J’ai reçu outrechanter, le dernier livre de Laure Gauthier, paru à La Lettre Volée. Depuis longtemps j’apprécie le travail de Laure et me réjouis du succès qu’obtient son premier roman, mélusine reloaded dont je viens d’ailleurs de lire une superbe présentation, sur Sitaudis, sous la plume toujours exigeante de Jean-Pascal Dubost.
Dans la postface qu’il donne à outrechanter, Martin Rueff indique que, « du point de vue des motifs et du contenu […] Laure Gauthier se saisit de figures déposées dans l’histoire culturelle par la tradition [1][…] pour les assécher, les essorer afin de les rapporter à leur teneur vitale de douleurs incarnées. Ce détour par la culture est une donnée de la sensibilité. La tradition littéraire n’est pas ici un trésor à respecter, mais conformément aux exigences du modernisme, un matériel, et peut-être même un matériau comme l’est la langue. Cette matière attend sa mise en forme par la sensibilité parlante de la poétesse. Ce que dit la voix pathétique du poème articulé, c’est un savoir de la douleur des corps, de la violence de la séparation et de l’arrachement des existences ».