE AVEC JADIS POÏENA D’HÉLÈNE SANGUINETTI CHEZ FLAMMARION.

CLIQUER POUR LIRE NOS EXTRAITS

SAUTONS

dans qui respire,

 

Se servir du point comme tremplin. De la virgule non pas comme une pause, mais une entaille, pour accélérer l’écriture, la pousser en avant. En avant ! C’est le mot d’ordre du poème dans l’œuvre d’Hélène Sanguinetti, même quand, traversé par un deuil, il se tourne vers le Jadis, « la douceur propre au jadis », comme elle l’écrit dans son Avant-Propos qui explique la raison pour laquelle elle a finalement accepté la proposition d’Yves di Manno, de conjuguer dans un même recueil son dernier livre-poème, Jadis, Poïena, sous titré une poème et son tout premier livre, Fille de Jeanne-Félicie, écrit il y a plus de 38 ans.

C’est en fait de mouvements et de relations, d’élans, de ruptures, de coups d’arrêt et de reprises, d’une suite syncopée d’impulsions que procède l’art poétique d’Hélène Sanguinetti. Qui cherche moins à rendre compte du réel qui l’entoure qu’à lui rendre coup pour coup, répondant toujours à la violence à la fois merveilleuse et terrible des choses par une façon bien à elle de stimuler, d’électriser la langue, pour la reconvertir en vie. Jusque dans la chute, la perte ou le regret.

Jadis, Poïena, d’Hélène Sanguinetti, est une mise en théâtre de voix venant de divers points répliquer, au sens presque sismique du terme, au deuil qui l’a frappé. Choc puissant dont les marques restent bien visibles à l’intérieur d’un(e) poème qui, à la façon des grandes lyriques d’autrefois, commence par invoquer les Muses, aujourd’hui devenues ombres et revient par deux fois, à l’intérieur de courts blocs de prose, sur l’enfant qu’elle a été, Fille de mère bien sûr, mais aussi de tout un paysage, milieu, matériel et humain, qui lui auront fait famille.

Alors, quand s’élèvent ces voix, jusqu’à celle de deuil qui aujourd’hui profondément les colore, il se produit la même chose dans sa langue qu’une explosion d’énergie qui fait, qui veut, que « des mers reculent / d’autres avancent », que les « fleurs/fanées se réveillent,/ se remettent/ en bouquet,/ de l’autre côté/ de la frontière, », tandis que les images toujours vives des anciennes amours reviennent, descendent « sans freiner/ à peine un bout/ de savate ROUIIIIINNNNN ! » jusqu’à l’eau de la rivière.

Ça sent bon alors « l’amour du sauvage », « l’amour des Huns ».

Ces « Huns » dont en même temps il importe de ne pas oublier la violence destructrice dont ils restent chargés dans notre imaginaire.

 


 

lundi 27 janvier 2025

VERS L’ÉPROUVANTE SIMPLICITÉ DES MATIÈRES ÉLÉMENTAIRES : HRAUN DE FLORENT TONIELLO (Michikusa Publishing Luxembourg)

CLIQUER POUR OUVRIR LE PDF

 

Venue de loin, une conscience sensible s’émerveille des présences auxquelles accorder son corps, son regard, son esprit, sa langue, à l’intérieur du paysage dépourvu d’homme dans lequel elle vient de se voir précipitée. Le luxembourgeois Florent Toniello a découvert l’Islande durant l’été 2023. En résidence d’auteur à Berlin, lui est venu l’idée d’évoquer ces rudes territoires en une série de poèmes en prose, centrés sur divers éléments de nature qui en sont  le plus caractéristiques : aurore boréale, fjord, geyser, cratère, lac, neige, banquise, brume, glacier, cendre et lave dont le nom islandais, HRAUN, fournit le titre de l’ouvrage. Quelques présences animales, ours polaire, renard, courlis corlieu, ainsi que mythologique, elfe, complètent ce tableau auxquelles les images d’un photographe allemand établi en Islande, Thomas Fleckenstein, ajoutent un suggestif contrepoint.

vendredi 24 janvier 2025

À PROPOS DE FICTION TOMBEAU PARU DANS LE DERNIER LIVRE DE DOMINIQUE QUÉLEN CHEZ BACKLAND ÉDITIONS.

Cliquer pour ouvrir le PDF

 

Personne ne me croira, j’imagine, si j’affirme que la poésie de Dominique Quélen est une poésie des plus claires. Ou comme il l’écrit lui-même, d’une « obscurité plus claire que la clarté même ». Et pourtant quiconque garde bien à l’esprit 1) ces deux ou trois choses fondamentales que ses cours de linguistique lui auront enseignées à propos de la différence entre le mot et la chose, la nature complexe et diverse du signe, comme aussi 2) certaines des considérations de Stéphane Mallarmé autour de la fleur absente de tout bouquet ou par exemple encore de la disparition élocutoire du poète, sans trop négliger non plus 3) ce qu’il faut savoir du Temps comme des temps qui s’efforcent dans nos langues à le décomposer grammaticalement en formes, pourrait souscrire à cette affirmation[1]. Bien reconnu, par ailleurs, que les textes de Dominique Quélen procèdent assez souvent, quelle que soit la nature de ce qu’ils évoquent, d’un humour pince sans rire et d’une forme sans doute un peu douloureuse mais tout-à-fait réelle d’auto-dérision, je crois pouvoir dire que ces livres avec toute l’invention perpétuelle qui les caractérise, signifient à coup sûr davantage que ces monceaux de vers de Carnaval ou de Carême qui ne cherchent, à gros ou maigres renforts de clichés comme de clins d’œil à la mode du temps, qu’à faire poésie sans en prendre le risque vraiment.

vendredi 20 décembre 2024

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS : NATURE EN DÉCOMPOSITION DE CAMILLE LOIVIER CHEZ BACKLAND ÉDITIONS.

