Qu’ont encore aujourd’hui
à faire les milliards d’hommes et de femmes que nous sommes sur la terre de ce
Frédéric de Gonzague qui, autour de 1530, et très peu d’années aussi avant sa
mort à l’âge de quarante ans, fit décorer pour célébrer sa puissance et magnifier
les sentiments que peut-être il avait pour sa maîtresse, une certaine Isabella
Boschetti, l’extraordinaire Salle des amours de Cupidon et Psyché dans son tout
nouveau Palais de Te, construit sur les bords du Mincio, à Mantoue, par Giulio
Romano ?
Federico voulait sans doute que le monde entier l’admire comme sans doute il s’admirait lui-même, s’étant fait représenter par le grand artiste romain sous la forme de Zeus. Un Zeus, en outre, puissamment monté, saisi en plein ébat avec une mortelle, l’épouse du roi de Macédoine Philippe, le futur père d’Alexandre le Grand. Federico, j’imagine, aurait eu, si l’époque l’avait permis, des millions et des millions de followers sur les réseaux sociaux. Multipliant par là de façon spectaculaire le nombre sans doute assez grand déjà de ses courtisans.