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Rassemblant, présentés tête-bêche, deux ensembles intitulés membres fantômes et temps mêlés, l’ouvrage que Claude Favre nous propose dans une belle édition de chez LansKine[1], s’inscrit tout en l’élargissant, dans la ligne de son précédent, Ceux qui vont par les étranges terres, les étranges aventures quérant. Tout en faisant aussi penser à ce fort livre de Marie Cosnay, Des îles, II. Île des Faisans 2021-2022, paru lui aux éditions de l’Ogre.
Il ne s’agit plus ici simplement, si je puis dire, des funestes migrations contemporaines ou de façon plus générale des errants qui de maison ne connaissent que l’ombre[2], mais de faire entendre l’universelle polyphonie des voix venues de tous les temps, les espaces, rappeler à la conscience l’oppression de l’homme par l’homme afin peut-être que « le dernier mot ne soit pas aux bourreaux qui racontent ». Ni non plus à ceux pour qui les souffrances humaines servent seulement à écrire des vers dont ils se font parure.