Cliquer pour lire l'ensemble de nos extraits

Nature en décomposition n’est pas un livre pour ceux qui n’aiment de la poésie que ce qui joue sur le vague des mots. Les fades connivences du sentimentalisme borné. Il procède d’un double mouvement extrêmement vivant de projection/diffusion et d’assimilation/concentration qui tente de tenir la balance plus ou moins égale entre tout ce qui du monde extérieurement nous aspire et de ce qui intérieurement cherche à être retenu de soi. L’extrême mobilité affective de l’auteur qui ne s’encombre jamais de raisonnement y entraîne le lecteur sur les voies syncopées d’une relation intime et souvent très physique avec ces diverses présences qui s’offrent tant à notre regard, à notre imagination, notre connaissance qu’à nos gestes ainsi qu’à nos angoisses, nos désirs ou nos aspirations.

mercredi 2 octobre 2024

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. L'ANGE DÉCHU DE ZOÉ KARÈLLI.


 

L’ange déchu

DÉCOUVRIR THESSALONIQUE. UN BEAU TEXTE DE MICHEL VOLKOVITCH.

De Thessalonique, cette ville de plus d’un million d’habitants tout au nord de la Grèce, à peine sais-je que, capitale de la Macédoine, elle ne se trouve qu’à quelques dizaines de kilomètres de Stagire où serait né Aristote avant qu’il ne devienne le précepteur d’Alexandre le Grand. J’ai donc apprécié de pouvoir lire dans la postface de l’anthologie consacrée aux Poètes de Thessalonique (1930-1970)[1] par les éditions Le Miel des anges[2] et sous la plume de Michel Volkovitch qui en est le maître d’œuvre ainsi que le traducteur, un engageant portrait de cette ville aux profondes et diverses racines.

J’imagine aisément que bien des lecteurs feront aussi leur miel de ce texte qui leur rappellera en effet que la Grèce ne se limite pas à Athènes, aux quelques vingt monastères orthodoxes établis depuis le Xème siècle sur les pentes du Mont Athos ou à quelque croisière sur les îles.

 

SOMBRE LUMIÈRE

samedi 21 septembre 2024

HOMMAGE À PAUL LE JÉLOUX, POÈTE, 1955-2015.

            CLIQUER DANS L'IMAGE POUR LIRE LE TEXTE DANS SON ENSEMBLE

 Paul Le Jéloux est apparemment de ces poètes que l’intérêt que présente leur  œuvre n’aura hélas pas empêché d’être vite oublié. J’écris apparemment, car avant que sa nièce ne m’envoie le poème que je tiens aujourd’hui à partager sur ce blog, son nom n’était resté pour moi qu’un nom.

jeudi 12 septembre 2024

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. EMMANUEL MOSES. UN ENTERREMENT.

CLIQUER POUR LIRE L'ENSEMBLE EN PDF

 

J’ai suffisamment fait état sur ce blog de la sympathie et de la considération que j’éprouve envers la poésie d’Emmanuel Moses pour me sentir obligé aujourd’hui d’y revenir. Emmanuel Moses est de ces poètes féconds et reconnus qui bénéficiant du privilège de pouvoir à volonté publier ses ouvrages dans les maisons les plus diverses, possède malgré cela le don, la grâce, de ne jamais lasser. Sans doute parce qu’il est véritablement poète c’est-à-dire pense réellement avec le cœur, un cœur nourri en profondeur d’une riche, profonde et lointaine expérience du monde et de la vie. Qu’une maîtrise parfaite de la langue, un sens subtil des tonalités, une perception non moins fine du rythme capable de s’affranchir, sans heurter, des métriques conventionnelles, lui permettent de figurer sans avoir besoin de recourir aux pénibles acrobaties, aux confus hermétismes, auxquels s’abandonnent certains.

mercredi 4 septembre 2024

RENTRÉE 2024-25 : QUELQUES POÈMES AVEC DES ARBRES.


 

Il se publie des livres comme s’il en pleuvait. J’entendais récemment sur je ne sais plus quelle station nationale un critique affirmer que le roman dont il rendait compte était le meilleur des 437, je crois, romans dits de la rentrée ! Diable les aurait-il tous lus ? Pour ma part, j’aurai surtout consacré mon été à m’occuper de ce vaste terrain tout planté d’oliviers où depuis quelques saisons nous venons ranimer nos articulations quelque peu mises à mal par les humidités et la fraîcheur du nord. Dans la chaleur de la journée, les belles terrasses que nous avons sur la côte ligure s’offrant dans l’éventail large ouvert des versants qui sous nos pieds se succèdent sont plus propices à la contemplation voire à la simple jouissance de l’être là autour par exemple d’une bouteille bien fraiche des vins légers et pétillants de la région, qu’aux occupations littéraires auxquelles je m’adonne le reste de l’année. Je ne dois sûrement pas être poète au sens rilkéen du terme.