Une bonne centaine de poèmes en prose, évoquant d’un même
mouvement de pensée la femme aimée, toute la variété des lieux un moment
traversés, ce qu’ils disent et la femme et les lieux, au cœur qui de loin,
après coup, se les rappelle pour tenter d’en fixer le souvenir cher dans le
cadre calibré d’une forme qui pour être strictement définie n’en reste pas
moins ouverte, on apprécie ces mouvements d’écriture qui osent dire la
tendresse, l’attachement frémissant qui relie le poète à celle qui partage
depuis longtemps maintenant sa vie ainsi qu’aux enchantements divers du monde.
On regrettera simplement que l’insertion, dans le cœur de certains de ces
textes, d’une syntaxe chahutée, de bouts de phrases tronquées, dont on comprend
bien la justification intellectuelle, finisse par sentir l’artifice et nuire un
peu, je crois, finalement, au bel effet d’ensemble.